photo : pierre bastien
Cette commune se compose, outre son chef-lieu, des villages de Saint-Jean-du-Sable et de Chatel-Aillon ; des hameaux de l'Isleau et de la Maladrie ; dix à douze métairies en dépendent aussi. Son église, qui est d'une construction ancienne, était autrefois fortifiée, on y remarque encore des mâchicoulis et des vestiges de guérites aux angles.
Angoulins, doyenné de Saint-Sauveur de la Rochelle.
Ingolius ; Ingulinus ; Ingoulinis ; ecclesia parochialis Sancti Petri de Angouliis, de Angolismis ; Ingoulins. Angoulins était un bénéfice dépendant du prieuré de St. Etienne de Marans ; c'est aujourd'hui une succursale du doyenné de St. Sauveur de la Rochelle. Le titulaire devait autrefois, a l'évêque de Saintes, pour procuration , 10 l. 10 s.
Il existait autrefois à Angoulins deux églises, celle de Saint Pierre encore debout, et celle de Saint Nazaire dont il ne reste aucune trace, du moins que je sache. Ces deux églises sont mentionnées dans une bulle de Pascal Ier, en 1110.
Il paraît qu'au IXe siècle, Angoulins était un port de mer. La légende du moine Félix que chacun peut lire à la fin des ?uvres de St-Cyprien de Poitiers, porte que ce moine débarqua à Angoulins avec ses compagnons : diverterunt ad portum qui vocatur Angolismensis, qui situs est in pago alniensi. Une charte de 942 relate le don fait à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, de marais salants situés en Aunis, a Ingolins ; les terres basses de cette commune sont encore inondées durant l'hiver.
L'église d'Angoulins est bien conservée, et peut remonter aux premières années du XIe siècle. Comme toutes les églises du littoral de l'Aunis, elle a été utilisée pour la défense contre l'ennemi : on y remarque encore des mâchicoulis et les traces de guérites aux angles.
Un petit hameau, faisant partie de la commune d'Angoulins est tout ce qui nous reste de la principale ville du pays d'Aunis ; et encore n'est-il là que pour mémoire, puisqu'il n'est pas bâti sur l'emplacement de l'ancienne ville que l'Océan a envahi. Chatellaillon, l'une des plus importantes places de la province, passait, en 1086 , pour inexpugnable. Les chartes du Xe siècle en font souvent mention. Rasée au XIIe siècle, elle était encore visible vers la fin du XVIIe ; les tempêtes qui régnèrent dans l'hiver de 1709, en anéantirent les derniers débris.
Dans la même commune existait autrefois, sur le bord de la mer, la commanderie de Sécheboue, appartenant à l'ordre de Malthe ; le prieuré de Saint-Jean-du-Sable, prioratus Sancti Johannis de Sabulo, annexé à la pitancerie de l'abbaye de Sain-Jean-d'Angeli ; et le prieuré de l'Isleau, Beata Maria de lilletto, dépendant du chapitre de Tulle. Une charte de 1092 écrit Islel ; le donjon, oppidum liletti, fut rasé par Guillaume, duc d'Aquitaine, après la prise de Chatellaillon, en 1131.
Source : Bulletin monumental par Société française d'archéologie 1853.
Il y a quelque temps la municipalité d'Angoulins jugea à propos de faire descendre de sa place une vieille cloche qui se trouvait suspendue dans une ancienne fenêtre de l'église. Il avait été décidé par le conseil municipal de cette commune, sur la demande de la municipalité, que cette cloche serait remise à un fondeur en échange d'une autre cloche qu'il avait fournie à l'école communale. Une nuit en rêvant, une idée me vint, je ne sais pourquoi, que cette cloche devait provenir de l'ancienne ville de Châtelaillon disparue dans le cours des années 1709 et 1710, époque à laquelle cette vieille cité avait été complètement détruite par les flots. Je voulus immédiatement m'en rendre compte et j'allais de suite la voir dans la salle de la mairie où elle était déposée. Quelle ne fût pas ma surprise en constatant que mon rêve s'était réalisé.
La cloche porte en effet l'inscription suivante
SAINCT JEHAN DE CHASTELAILLON. ME. GEOFFROY BOVCHART CVRÉ. FABRIQVEVR P. LORI ESTIENNE OCLERC PAIRIN ESTIENNE GABET. MAIRAYNE PERRYNE OCLERC. 1631.
La cloche est ornée sur l'un des côtés d'une très jolie croix fleuronnée.
Je signalais immédiatement à la Préfecture et à la Direction des Beaux-Arts, à Paris, l'intérêt qu'il y avait à sauver cette cloche de la destruction, par la raison que c'était l'unique souvenir authentique de l'ancienne capitale de l'Aunis détruite par la mer, à la suite du siège de Guillaume X, comte de Poitiers, qui l'avait en grande partie ruinée.
La Direction des Beaux-Arts fit droit à ma demande et la cloche fut classée comme monument historique mobilier, alors que, depuis, l'église d'Angoulins a été classée comme monument historique.
Source : Recueil des actes de la Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure 1860.
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien
photo : pierre bastien