Eglise de la Décollation de Saint-Jean-Baptiste

Le bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques publié par le comité des travaux historiques et scientifiques (de Paris) nous permet, au travers de quelques explications techniques et descriptives de René Fage, de se faire une idée des éléments qui caractérisent l'église de la Décollation de Saint-Jean-Baptiste a Allussac.

Vous trouverez donc ci dessous une suite d'extraits qui mettent en perspective certaines caractéristique de l'édifice.

Plan rectangulaire

Un rectangle plus ou moins allongé, sans abside, sans autres saillies sur les murs latéraux que des contreforts plats; le clocher sur la façade occidentale et la porte sous le clocher, tel est le plan de nos plus modestes édifices religieux. Presque tous ceux qui avaient été bâtis sur ce tracé ont été modelés, à une époque reculée, par l'adjonction de chapelles

Le chevet plat et le parallélisme des murs facilitent l'établissement d'une voùte ou d'un plafond ininterrompu sur le sanctuaire et la nef; c'était un grand avantage pour des paroisses pauvres.

Aussi les églises dont le sanctuaire est fermé par un mur droit sont elles assez nombreuses dans les campagnes, plus nombreuses peut-être en Bas-Limousin que dans la Marche et le Haut-Limousin. Nous avons quelques exemples de chevets plats dans de moyennes et de grandes églises, notamment au Grand-Hourg et à La Souterraine (Creuse), à Pierrebufliere, à Rochechouart, aux Salles-Lavan-guyon, a Saint Junien (Haute-Vienne).

Parmi tes églises à chevet plat, on peut citer Dans la Corrèze Aix, Allassac, Clergoux, Peyrelevade, Segonzac, Sornac, Sexcles, Saint-Basile-le Doustre, Sainte-Eulalie-d'Uzerche, Saint-Julien-le-Pèlerin, Saint-Martiat-de-Gimel, Saint-Paul, Saint-Privat, Saint-Solve, Saint-Ybard, Troche, etc.

Les carrières

Les belles églises de la Marche et du Haut-Limousin, celles du Bas-Limousin jusqu'à Brive, presque toutes les petites églises rurales dans la même étendue sont bâties en pierre de taille de grand ou de moyen appareil; et le granit en était extrait sur place, la plupart du temps. Les principales carrières du département de la Creuse, celles d'Aubusson, de Compeix, de Guéret et de Royères sont exploitées depuis longtemps. Bénévent et La Souterraine n'ont pas eu besoin de chercher au loin les pierres de leurs églises. Pour le Haut-Limousin, les montagnes de Blond, les collines de Saint-Jouvent d'Eymoutiers, du Palais fournissent un granit du grain le plus fin. Et le Bas-Limousin a des gites de choix à Treignac, à Ussel, à Argentat, à Lubersac et surtout à Eyrein.

Aux environs de Brive, le sol change brusquement aux granits succèdent les grès bigarrés qui s'étendent jusqu'à Objat. Beaulieu et Lissac; et puis les grès rouges qui donnent un aspect si particulier aux constructions de Meyssac, de Noailhac et de Collonges. Enfin le calcaire apparaît à Turenne et à Nazareth. Toutes ces pierres se prêtent facilement à la taille et résistent assez bien aux intempéries. Plus près de la roche granitique, sur les deux rives de la Vézère, le schiste, très dur mais réfractaire au ciseau, affleure le sol. Son exploitation remonte à plus de huit siècles. Les églises du Saillant et d'Allassac sont bâties avec ces dalles noires.

Charpente et toiture

Je ne crois pas qu'aucune de nos églises rurales du 12e ou du 13e siècle ait été construite pour être couverte d'une charpente apparente ou d'un lambris incuvé. Presque toutes ont dû être voûtées à l'origine. Les matériaux étaient abondants et les bons maçons ne manquaient pas. En tout cab, il ne reste pas, à ma connaissance, une seule charpente à fermes visibles, même postrieure au 15e siècle.

Une autre question peut se poser ici, car elle est en étroite corrélation avec celle que je viens de traiter quel était le système de toiture usité en Limousin ? La voûte portait-elle directement la toiture, sans l'intermédiaire d'une charpente ? Les dalles en schiste extraites des carrières d'Argentat et d'Allassac, les tuiles courbes, usitées dans notre province depuis les temps les plus reculés, pouvaient se plaquer facilement sur les reins de la voûte et la mettre à l'abri des infiltrations.

Mais nous n'avons pas d'exemple de ce genre de couverture, sauf pour quelques absidioles, et nous ne pouvons pas affirmer que les constructeurs de nos églises de campagne y aient eu recours pour les nefs.

L'emploi d'une charpente emboitant la voûte sans la toucher, et permettant de surveiller l'imperméabilité de la toiture, était plus logique dans une province où la pluie et la neige sont fréquentes. Les charpentes romanes à pente douce ont disparu, mais il reste encore en Limousin un certain nombre de toitures du 15e siècle, établies suivant le même procédé. Dans beaucoup d'églises, en effet, les murs goutterots ont été surélevés de façon à porter un entrait qui effleure l'extrados du sommet de la voûte; et l'on a refait ainsi des charpentes romanes, avec arbalétriers, pannes et chevrons. La couverture en tuiles courbes était la seule qui convenait à des charpentes dont l'angle de faite était aussi obtus.

Voussures polylobées

Les portes à tympans étant fort rares, les constructeurs de nos églises ont adopté, pour décorer le vide de la baie sous l'archivolte, un genre d'ornementation qui a joui d'une grande faveur pendant la période romane et a été très usité encore à l'époque gothique. Ils ont découpé en lobes la voussure intérieure. Ces lobes, plus ou moins profondément entaillés, ne se rencontrent pas seulement aux portails; on en voit des exemples aux fenêtres et aux arcades des absides. Leur dessin est assez varié. A Noailles, ce sont des découpures molles, qui rappellent celles du Dorat et de La Souterraine et aussi celles du trumeau du portail de Beaulieu, dont la concavité est peu accusée. A Allassac à Chamberet, à Lubersac à Condat, à Palisse à Saint-Bonnet-Port-Dieu, à Meymac (Corrèze), à Saint-Sulpice-le-Guérétois (Creuse), la découpure est profonde, et forme des redents saillants, comme à Tulle. De petits personnages et des animaux sont sculptés sur la tranche des redents au portail de Lubersac.

Clochers donjons et porches

M. de Lasteyrie parle des clochers et des porches qui ont, au premier étage, une salle d'un accès difficile, percée de baies étroites, où les fidèles pouvaient se réfugier. En Limousin, les clochers-donjons ne sont pas rares. Celui de Sexcles et encore plus celui d'Allassac (Corrèze) ont l'aspect d'une construction militaire. Le clocher d'Allassac est une grosse construction rectangulaire, au haut de laquelle s'ouvrent de petites fenêtres. Contre le mur méridional du clocher s'applique une tour carrée portant un mâchicoulis du côté du midi. Les porches de la Graulière et de Laguenne sont surmontés de grandes salles dans lesquelles on ne peut pas pénétrer du dehors.

  • Titre : Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques
  • Auteur : Comité des travaux historiques et scientifiques (France)
  • Éditeur : Ernest Leroux (Paris)
  • Date d'édition : 1883-1973

La description de cette église par le bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze est la suivante :

Une grosse tour carrée à solides contreforts. En façade, une rangée de marches d'un escalier rustique conduit au joli portail roman accosté d'un gros contrefort. Le reste de cette façade est aveugle, sauf le sommet (où se trouvent les cloches), qui est percé de deux fenêtres en cintre très surbaissé. Accolée au flanc droit de cette tour, s'élève la cage d'escalier, aussi carrée, et surmontée d'un « bolevard » à larges mâchicoulis avec meurtrières dans les deux premiers étages et une fenêtre moderne au troisième. De ce côté, le clocher lui-même est percé de deux fenêtres ; celle du bas, à plein cintre, aujourd'hui bloquée ; celle du haut (moderne) est à cintre surbaissé. L'ensemble est couvert par une toiture aiguë en ardoises. De l'église elle-même, il n'y a que le portail de vraiment remarquable. Encore ici, comme à Tulle, on trouve la dernière archivolte fleuronnée, ainsi que le porche à plein cintre avec ses archivoltes multiples et les colonnettes les soutenant. Sauf les deux portails, qui sont romans, cette église est du XIVe siècle.

photo pour Eglise de la Décollation de Saint-Jean-Baptiste

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 23257
  • item : Eglise de la Décollation de Saint-Jean-Baptiste
  • Localisation :
    • Limousin
    • Corrèze
    • Allassac
  • Code INSEE commune : 19005
  • Code postal de la commune : 19240
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1914/10/24 : classé MH
  • Date de versement : 1993/09/15

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 57ee20d0ce748a0ea8ae3f0c89be0e15.jpg
  • Détails : Eglise : classement par arrêté du 24 octobre 1914
  • Référence Mérimée : PA00099646

photo : Lumière du matin

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