photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Trévières, Treveriæ.
Trévières était anciennement chef-lieu d'un doyenné ,comprenant 35 paroisses, dont cinq: Chef-du-Pont, Lieu-Saint, Neuville, Vierville en Cotentin, et St.-Mère-Église étaient enclavées dans le diocèse de Coutances.
J'ai décrit l'église de Trévières dès l'année 1825, et j'ai en le plaisir à cette époque de la montrer à plusieurs antiquaires anglais, notamment à M. Pugin père ; elle se compose d'un chœur a chevet rectangulaire sur lequel une sacristie moderne a été appliquée, d'une tour centrale, et d'une nef précédée d'un porche.
Le chœur et la tour appartiennent à l'époque romane.
Le chœur a été reconstruit en partie vers l'extrémité orientale, et les fenêtres qu'on y voit à présent sont de différentes époques et presque toutes modernes, de forme arrondie.
Les murs de la nef ont été exhaussés il n'y a pas longtemps, les parties qui n'ont pas été refaites par suite de cet exhaussement, du percement de fenêtres modernes ou d'autres réparations, peuvent dater du 14e siècle, comme le porche qui précède la porte occidentale.
La tour et la travée du chœur sur laquelle elle est assise, sont les parties intéressantes de l'église de Trévières.
Probablement cette jolie tour est de deux époques ; la partie carrée, percée d'une porte et de cintres romans supportés par des colonnes groupées, serait plus ancienne que la partie octogone qui la surmonte, et dans laquelle on voit des ogives de transition (lancettes de la première époque) : l'une remonterait à la première moitié, l'autre a la fin du 12e siècle.
La combinaison de l'octogone avec le carré est très—heureuse, et cette tour est une des plus élégantes que l'on connaisse de cette époque (12e siècle) ; de petits clochetons pleins a quatre pans existent aux angles de la tour carrée ; j'en ai trouvé quelquefois de semblables dans les églises romanes, mais dès la fin du 12e ils furent remplacés par des tourelles plus élégantes. Les proportions de la flèche en pierre sont très-bonnes ; le tonnerre l'a frappée plusieurs fois, et l'extrémité a dû être réparée à plusieurs reprises.
La porte par laquelle on entre dans le chœur, sous la tour, présente une archivolte ornée de plusieurs rangs de zigzags. Elle repose sur des colonnes, au nombre de trois de chaque côté.
Dans le tympan de cette porte , on voit un bas relief représentant un homme tenant enchaînés deux monstres qui veulent lui dévorer le visage, et dont les queues cumulées se terminent en têtes de serpents qui lui mordent les pieds. Je vois dans ce bas-relief la même allégorie que dans celui d'un chapiteau de Colleville.
Ce bas-relief curieux, dont les dragons ont beaucoup de mouvement, avait été couvert d'une couche de mortier, probablement parce que, pendant la Révolution, on avait cru y voir des armoiries que l'on voulait faire disparaître. C'est en 1825 que nous l'avons dégagé et rendu à la lumière, M. Pugin de Londres et moi.
Le dessous de la tour est voûté ; les colonnes qui reçoivent les arceaux de la voûte ont des chapiteaux godronnés.
L'arc triomphal entre la nef et la travée de la tour est très élégant et décoré de trois archivoltes garnies de zigzags ; des frettes crénelées ornent l'archivolte de l’arcade qui sépare le chœur de la même travée.
L'église de Trévières est sous l'invocation de saint Agnan. Le seigneur nommait à la cure ; le curé percevait 1/3 de la dîme, le reste appartenait au chapitre de la cathédrale et à l'hôpital de Baveux.
Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont.
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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