photo : Lomyre
Erigée au milieu du XVIe siècle, cette croix hosanniére se trouvait jadis en front de mer. L'emplacement de ce curieux édifice est bien indiqué, mais une fois dans le village, ne manquez pas la petite rue sur votre gauche (en venant de Rochefort). Là, au beau milieu du cimetière, vous découvrirez, dressée sur un plan de petit temple grec, ce monument également appelé « temple de Moëze ». Les croix hosannières, comme les lanternes des morts sont des édifices funéraires remarquables. Celle de Moëze est l‘une des rares en Europe (Source : petit futé).
La commune de Moëze possède un monument digne d'attirer l'attention, il est désigné sous le nom de Temple de Moëze. Ce temple s'élève au milieu du cimetière, et par son architecture qui tient à la fois du corinthien et du composite, on peut le faire remonter au règne de Louis XIII.
Il est formé d'un massif de pierre de 2m 80 au carré, sur lequel s'élèvent vingt colonnes cannelées d'environ 25 centimètres de diamètre qui soutiennent l'entablement et au milieu desquelles, réduit à 1m02 de diamètre et ciselé en colonnes carrées légèrement saillantes, le massif se continue et va se terminer en aiguille au-dessus de l'édifice.
Ce petit monument est élevé sur un terre plein auquel conduit un double rang de marches. Sa hauteur à partir de la base jusqu'au sommet de l'aiguille est de 9m 64.
Il est construit en pierre de Saint-Vaize et les quatre angles font face aux quatre points cardinaux.
L'aiguille est surmontée d'une croix qui a été placée lors de la restauration de l'édifice par M. de Nugent en 1825. Avant la Révolution, l'aiguille était également surmontée d'une croix qui fut abattue par ordre des conventionnels Lequinio et Leignelot. La forme, l'ordonnance et les détails de ce petit temple en font un des monuments les plus agréables et les plus intéressants du département.
Tout autour du monument et sur le fronton, ciselée en creux avec des lettres de 18 à 24 millimètres, se trouve l'inscription suivante d'un verset de l'Evangile :
Pueri Hebroeorum portantes ramos olivarum obviaverunt domino clamentes et dicentes hosana in excelsis.
Et sur l'épaisseur de la pierre d'autel en saillie, à la hauteur du premier massif :
Occurent turbae cim floribus et palmis.
Ce monument a donné lieu à bien des controverses les uns y ont vu un tombeau, ils ont même ajouté que là était enterrée une nièce de Mazarin, morte en ce lieu d'autres ont dit qu'il aurait pu être élevé lors de la prise de La Rochelle ou qu'il aurait été élevé en l'honneur de Richelieu, lors de la construction des remparts de Brouage; il en est qui ont émis qu'il avait été bâti pour rendre hommage à Louis XIV, lorsqu'il visita le pays.
Ne serait-il pas plus raisonnable de voir dans ce monument une croix hosanniére construite après les guerres de religion, dont ce pays avait été si souvent le théâtre.
Source : Recueil des actes de la Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure 1860.