bourges

Blason ville de BourgesBourges, capitale du Berry, et aujourd'hui chef-lieu du Cher, département formé de la majeure partie de cette ancienne province, et d'une petite fraction du Bourbonnais, porte:

D'azur, à trois moutons passants d'argent, accornés de sable, accolés de gueules et clarinés d'or, à la bordure engrêlée de gueules.

A ces armes, quelques auteurs donnent pour supports un berger et une bergère, et d'autres veulent substituer celles qu'ils prétendent avoir découvertes sur une porte de l'hôtel-de-ville : un agneau pascal à la croix d'argent en champ d'azur.

Si, comme cela paraît évident à Scaliger et à d'Anville, Bourges est l'ancien Avaricum, siège de la monarchie celtique six cents ans avant l'ère chrétienne, ç'a été la ville la plus considérable, la plus belle et la plus forte de la Gaule. L'importance de cette capitale des Bituriges la fit respecter par Vercingétorix lorsque, pour embarrasser la marche de César, ce chef gaulois fit réduire en cendres les autres villes de la contrée. Il ne réussit pourtant pas à arrêter le conquérant. Avaricum fut pris d'assaut l'an 52, ses trésors furent pillés, et ses quarante mille habitants passés au fil de l'épée. Puis, les vainqueurs réparèrent leur ouvrage de destruction, embellirent, en la relevant,la cité qu'ils avaient à peu près détruite, et en firent la résidence du préfet de la première Aquitaine. Bourges fut ravagé en 475 par les Visigoths, en 583 par une ligue des peuplades voisines, et en 878 par les Normands. Cette ville fut réunie à la couronne de France par Clotaire II, après avoir fait quelque temps partie du royaume d'Orléans, eut des comtes héréditaires sous les successeurs de Charlemagne, et fut érigée en duché-pairie pour Jean de France, fils du roi Jean. Elle devint la capitale de Charles VII au commencement du règne de ce prince, qui, pour reconnaître la fidélité des habitants, donna la noblesse au maire et aux échevins. Quelques jours après la saint Barthélemi, les calvinistes y payèrent cher, malgré les hypocrites recommandations de Charles IX, les excès auxquels ils s'étaient livrés après l'avoir prise en 1562. Divers conciles y ont été tenus, notamment un, en 1438, dans lequel le clergé français accepta la pragmatique sanction. Son université, fondée, dit-on, par saint Louis, a joui d'une grande célébrité, malgré le proverbe railleur qui donne à Bourges pour armes: un âne dans un fauteuil. On explique cette plaisanterie par l'existence d'une ancienne médaille, représentant d'un coté les armes de Bourges, telles que nous les donnons, et de l'autre un personnage assis avec cet exergue : Asinus in sede. L'incendie en 1487 et la peste en 1583 ont porté à cette ville des atteintes dont elle ne s'est jamais complétement relevée.