Eglise

Tour, Tur, Tor.

L'église de Tour est une des plus importantes de nos paroisses rurales par son élévation, son étendue et les décorations du choeur. On se demande quelle cause a pu déterminer à construire un édifice aussi splendide dans une paroisse dont la population est inférieure à celle de beaucoup d'autres.

Privé de documents qui puissent expliquer ce fait assez extraordinaire, l'observateur cherche, dans la disposition même de l'édifice, l'explication de ce mystère. Or, nous avons été frappés il y a longtemps, M. Bouet et moi, de la disposition du sanctuaire : la partie centrale A, entre les deux absidioles B B, est disposée pour recevoir une exposition de reliques et rappelle même la tribune qui existait dans le sanctuaire de la Ste.-Chapelle de Paris ; nous nous sommes donc demandé si quelque relique célèbre n'avait pas déterminé à construire le choeur de l'église que nous allons décrire, avec la recherche qui le distingue. En attendant que des documents se découvrent, nous pensons que cette supposition ne doit pas être rejetée.

Le plan général de l'église, levé avec soin par M. Bouet, montre par la différence observée dans les teintes que l'édifice appartient à trois styles : ainsi la nef est romane, sauf les murs modernes élevés pour remplir les arcades qui communiquaient avec les bas-côtés qui n'existent plus ; les chapelles du transept sont également romanes. Le chœur, dont je viens de présenter un plan séparé, paraît du XVe. siècle ou de la fin du XIVe.

La tour construite au milieu du transept appartient à la première époque de la période ogivale, c'est-à-dire à la première moitié du 13e siècle ou aux dernières années du 12e. Je l'ai figurée dans le Ier volume de la Société des Antiquaires de Normandie (année 1824) et citée plus tard dans mon Cours d'antiquités.

Elle n'a pas encore l'élégance de nos tours de la belle époque du 13e siècle ; mais elle en montre déjà l'ordonnance. Ainsi, deux longues lancettes forment, sur chaque côté du carré, les ouïes ou fenêtres de la tour; une colonnette engagée garnit chacun des angles ; la corniche est encore portée sur des modillons ; enfin la pyramide octogone, en pierre, offre sur chaque face une lucarne en saillie, et à chaque angle un clocheton à huit pans et à huit ouvertures étroites au-dessous du toit conique, à peu près comme les tours de la cathédrale de Bayeux.

La porte occidentale de la nef est une des plus richement ornées que nous offre l'architecture romane du département. On en peut juger par le fragment que j'ai donné de ce portail dans l'atlas de mon Cours d'antiquités et par la vue que j'ai figurée, de l'atlas du Ier volume de la Société des Antiquaires de Normandie. Les archivoltes sont ornées de losanges, de dentelures, de frettes crénelées ; le tympan est couvert de moulures figurant des quatrefeuilles

Deux fenêtres cintrées surmontent le portail.

La nef n'est pas voûtée ; elle se compose de quatre travées ; les remplissages des arcades des bas-côtés supprimés ont été percés chacun d'un oculus d'un effet désagréable. La corniche est moderne. Le transept est voûté ; on y a fait des autels romans imités de celui qui existe à St.-Germer, près Gournay. Le retable de ces autels présente une niche entre deux arcatures ; la statue de la Sainte-Vierge occupe le retable de l'autel du Nord ; celle de saint Jean le retable de l'autel du Sud.

Le chœur est plus élevé que la nef. Deux grandes fenêtres l'éclairent du côté du Sud et du côté du Nord ; une de ces dernières a été bouchée.

Le plan que j'ai présenté a dû faire comprendre la disposition de la partie orientale du chœur et des ses deux absides. Voici l'élévation intérieure de la moitié de cette partie de l'église : on y voit conséquemment la moitié de la grande fenêtre du chevet et une des absidioles qui l'accompagnent, avec ses légères colonnettes et ses gracieuses fenêtres. Cette vue partielle montre aussi que le clérestory est séparé du premier ordre par une balustrade trilobée en pierre. Il n'y a là que deux étages et pas de triforium ; c'est, sauf la différence des temps et de style, la disposition que nous avons vue à Longues et à la chapelle du séminaire de Baveux.

Des crédences très élégantes, dont une est figurée dans le dessin que je viens de produire, existent dans le sanctuaire ; l'une au Nord, l'autre au Midi. Il y a de plus, du côté de l'épître (au Sud), trois sièges établis à des niveaux différents pour le célébrant et ses deux acolytes, de telle sorte que le plus élevé est le plus près de l'autel. Ces stalles en pierre, couronnées de dais et de pinacles appliqués sur le mur, sont très-rares en France ; on les rencontre plus souvent en Angleterre, d'après les observations de MM. Bouet et Parker ; les murs du chœur sont ornés d'arcatures subtrilobées très élégantes, se détachant sur des arcades polylobées, au nombre de douze sur chaque côté, et surmontées d'une galerie.

Des bas-reliefs placés entre ces arcatures qui tiennent lieu de stalles représentent, au Sud, les travaux des différentes saisons; au Nord,deux bas-reliefs incrustés au centre de deux arcatures, représentent le Jugement dernier et l'Enfer. Ces arcatures ont été longtemps cachées derrière une boiserie qui a été enlevée il y a quelques années, lorsque la restauration de l'église a été faite, sous la direction de M. l'abbé Eudelin , par M. Delauuay, architecte.

Du côté du Nord, la rampe en pierre qui court au-dessous du clérestory, présente un dessin flamboyant que j'ai vu ailleurs dans quelques balustrades de la fin du 15e siècle ou du 16e.

Il me reste à signaler une très-jolie porte par laquelle on entrait dans le chœur, du côté du Sud ; elle est couronnée d'un fronton triangulaire garni de crochets, accosté de deux pinacles: cette porte correspond, suivant l'usage, à la première travée du chœur et se trouve ainsi très-rapprochée du transept.

L'église de Tour est sous l'invocation de saint Pierre. Le patronage appartenait au prieur de St.-Vigor de Baveux depuis le 11e siècle. Le prieur percevait les 2/3 de la dîme ; le curé avait l'autre tiers et les verdages.

Source : Statistique monumentale de l'arrondissement de Bayeux par Arcisse Caumont.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 13865
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Basse-Normandie
    • Calvados
    • Tour-en-Bessin
  • Code INSEE commune : 14700
  • Code postal de la commune : 14400
  • Ordre dans la liste : 3
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 14e siècle
  • Date de protection : 1840 : classé MH
  • Date de versement : 1993/11/22

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.).
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise : classement par liste de 1840
  • Référence Mérimée : PA00111761

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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