photo : Roi Dagobert
La famille Bourdon habitait le manoir de La Fontaine, propriété actuelle de M. Postel, adjoint au maire de Verson.
Nous n'avons pu savoir à quelle époque exacte ce manoir a été bâti, mais sa construction nous paraît dater de la fin du XVIe siècle.
A côté de ces Bourdon, dont l'ancêtre Guillaume Bourdon avait été anobli par Henri IV, vécurent également à Verson depuis la seconde moitié du XVIe siècle jusqu'à l'époque de la Révolution, d'autres Bourdon qui avaient également pour ancêtre Pierre Bourdon, bourgeois do Caen, dont nous avons parlé au commencement de ce chapitre 1 et qui vivait à la fin du XVe siècle.
Les Bourdon de celle branche, dits Bourdon de la Croix, prétendaient eux aussi à la noblesse et revendiquaient le litre d'écuyer, sous prétexte qu'un de leurs ancêtres Jacques Bourdon, sieur de la Croix, arrière petit-fils de Pierre Bourdon le jeune, avait été désigné comme « honorable homme » dans un acte sous seing privé en date du 1er août 1561, déposé chez les tabellions de St-Sylvain et Le Thuît le 11 janvier 1591 seulement, c'est-à-dire près de 30 ans après sa confection.
Dans un autre acte du 14 octobre 1078, passé devant les tabellions de la ville de Caen, Jacques Bourdon, « écuyer», bourgeois de Caen, obtient la remise d'héritages situés paroisse de Verson, par lui clamés à droit conventionnel sur Etienne et Richard dits Perrotte, fils et frère et de Denys, lequel Denys était acquéreur de ces mêmes objets de Jacques Bourdon, par contrat passé devant les tabellions de Vaucellos le 29 septembre 1558, et dans cet acte ledit Jacques Bourdon est qualifié de « noble homme ».
Guillaume et Thomas Bourdon, fils et petit-fils de Jacques, prirent le titre d'écuyer dans divers actes et contrats passés de 1594 à 1661, mais leurs descendants directs, le fils et le petit—fils de Thomas Jean Baptiste et Jean-Baptiste Joachim négligèrent de le faire même dans leurs contrais de mariage.
Il n'en fut pas de même du fils de ce dernier, Gabriel-Jacques Bourdon. Il se dit écuyer dans son contrat de mariage, qui est du 18 août 1767, comme dans tous les actes passés en son nom : acquisition de la terre et seigneurie de May et du fief de Garcelles, le 3 avril 1770, devant les notaires de Cheux, de la terre et seignerie de Pierrefitte-en- Cinglais, le 10 juillet 1781, devant les notaires de la Basoche; vente de la terre de May et de nombreuses pièces de terre situées à Verson. A côté de lui, dans ces derniers actes, figure son frère. Me Laurent-Jacques-Jean Bourdon, curé d'Etavaux, lequel ne prend aucun litre. Il n'est donc pas bien étonnant que le régisseur du domaine ait songé à réclamer, à la suite de l'acquisition de la terre seigneuriale de Pierrefitte, le droit de franc fief 3 à Gabriel Bourdon de Pierrefitte, tout comme s'il n'avait été qu'un simple bourgeois ou roturier et lui ail intenté un procès de ce chef.
Source : Histoire de Verson par V. Hunger 1908.
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