photo : Roi Dagobert
Le petit village de Carel, de très ancienne origine, fut de bonne heure protégé par un château-fort dont il ne subsiste plus que quelques vestiges, englobés dans une construction de date beaucoup plus récente. Il était défendu, d'un côté, par la Dive qui coule à ses pieds, et, sur le reste du pourtour, par des douves artificielles communiquant avec la rivière.
Une première restauration du château eut lieu vers le milieu du XVIIIe siècle, par les soins d'un célèbre avocat près le Parlement de Rouen, Me Lallier, qui s'était rendu acquéreur de cette demeure seigneuriale. La famille de Brébisson, dont plusieurs membres se firent connaître comme naturalistes, en devint ensuite propriétaire. Actuellement, le château appartient à M. le baron Brunet, qui l'a fait complètement restaurer.
Une façade, d'un aspect imposant, rappelle le meilleur style architectural du XVIIe siècle. Outre Une façade, le corps de logis principal, plusieurs pavillons contribuent à former un ensemble très harmonieux.
Charles le Goffic (La Normandie monumentale et pittoresque)
Depuis la tempête de 1999, le château se découvre, du haut de la route de Falaise, précédé d'une vaste étendue engazonnée bordée de deux doubles alignements de jeunes tilleuls. Le terrain paraît bien nu sans ses arbres centenaires. Vers le sud, un herbage est bordé d'une haie basse d'aubépine derrière laquelle s'élève un double alignement de vieux tilleuls qui longe ensuite la route de l'église avant de retourner vers l'entrée. Dans l'axe du château, l'allée d'honneur gravillonnée conduit jusqu'au saut de loup que franchit un pont en pierre. De part et d'autre, des murets ferment l'avant cour où, de chaque côté, s'élèvent de beaux communs et un ancien colombier (seul vestige de l'ancien manoir) derrière deux alignements de tilleuls taillés au carré. Un petit pont de bois traverse les douves en eau pour accéder à la cour d'honneur.
Le château se compose d'un corps de logis principal et deux ailes importantes en retour. C'est une construction magnifique mais un peu déconcertante : on a édifié sous Louis XV un bâtiment au caractère du XVIIe siècle, Louis XVI et parfois Louis XIII ; le colombier, les communs symétriquement disposés, les douves et les avenues contribuent à lui donner une majesté toute louis-quatorzième. Au nord, le long de la Dives, l'ancien jardin, en herbe souligné de plates-bandes fleuries, est bordé de murs en pierre. Un magnifique charme s'élève près de la rivière. Au-delà de la Dives des prairies s'étendent jusqu'à l'ancien lit du cours d'eau. De l'autre côté de la route de Falaise une vaste esplanade en herbe est longée de deux doubles alignements de jeunes tilleuls qui rejoignent les anciens, rescapés de la tempête.
Source : DREAL Basse-Normandie 2011.
Le château a été édifié entre 1719 et 1743 sur le modèle d'un château Louis XIII et Louis XIV. La rampe de l'escalier est datée de 1746. La grange à dîme a été construite par les Lesnerac au 16e siècle. Les communs et la ferme ont quant à eux été reconstruits vers 1750-1760. La propriété a été gravement endommagée par l'occupation allemande, entre 1940 et 1944.
Source : Ministère de la culture.