Phare de la Coubre (Etablissement de signalisation maritime n°1092/000)



Charente inférieure
la tour de l'ancien phare de la Coubre prise le 20 mais 1907,
la veille de sa chute.
L’océan a dégarni la base sablonneuse et
les pilotis sont visibles.

Académie nationale des sciences

Pour donner dans la Gironde par la passe du Sud ou de Grave, il faut aller chercher la grande bouée matée placée à son entrée; de là on prend la direction donnée par le sémaphore Saint-Nicolas et la balise du même nom, jusqu'à ce qu'on soit parvenu dans l'alignement du clocher de Royan et de la balise, du fort du Chai, là où existe une autre bouée dite du changement de direction; puis on suit cette dernière direction jusque devant Royan.

La passe du Sud offre aux navires à voiles quelques avantages, suivant le vent. Les courants s'y font sentir plus tôt que dans celle du nord. Présentant des fonds de six mètres an milieu de têtes de roches sur lesquelles il reste moins de cinq mètres d'eau à basse mer, il ne faut la prendre que de haute mer.

Les navigateurs qui veulent entrer de nuit par la passe du nord doivent se conformer aux instructions suivantes, données dans la description sommaire des phares et fanaux des côtes de France.

« Après avoir reconnu la position par des relèvements sur les phares de Cordouan et de la Coubre, ils se placeront sur la ligne que jalonnent le feu blanc de la tour de Terre Nègre et le feu alternativement blanc et rouge de Pons taillac, et ils s'y maintiendront jusqu'à ce qu'ils soient parvenus au sud du monde du phare de la Coubre. Ils devront alors changer de route et gouverner sur le phare de Cordouan, jusqu'au moment où le feu rouge de la falaise se montrera sur la même verticale que celui de Terre-Nègre, et suivre la direction indiquée par ces feux jusqu'à sa rencontre avec celle des feux fixes rouges de Saint-Georges et des dunes de Suzac. Ils se dirigeront alors sur ces derniers feux. Si ceux-ci étaient masqués par la brume, ils reconnaîtraient à l'inspection du phare de Cordouan le point où ils devraient abandonner la ligne des feux de la falaise et de Terre-Nègre : ce serait celui où ils apercevraient le feu de Cordouan nettement coloré en rouge; à partir de ce moment, ils devraient gouverner au S.-E. 1/4 E. du monde. »

A partir de l'embouchure de la Gironde, comprise entre la Pointe-de-Grave et la Pointe-du-Chai, s'ouvrent deux chéneaux, faciles à suivre au moyen des signaux décrits, dont l'un, sur la côte de Saintonge, plus profond mais plus court, que suit seulement la petite navigation, et dont l'autre, sur la côte du Médoc, est suivi par la grande navigation, quoique moins profond, parce qu'il remonte plus avant dans la rivière.

Source : Actes de l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux par Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux 1867.

Une situation particulière caractérise la pointe de la Coubre située sur la rive droite de l'embouchure de la Gironde où la rapide évolution du littoral interdisait toute construction en maçonnerie au risque d'assister inévitablement à sa destruction le rivage rongé par la mer. Pour cette raison les ingénieurs du service maritime décidèrent d'établir le premier feu de la Coubre.

Dm d'approbation des travaux en date du 30 juin 1830, au sommet d'une petite tour en charpente haute de 11 mètres et allumé le premier décembre 1830. Une fois seulement convaincus de la stabilisation du rivage les ingénieurs de la Charente décidèrent la construction d'une petite tourelle en maçonnerie attenante à une maison de gardien, qui portait le feu allumé le 8 novembre 1842. Mais encore une fois l'océan accomplit son oeuvre destructrice et l'on considéra que la maison était menacée si bien que l'on érigea durant l'été 1860 un échafaudage en sapin pour recevoir l'appareil lumineux rallumé le 15 août 1860.

Après plus de 20 ans de service, en 1883, la tour se trouvait dans un état critique elle exigeait un entretien annuel très onéreux car une grande partie des bois était pourrie et la stabilité de la charpente était compromise. Le phare oscillait de manière inquiétante par grands vents du large. Dans ces conditions les ingénieurs considéraient comme nécessaire, à très brefs délais, la reconstruction complète de l'édifice et ils proposèrent un projet en maçonnerie dans le voisinage de l'emplacement de la tour en bois. Une commission Nautique se réunit en septembre 1883 pour examiner ce projet et admit le bien fondé des critiques formulées par l'Administration des Travaux publics. Mais la côte connaît un recul permanent inquiétant et les ingénieurs hésitent à reconstruire une grande tour qui risque de s'écrouler rapidement.

En 1888 un premier avant-projet sérieux propose une tour en fer : " La maçonnerie doit, à notre avis, être écartée, vue la dépense très élevée qu'entraînerait son adoption. Les carrières du pays ne fournissent que des moellons de qualité médiocre s'altérant à l'air il est de toute nécessité pour assurer la conservation des maçonneries de les recouvrir d'un enduit. C'est là un premier et sérieux inconvénient pour un ouvrage de grande dimension. En outre cette maçonnerie de qualité inférieure reviendrait à un prix élevé. Les carrières les plus proches de la pointe de la Coubre en sont distantes de 15 kilomètres environ et il n'y a pas de chemin d'accès : le transport de la pierre ne pourrait se faire que péniblement... On ne peut pas évaluer à moins de 400 000 francs la construction du phare en maçonnerie. Avec le métal la dépense ne dépassera pas 190 000 francs... Dans de telles conditions le choix du métal s'impose". Paris, le 5 mai 1888, l'ingénieur Gérardin du Service central des Phares et Balises.

Le 18 octobre l'ingénieur Gobert de la société Eiffel, après avoir examiné le projet, répond que les calculs ne présentent aucun défaut et que les dispositions générales de l'édifice sont bonnes. Dans ces conditions la société Eiffel accepte d'exécuter la construction telle qu'elle est projetée. Pourtant cette solution du métal est finalement rejetée et l'on s'en tient à un projet tout en pierres de taille car les ingénieurs du département jugent alors que la côte s'est stabilisée et que le recul est interrompu pour de nombreuses années.



Base dégarnie de l'ancienne tour du phare de la coubre prise le 20 mai 1907, la veille de sa chute.
Les pilotis supportent seul le poids énorme de la tour.

Cette réalisation intervient seulement en 1895 les moellons proviennent des carrières de Merlot près de Rochefort. Les pierres de l'escalier, des encadrements de porte, du socle et du cordon du soubassement sont en granit bleu de Nantes. Toutes les autres pierres de parement, en calcaire, proviennent des carrières de Crazannes. Mais cette grande tour de maçonnerie construite par l'entrepreneur Guiraudie de Saint-Siméon dans la Manche, connut elle aussi un triste sort car le recul du rivage s'accroît dès le lendemain de son allumage le 16 novembre 1895 et, constatant l'avancée de la mer, on juge préférable dès 1900 d'établir une seconde tour en béton à 1600 mètres en arrière.

Le chantier de la nouvelle et dernière tour en béton armé, conçue par l'ingénieur Alexandre, commence le premier décembre 1904 et le feu est allumé le premier octobre 1905. Les prévisions les plus pessimistes se réalisèrent d'ailleurs et la tour en charpente s'écroula en septembre 1898, la tour en maçonnerie de 1895 connut un sort identique dans la nuit du 20 au 21 mars 1907.



Ruines de l'ancienne Tour du phare de la Coubre, tombée le 21 Mai 1907.

Source : Ministère de la culture.

photo pour Phare de la Coubre (Etablissement de signalisation maritime n°1092/000)

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 20386
  • item : Phare de la Coubre (Etablissement de signalisation maritime n°1092/000)
  • Localisation :
    • Poitou-Charentes
    • Charente-Maritime
    • Les Mathes
  • Lieu dit : Gironde (au Nord de l'estuaire de la)
  • Code INSEE commune : 17225
  • Code postal de la commune : 17570
  • Ordre dans la liste : 3
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : phare
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : mauvais état (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 6 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 19e siècle
    • 2e quart 19e siècle
    • 3e quart 19e siècle
    • 4e quart 19e siècle
    • 20e siècle
    • 1er quart 20e siècle
  • Enquête : 2001
  • Date de versement : 2003/12/12

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • Etage type : étage de soubassement
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : se dégrade, les bâtiments annexes qui sont actuellement inoccupés sont très abîmés. La tour est sujette à de nombreuses infiltrations et fissures.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes : 3 parties constituantes distinctes relevées :
    • logement
    • passerelle
    • pas
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers : 3 informations diverses sont disponibles :
    • bureau des phares et balises
    • propriété de l'etat © ministère de l'équipement
    • © ministère de la cultur
  • Photo : 334c76303cac8da5cdf456e9b2018e32.jpg
  • Auteurs de l'enquête MH :
    • Dreyer Francis
    • Fichou Jean-Christophe
  • Référence Mérimée : IA17008905

photo : joel.herbez

photo : joel.herbez

photo : Dimitri Joubert

photo : Dimitri Joubert

photo : Dimitri Joubert

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