photo : Lomyre
La charpente n'existe plus, ni planchers, ni couverture ; si l'on n'y remédie, bientôt il ne restera de ce vestige du moyen-âge qu'un amoncellement de pierres. Il faut avouer qu'il mérite mieux.
Il fut construit. vers la fin du XIIe siècle par Guillaume de Lusignan, épous de Denise d'Angles et à travers les siècles il fut la possession de cette famille. Le fameux Guichard d'Angles, dont l'histoire se trouve tout au long dans la Biographie Saintongeaise de Rainguet en fut le possesseur.
Le Château de St-Jean d'Angle a subi un assez grand nombre de sièges. En 1413, les Anglais profitant des dissensions existant entre les Armagnacs et les Bourguignons, firent des incursions en Saintonge, ils furent repoussés à St-Jean d'Angle et à Brou. Les pillards conduits par les frères Plusqualet, l'assiégèrent vainement plusieurs fois de 1415 à 1429. Vers 1484, François de Pons, époux de Marguerite de Coëtivy, offrit en vain de l'acheter à Lusignan, qui dut accompagner Charles VIII à la, conquête du royaume de Naples. En 1520 nous le trouvons entre les mains de la dame de Soubise, épouse d'Anthoine d'Authon, laquelle le conserve malgré les revendications de Jeanne de Rochechouart de Morthemart; dame de Tonnay Charente.
Lors de la révolte des habitants des îles de Marennes contre la gabelle en 1542, les révoltés se défendirent à Brou et à St-Jean d'Angle contre les troupes du Vicomte de Thouars ; même résistance pour les mêmes causes en 1548. En 1570 se présente l'histoire d'Anne Semé (Cf. Biographie Saintongeaise) racontée par Plédy dans son roman sur Brouage.
Pendant les guerres de religion à la fin du XVIe siècle, le château fut tantôt occupé par les catholiques, tantôt par les protestants. Il avait eu à souffrir puisqu'en 1623 Charlotte de Saint-Gelais de Lusignan le fit réparer, comme nous l'indique l'inscription placée sur l'échauguette (côté ouest). En voici la description : En haut on voit Mélusine et au milieu très probablement le blason de Charlotte de Saint-Gelais.
Le 29 Novembre 1651 le Comte du Daugnion voyant les affaires aller mal pour l'armée de Condé laisse furtivement cette armée qui campait vers Tonnay-Charente, s'en revient avec ses hommes vers Brouage et veut en route s'emparer par surprise du Château de St-Jean d'Angle que défendait le sieur le Vivonne. Il ne put réaliser son projet. En 1652, le Château était toujours entre les mains des Royalistes. Nous lisons en effet sur les registres de St-Fort, à la date du 3 Août : enterrement de Jean Filpindeau, âgé de 55 ans, mort des blessures que lui a donné La Pierre, soldat de la garnison de St-Jean d'Angle, de la compagnie du Régiment d'Estissac, commandée par le sieur dit de Vivonne, poitevin, borgne, et son lieutenant le sieur Fromaget.
Source : Recueil des actes de la Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure 1860.
Le ministère de la culture précise que la construction du château entreprise par Guillaume de Lusignan vers 1180. Les fortifications sont terminées au 13e siècle. La transformation du corps de logis est réalisée aux 14e et 15e siècles.
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