Ruines des tours de Carbonnières

Jean Tricard publie en 2003 un ouvrage fort complet et intéressant intitulé "Le village des Limousins: Études sur l'habitat et la société rurale du Moyen-âge". C'est de cet ouvrage que nous tirons l'extrait suivant qui nous donne un aperçu très précis de ces ruines tout en développant de façon détaillée ce qu'a pu être ce site archéologique :

Le site de Carbonnières (Goulles, Corrèze) bénéficie d'une configuration topographique comparable à celui de Merle, mais d'une ampleur monumentale toutefois nettement plus réduite. Les ruines d'une dizaine de bâtiments sont encore présentes sur le versant occidental de l'éperon rocheux portant les deux tours du castrum. Cet habitat se développe en deux groupes, le long de plusieurs chemins reliant le centre paroissial de Goulles au castrum de Carbonnières et au village d'Ang|ard situé sur le versant ouest de la vallée de la Bedaine (département du Cantal). La documentation aujourd'hui disponible repose pour une part sur les sources écrites et pour l'autre sur les observations de terrain et le cadastre de 1834. Ce dernier indique une occupation encore présente au XIXe siècle de maisons paysannes accompagnées de jardins au sein de finages agricoles où l'élevage semble prendre une grande part. Une enquête récente montre que le dernier bâtiment a été abandonné au milieu du XXe siècle. Les mentions écrites s'avèrent très ambiguës : elles mentionnent, sur le site, la présence d'un notaire des avant 1254, une nouvelle fois en 1474, enfin une chapelle en 1488. Autant d'éléments suggérant un habitat directement subordonne au château mais nulle trace de mention directe d'un village d'origine médiévale.

Un examen plus attentif du cadastre ancien et du terrain devraient permettre de renouveler l’enquête sur ce site. En effet, on note, sur le cadastre, qu'au oins deux parcelles quadrangulaires et de taille réduite sont figurées dans le même état de ruines que les tours du castrum abandonne. Elles témoignent de la présence de bâtiments, qui, sans être forcement d'origine médiévale sont antérieurs à 1834 et déjà abandonnés à cette date. Par ailleurs le bâtiment le plus méridional du site porte encore aujourd'hui un chronogramme inscrit sur le linteau de sa porte principale mentionnant la date de l624. Cet élément lapidaire, qui ne paraît pas provenir d'un remploi comme c'est parfois le cas en Limousin dans les constructions rurales, constitue un jalon supplémentaire pour l'ancienneté d'une implantation villageoise aux abords du site castral. Les éléments architecturaux encore visibles plaident également en faveur d'une datation de ce bâtiment vers le début du XVII siècle, voire des le XVIe siècle pour certaines parties de l'édifice. L'étude en cours révèle peu à peu une évolution de l'habitat plus complexe que ne le suggérerait une seule observation rapide du cadastre ancien. Même si la présence d'un habitat subordonne et contemporain du castrum, qui semble lui-même abandonne des le XVe siècle, n‘est pas attestée, des indices permettent de l'evoquer. Un approfondissement de l'enquête s'impose, il devrait, en principe intégrer une approche archéologique des vestiges encore visibles afin de vérifier, entre autres interrogations, si les ruines de bâtiments ne s'avèrent pas provenir, comme à Merle, de l'évolution de maisons médiévales, modifiées, adaptées jusqu'à leur abandon définitif au XIXe, voire au XXe siècle.

Dans cette perspective de recherche, le groupe de parcelles situées au centre du village (essentiellement des jardins au XIXe siècle) à la forme étroite, délimitées par des chemins et murets mérite certainement une attention particuliere. il pourrait marquer l'emplacement fossile d'autres bâtiments disparus. De la même manière, le bas de versant de l'éperon, situe entre le village "attesté" et le château, pourrait également contenir de probables vestiges d'habitations médiévales aujourd'hui fossilises sous les matériaux d'effondrement des édifices castraux et de leur enceinte.

Source : Le village des Limousins : Études sur l'habitat et la société rurale du Moyen-age publié par Jean Tricard en 2003.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 23726
  • item : Ruines des tours de Carbonnières
  • Localisation :
    • Limousin
    • Corrèze
    • Goulles
  • Code INSEE commune : 19086
  • Code postal de la commune : 19430
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • fort
    • édifice fortifié
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : vestiges (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1970/11/23 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/09/15

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : tour
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Tours de Carbonnières (ruines) (cad. C 289) : inscription par arrêté du 23 novembre 1970
  • Référence Mérimée : PA00099777

photo : Franck2063