montsalvy

Canton De Montsalvy

La ville de Montsalvy est bâtie sur un plateau élevé, surplombé au nord par une montagne nommée le Puy-dei Arbre, où s'établirent Méchin et Delambre pour tracer la levée du quart de méridien.

On a, de cet endroit, un horizon étendu et magnifique, qui permet d'apercevoir le clocher de Rodez, les côtes de Figeac, et la chaine du Cantal.

L'église de Montsalvy mériterait d'être classée. Construite en partie dans le 11e siècle, elle fut considérablement agrandie dans le 15e.

A la première époque appartiennent l'abside, les transepts, le chœur, la nef principale et deux chapelles; à la seconde, le reste des chapelles, les nefs secondaires et le clocher.

Caractère architectural, style roman; forme, croix latine; abside semi-circulaire.

L'église est entièrement voûtée ; le chœur se trouve dans l'intersection des transepts, en face de l'abside. La nef principale, offrant la figure d'un parallélogramme, domine les collatéraux, séparés d'elle par deux rangées de colonnes.

A l'extrémité de la nef secondaire méridionale, s'élève le clocher. Cet édifice, quoique remanié, présente ceci d'intéressant, qu'ayant été réparé à plusieurs reprises, il garde des échantillons variés de divers types d'architecture.

Là, se remarque, et peut se préciser le moment où le plein-cintre vaincu, lutte encore, et finit par succomber devant l'ogive triomphante. L'ogive elle-même y apparail dans sa naissance et sa fin.

Quelques fenêtres, par la rectitude de leurs lignes, constatent la netteté de l'art primordial, tandis que d'autres, surchargées d'ornements, indiquent un style dégénéré.

L'église formait autrefois avec le monastère un grand carré. Il y avait au milieu, une cour assez spacieuse, qu'entouraient les arcades du cloître. Un seul de ces côtés existe, et l'ancien réfectoire sert aujourd'hui de maison commune.

Quant aux événements historiques, nous rappellerons que Bérenger, vicomte de Carlat, avait concédé en 1030 à trois religieux, le terrain sur lequel est bâtie l'église. Le temple debout, un des moines, Gausbert, fit construire d'abord un monastère dans lequel s'établirent des Auguslins, puis un hospice destiné aux voyageurs qui, venant de Rodez, traversaient ces dangereuses montagnes.

Aussi ce territoire, nommé alors Mont latronum (montagne des voleurs), abandonna sa désignation fatale, et s'appela depuis Mons salutis (Montsalvy) Il est juste de faire observer ici, que l'usage et l'introduction des hôpitaux dans la Haute-Auvergne, nous vient des abbayes.

Chaque couvent avait son aumônerie et son hospice; eux les premiers dotèrent donc notre pays de cette sainte institution, fille angélique de la charité.

Montsalvy montre encore les vestiges du château de Mandulphe, propriété des d'Armagnac, la chapelle du Reclus, et le mur du Diable, monument cyclopéen, ou plutôt coulée basaltique étonnante, fantasque ouvrage de la nature.

La ville est renommée pour ses toiles, et surtout pour ses pois verts, qui s'exportaient jadis jusqu'à Paris. — Sol schisteux et graniteux. Culvinet. Calvinet, baronie, avec baillage et prévôté.

Elle appartint d'abord aux comte, de Rodez, puis au 13e siècle à Eustache de Beaumarchès, bailli des montagnes.

En 1333 elle était au dauphin d'Auvergne, plus tard à Pierre de Lavie, seigneur de Villemur, neveu du pape Jean XXII (J. d'Euse), qui la céda à Clément VI (? ndw : à vérifier lecture délicate) (Roger); et enfin en 1642, cette terre passa au prince de Monaco.

Son fort château, tenu par les protestants en 1591, fut démoli en 1634, sur les ordres Cassaniouze. de Richelieu.

L'église de Cassaniouze garde précieusement une croix processionnelle d'une grande beauté, la face principale représente Dieu le père, assis sous un dais gothique, tenant le monde d'une main, et bénissant de l'autre.