photo : Roi Dagobert
Château de Carel, près St-Pierre-eur-Dive, appartenant au savant botaniste M. de Brebis son.
Voici le château de Carel; il n'appartient pas à un sénateur, mais à un savant de premier ordre qui peut marcher de pair avec les notabilités politiques les plus distinguées.
M. de Brébisson est trop connu pour qu'il soit nécessaire de rappeler ses ouvrages et ses services: et s'il n'est pas encore membre de l'Académie des sciences, c'est que, attaché à sa ville natale et à son pays, et d'ailleurs très-peu solliciteur de son naturel, il n'a jamais fait la moindre démarche pour être nommé: nous le regrettons pour l'Académie des sciences.
Source : Annuaire des cinq départements de la Normandie 1866.
Le château de Carel, dont nous donnons un dessin, est entouré de belles douves murées remplies d'eau ; il doit avoir été bâti du temps de Louis XIV, et je ne doute pas que notre savant confrère, M. de Brébisson, qui en est propriétaire, ne trouve dans ses titres la date précise de cette construction (A. de Caumont, Statistique monumentale du Calvados).
La ville de Saint Pierre-sur-Dives se situe à 18 km au nord-est de Falaise et à 27 km au sud-est de Caen, dans la vallée de la Dives. Le site se trouve à 1 km à l'est du bourg, de part et d'autre de la D 511 vers Falaise.
Au moyen-âge, le château appartient à la famille de Carel qui y demeure jusqu'au début du XVIe siècle. C'est alors un manoir fortifié, en forme de carré, bâti sur une île formée par la Dives et des fossés de 10 m de large.
Au début du XVIIIe siècle, il appartient à la famille de Motteville qui le revend en 1724 à Mme Laillier. C'est à deux de ses fils que l'on doit le château actuel dont la construction s'achève vers 1730. D'héritages successifs en ventes nombreuses le domaine devient, en 1830, la propriété du Baron Brunet qui s'attache à le restaurer et à l'aménager. Au XIXe siècle, la grand route Lisieux-Falaise traverse la perspective. C'est seulement après 1881 que la large allée centrale est tracée après avoir arasée une dénivellation qui masquait l'édifice aux regards « quand les blés étaient murs ». Le château demeure dans la famille du Baron Brunet, depuis 1941, c'est la propriété de sa petite fille : la Comtesse d'Antin de Vaillac. Siège d'un état-major allemand durant la dernière guerre, le château subit de graves dégradations. Il est classé monument historique en 1950. Ses perspectives sont classées parmi les sites en juin 1967, depuis la ligne de crête à l'est jusqu'à l'ancien lit de la Dives à l'ouest. Deux triples rangées de tilleuls dont les branches tombent jusqu'à terre forment une perspective grandiose, encore accentuée par la légère pente qui descend vers le château en contrebas Le 26 décembre 1999, trente minutes de tempête suffisent pour coucher en tous sens plus d'une centaine d'arbres vénérables. La perspective n'existe plus, seuls quelques tilleuls en haut du terrain ont résisté. En 2003, une première campagne de plantation est réalisée, de l'allée d'honneur à la départementale, suivie en 2005 d'une seconde phase, de la départementale aux tilleuls subsistants.
Source : DREAL Basse-Normandie 2011.