aix

Aix, capitale de la Provence; aujourd'hui chef-liéu d'arrondissement (Bouches-du-Rhône), porte: D'or, à cinq pals de gueules; au chef de Jérusalem de Sicile et d'Anjou : le premier d'argent, à une croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes de même; le deuxième semé de France, au lambel de trois pendants de gueules; le troisième de France à la bordure de gueules.

Ces armes furent concédées en 1432, par lettres-patentes de Charles VI, à l'occasion d'un secours donné à la ville de Marseille par les troupes d'Aix. Sous l'empire, le chef triparti fut remplacé par le franc-quartier des villes de second ordre, qui était à dextre d'azur, chargé d'une N d'or, surmontée d'une étoile rayonnante de même.

Aix attribue sa fondation à Caïus Sextius Calvinus. L'an 124 avant notre ère, ce consul y établit une colonie romaine, et l'appela Aquae sextiae, à cause des sources thermales qu'il y avait rencontrées. Marius fit dessécher les marais qui l'environnaient, et César y laissa un certain nombre de vétérans de la 25e légion. Aix devint la métropole de la Narbonnaise seconde et le siège du préteur ou comte romain, auquel les légendes donnent le titre de Rex aquensis. Au cinquième siècle, les Visigoths et les Bourguignons ravagèrent son territoire. Sous Charlemagne, les Sarrasins massacrèrent la population, mirent le feu à la ville, et rasèrent les fortifications qu'on ne commença à relever qu'en 796. Alphonse II, roi d'Aragon et comte de Provence, au douzième siècle, y attira les troubadours, et fit d'Aix le centre de la littérature provençale. Le bon roi René, qui y régnait au quinzième, y encouragea les lettres et les arts qu'il cultivait lui-même, et contribua puissamment à donner à Aix la physionomie morale qu'elle conserve encore, et qui lui a valu le titre d'Athènes de la France méridionale. Ce même prince institua la célèbre procession de la Fête-Dieu d'Aix, bizarre mélange des cérémonies du paganisme et de celles du culte chrétien. La tradition locale attribue la fondation de l'église d'Aix à saint Maximin et saint Célidoine, compagnons de Marthe et de Marie Madeleine. Louis XII, pour dédommager cette ville de n'être plus la capitale d'une principauté souveraine, y établit, en 1501, un parlement, laissant en même temps à ses habitants la jouissance d'un grand nombre de privilèges et immunités.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.