Eglise

Cette commune est située à 6 kilomètres de la Rochelle ; elle se compose de son chef-lieu et de deux villages, et comprend une étendue de 508 hectares. La nature du sol est un terrain pierreux, qui repose sur un fond calcaire. La vigne qui y pousse vigoureusement fournit d'assez bon vin ; les autres productions consistent en blé, orge, avoine, colza ; très-peu de foin.

L'église est d'une ancienne construction ; son architecture est simple et n'offre rien de remarquable. En 1573, elle fut le théâtre d'un événement tragique : Jacques Du Lyon, qui avait fait un traité avec la reine-mère Catherine de Médicis, pour lui livrer la Rochelle, ayant laissé transpirer ses criminels projets et prévoyant le châtiment qu'on lui réservait, se hâta de fuir, mais on l'atteignit dans le bourg de Saint-Rogatien ; s'étant réfugié dans l'église, il essaya de faire résistance, alors les soldats qui avaient été envoyés pour l'arrêter, ne ménageant plus rien, le tuèrent sur la place.

Source : Statistique du département de la Charente-Inférieure par Améric-Jean-Marie Gautier 1839.

Description

Cette église offre, en premier chef au visiteur sa façade occidentale d'un caractère roman traditionnel avec son recoupement vertical en trois parties par le jeu de ses contreforts en forme de colonnes engagées, encadrant un portail. (dont la voussure extérieure est ornée d'un cordon de pointes de diamant) et dont les chapiteaux, sculptés d'oiseaux s'opposent par le bec, supportent une corniche à modillons. Une petite fenêtre à colonnette surmonte l'ensemble, le très postérieur. Près du sol; on notera. l'élégante niche en tiers-point avec arceau-trilobé et qui date, e11e, de l'époque gothique.

La nef, parcimonieusement éclairée de deux étroites fenêtres, montre, avec ses massifs de colonnes enchâssées dans la muraille et sommées de chapiteaux à feuillage du XIIe les traces d'un transept disparu. Au sud, une grande arcade moulurée indique probablement une ancienne communication avec le bras Sud de ce transept.

Extérieurement, le chevet plat témoigne, avec ses restes de fenestrage à soufflets et mouchettes, d'une période relativement faste dans la vie de ce modeste édifice.

A noter un retable de facture classique évoquant les deux martyrs Rogatien et Donatien, saints patrons de l'édifice.