photo : Lomyre
Précédée d'un emmarchement, la division tripartie est accentuée par quatre colonnes massives aux fûts ornés de cannelures ou de feuilles dentelées inspirées de l'ornementation antique.
Le portail et ses arcatures latérales se caractérisent par leur profondeur. Si au centre ce sont quatre voussures qui sont surmontées d'une archivolte ornée de pointes de diamants, il n'y en a que deux de chaque côté. Mais toutes sont historiées, de même que les chapiteaux qui les reçoivent et les frises qui relient ces derniers sous les deux faux tympans. Il est déplorable qu'au XIXe siècle on ait ajouté un tympan au portail central qui n'a pas sa place dans cet ensemble finement ciselé.
Les voussures du portail comportant ici encore des thèmes chers aux imagiers de Saintonge : Main de Dieu, puis Agneau adoré par des anges sur l'intrados et l'extrados de la première voussure, puis la seconde, les Vertus combattant les Vices, suivis d'une série de saintes et des saints, le tout s'achevant par une galerie de Vierges Sages et de Vierges Folles encadrant le palais de l'Epoux à la clef.
Les voussures et les frises latérales, tout comme les chapiteaux, sont peuplées de personnages divers et d'animaux fantastiques au milieu d'une végétation luxuriante. Le relief très abimé du faux tympan de gauche reste difficile à déchiffrer. On pourrait y voir l'histoire de la princesse lybienne délivrée du dragon par saint-Georges. A droite, en revanche, on reconnait aisément le martyre de saint Pierre, crucifié la tête en bas, comme sur la façade d'Aulnay.
Le décor en relief d'une grande richesse est complété par le jeu d'appareillage en chevrons des deux travées latérales. Si l'on ne peut dire si Pont-l'Abbé fut le modèle de ce procédé, il faut noter que son principe se retrouve sur plusieurs édifices de la région.
Source : citation tirée de l'ouvrage Les églises Romanes de Poitou-Charentes par Marylise Ortiz et Christian Gensbeitel publié en 1997.
photo : Lomyre