Eglise collégiale Saint-Austrégésile

Cette église constituait une dépendance de la collégiale Saint-Austrégésile ou Saint-Outrille-du-Château à Bourges. La construction du choeur débuta à la fin du 11e siècle. Le transept fut édifié au début du 12e siècle. La nef fut reconstruite vers 1450, de même que la façade occidentale. La sacristie fut quant à elle construite au 19e siècle, à l'emplacement de l'absidiole nord.

Source : Ministère de la culture.

St-Outrille - Abside de l'EgliseLa science byzantine, qui avait élevé la coupole de Sainte-Sophie à Constantinople, les rotondes de Ravenne, d'Aix-la-Chapelle, et dans une autre direction les églises de Saint-Marc de Venise et de Saint-Front de Périgueux ; l'école puissante et féconde qui, dès la lin du Xe siècle, avait construit sur les bords du Rhin les immenses églises de Worms, de Spire, de Mayence, des Saints-Apôtres de Cologne, ne paraissent guère avoir projeté leur influence dans nos contrées avant la fin du Xe siècle. Mais en ce moment où, sous des causes multiples, s'accéléra le progrès architectural dans toute la France, nous voyons dans nos pays des transformations que ces écoles étrangères paraissent avoir inspirées. Ainsi nous apparaît la coupole de l'Orient, devenue à Germigny-des-Prés une tour centrale (Albert Lenoir, Architecture monastique), et s'établissant sans conteste au centre de presque toutes nos églises ; ainsi cet ornement bizarre, cette série d'arcades aveugles, qui décorent le sommet extérieur des absides, et qui semble une réminiscence des églises rhénanes où ou peut lui assigner un but utile d'allégement.

Tous ces éléments divers semblent s'être combinés avec les trois galeries parallèles de la basilique antique demeurées usuelles dans nos édifices locaux, pour produire des églises, dont notre plus ancien spécimen est le choeur de la petite collégiale de Saint-Outrille, près Graçay.

Nous savons que le chapitre (On sait que les chapitres réguliers de chanoines, généralement dits de saint Augustin, spécialement destinés au service du culte, prirent une grande expansion au XIe siècle, et que ce fut seulement vers la fin de ce siècle que l'Ordre Bénédictin de Cluny atteignit à sa plus haute importance) de Saint-Outrille fut établi peu avant 1014, époque où, suivant une charte, il fut placé sous la protection du chapitre du même titre au Château de Bourges. Tout semble prouver que l'église est du même temps, ou peu antérieure. Nous en donnons le plan une coupe longitudinale et une coupe en travers. Elle présente une abside demi-circulaire percée de trois grandes fenêtres et voûtée en quart de sphère, les retombées angulaires de cette voûte sont comme à Issoudun portées par des colonnes cylindriques, logées en retraite de chaque côté. Cette retraite se prolonge en une travée voûtée d'un berceau plein cintre, terminée par un arc doubleau reposant sur colonnes dégagées au devant des murs. Le choeur, aussi voûté en berceau, et sans fenêtres supérieures, ouvre par trois arcades plein cintre de chaque côté sur deux galeries parallèles terminées par des absidioles. Devant ce choeur, qui est une véritable et complète basilique, s'élève une tour centrale (qui n'a été voûtée qu'ultérieurement) ouverte sur les deux bras d'un transept et précédée d'une nef. Tout cela tracé et construit d'une façon irrégulière et défectueuse.

Les colonnes de ce choeur, détachées du mur, présentent des chapiteaux variés ; quelques uns sont d'une imitation corinthienne aussi exacte que l'art de l'ouvrier a pu l'obtenir, à deux rangs de feuilles d'acanthe et avec volute sous l'abaque. La plupart des bases sont composées des membres classiques, qui se superposent ainsi ; un tore, un listel, une baguette, second listel, tore plus petit, troisième listel et congé ; elles reposent sur un dé ou piédestal à corniche assez élevé et ont aussi une apparence classique presque pure.

Nous remarquerons encore sur les piliers de la tour centrale certains encorbellements, qui rappellent ceux de la nef de Saint-Remy de Reims, du Xe siècle, et de Germigny-des-Prés, du IXe.

A l'extérieur l'abside nous offre au sommet une arcature aveugle, composée d'arcades accouplées séparées par une mince colonnette ronde ou carrée, chaque couple est séparé par un pilastre : au-dessous le mur nous présente un petit appareil à larges joints dont les dispositions variées rappellent tantôt l'opus insertum, tantôt l'opus reticulatum ; les fenêtres sont encadrées d'un boudin coupé, que nous retrouverons pendant toutes les époques romanes.

Tous ces caractères archaïques nous montrent la tradition romaine encore vivante et dans les appareils et dans les ornements au commencement du XIe siècle, et alliée avec un plan déjà singulièrement complexe, qui devait se reproduire avec des modifications diverses pendant un siècle et demi.

Dans la collégiale de Léré, ancienne dépendance de Saint-Martin de Tours, nous trouvons des traces d'archaïsme dignes d'être signalées.

Une crypte s'étend sons l'abside, elle est voûtée de pénétration à arêtes vives très-saillantes. L'abside supérieure présente des arcs doubleaux et ce caractère particulier que les colonnes demi-cylindriques sont, non pas plaquées sur la face des pilastres, mais presque détachées devant le mur à côté d'eux, dans une situation qui rappelle celle de Saint-Outrille. Dans les murs extérieurs de cette abside, nous trouvons des appareils divers, en losanges allongés et en arêtes de poissons. Plusieurs cintres de portes nous présentent deux rangs de claveaux emmanchés et croisés, tout cela à joints épais de 3 à 4 centimètres : l'analogie avec la construction de Saint-Outrille de Graçay est frappante.

Sur le plan de l'église de Saint-Outrille se construisirent un grand nombre d'églises, que nous devons attribuer au XI siècle. L'arc doubleau se généralisa et marqua toutes les grandes divisions de l'édifice ; la colonne qui le supportait se rattacha au mur et se changea en demi cylindre plaqué. Les bases des piliers et des colonnes conservèrent le tore double ou simple, mais en modifiant singulièrement ses profils et en le chargeant de stries, d'hélices, de réseaux variés. Les chapiteaux substituèrent au feuillage corinthien, tantôt des arabesques et des rinceaux divers, tantôt des scènes symboliques très-compliquées. Enfin des tentatives furent faites pour dissiper l'obscurité que l'absence de jours directs imposait au vaisseau central, d'abord par l'ouverture de petites fenêtres dans le pignon oriental, au-dessus du toit de l'abside, puis par la surélévation du berceau du choeur, de manière à établir des fenêtres sous ce berceau et au-dessus des toits des bas-côtés.

Source : Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, Bourges 1870.

photo pour Eglise collégiale Saint-Austrégésile

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 23102
  • item : Eglise collégiale Saint-Austrégésile
  • Localisation :
    • Cher
    • Saint-Outrille
  • Code INSEE commune : 18228
  • Code postal de la commune : 18310
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 5 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 4e quart 11e siècle
    • 12e siècle
    • 1er quart 12e siècle
    • 15e siècle
  • Date de protection : 1886/07/12 : classé MH
  • Date de versement : 1993/09/14

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice : 3 formes de décor sont présentes :
    • peinture
    • sculpture
    • vitrail
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Objets mobiliers protégés.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • Cette construction a été affectée a l'usage de : église paroissiale

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 251dd7f322ac70a258eee01c1086e816.jpg
  • Détails : Eglise (cad. A 351) : classement par arrêté du 12 juillet 1886
  • Référence Mérimée : PA00096891

photo : Marie

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