Restes du prieuré de Saint-Gabriel

Le prieuré de Saint-Gabriel, situé sur le bord de la Seulles, à quelque distance de l'église paroissiale, offre une des ruines les plus belles du département, que j'ai signalées le premier, dès l'année 1819, à l'attention des archéologues et des touristes. Ce prieuré avait été fondé au XIe siècle, en faveur de l'abbaye de Fécamp, par le seigneur de Creully, Richard, fils de Tursting, qui avait un frère moine à Fécamp ; il possédait les terres de Creully, Saint-Gabriel et Fresnay-le-Croteur. Robert Fitz Hamon, Bon de Thorigny et d'Evrecy, était alors seigneur suzerain de Creully. Le texte de la charte de fondation n'indique point l'année à laquelle on doit la rapporter: M. De La Rue croyait qu'elle était antérieure à 1066 ; il cite un acte confirmatif de l'an 1070 entre le fondateur, son fils et l'abbé de Fécamp, par lequel celui-ci reconnut être obligé d'entretenir de moines le couvent de Saint-Gabriel et même à y instituer un abbé si leur nombre devenait considérable.

On ne sait ce que devint cette première famille de Creully. Robert fils Hamon, seigneur suzerain et qui avait été gouverneur de Caen, étant mort en 1109, laissa plusieurs filles dont une épousa Robert de Caen, fils naturel de Henri Ier, comte de Glocester, et lui apporta les baronnies de Creully, d'Evrecy et de Thorigny, et le titre de fondateur du prieuré ; en 1128, Robert s'entendit avec l'abbé de Fécamp (L'évêque de Bayeux, pour prix du consentement qu'il donna à celle fondation, reçut de l'abbé de Fécamp un calice de 6 livres et 1 once d'or de 30 sous pour le dorer. Le duc de Normandie eut pour le même motif deux chevaux de chacun 10 livres, qui avaient appartenu à d'anciens chevaliers devenus moines à Fécamp) sur le mode d'élection du prieur ; il fut arrêté que le seigneur de Creully concourrait à cette élection avec les moines de Saint-Gabriel.

Le prieuré devint dans la suite un bénéfice simple et tomba en commande comme bien d'autres. On compte le cardinal de Guize parmi ceux qui l'ont possédé.

Restes du prieuré de Saint-Gabriel à St gabriel brecy Calvados

Bâtiments du prieuré

Les constructions du prieuré consistent en plusieurs corps-de-logis, distribués autour d'une vaste cour et dans une église en ruine.

L'entrée qui paraît du XIIIe siècle attire d'abord l'attention : elle consiste en une grande et une petite porte. La grande porte offre un arc surbaissé et des colonnettes du XIIIe siècle ; la petite a été refaite extérieurement.

Les passages auxquels ces portes accèdent sont voûtés et surmontés d'un appartement ; la corniche du bâtiment est ornée de modillons plats dessinant des arcatures ogivales.

Toutes nos anciennes maisons religieuses avaient des entrées à peu près semblables, composées de deux portes d'inégale grandeur : presque toutes offrent de l'intérêt et méritent d'être figurées. J'en présenterai quelques-unes dans la description monumentale des autres cantons du Calvados, pour qu'on puisse les comparer.

Le manoir est ensuite la partie la plus intéressante des maisons de la cour. Malheureusement les appartements du premier ont été défigurés par des restaurations. Le joli pavillon que voici doit dater du XVe siècle , tandis que le bâtiment qui l'accompagne du côté droit annonce, dans sa partie supérieure, la fin du XVIe siècle ou le commencement du XVIIe ; mais les parties basses et les murs paraissent beaucoup plus anciens, probablement du XIVe. siècle, les contreforts annoncent bien cette époque ou la fin du XIIIe Quelques restes de murs doivent même remonter plus haut ; on voit dans ce corps-de-logis une cheminée cylindrique assez bien conservée.

Restes du prieuré de Saint-Gabriel à St gabriel brecy Calvados

Les voûtes du rez-de-chaussée dont il serait difficile de préciser la date, peuvent remonter au XIVe siècle, peut être même à la fin du XIIIe .

On a démoli depuis quelques mois une partie des bâtiments qui formaient l'angle Nord-Est des maisons du prieuré, derrière le pavillon dont je viens de parler : elles devaient être aussi du XIVe siècle.

Cette démolition, en mettant à nu un mur de gable, a dégagé une décoration peinte à fresque à laquelle on avait fait auparavant peu d'attention. Elle consiste, comme le montre le croquis du mur, tel qu'il existe encore en ce moment, dans des cintres entrelacés, peints en vert et en brun sur fond blanchâtre. Au-dessus de cette galerie des compartiments d'appareil sont peints en rouge ; on y distingue aussi des feuillages et des rinceaux qui complétaient la décoration de l'appartement avant qu'il eût été divisé par des planchers.

Au centre existe une espèce de contrefort sur lequel on voit une niche surmontée d'un fronton triangulaire accompagné de deux pinacles et reposant sur une tablette : cet ensemble simule un autel en miniature, les fleurs sculptées autour du fronton et un cordon de feuilles au dessous de la table qui forme saillie annoncent le XIVe siècle.

Restes du prieuré de Saint-Gabriel à St gabriel brecy Calvados

Les démolitions s'arrêtent au joli pavillon qui formait la partie la plus intéressante du prieuré et qui sera conservé pour l'habitation du propriétaire, avec le corps-de-logis dont il forme l'accessoire.

Il paraît que le prieuré était le siège d'une justice féodale : on voit encore le long de la route et vers l'extrémité du mur d'enceinte une tour carrée qui servait de prison.

Restes du prieuré de Saint-Gabriel à St gabriel brecy CalvadosCette tour est divisée en deux étages : on ne descendait dans la partie inférieure, que par un trou rond pratiqué dans la voûte et par lequel une échelle pouvait être introduite. L'appartement supérieur était voûté, les arceaux portaient sur des consoles sculptées : les habitants parlent encore avec effroi de celle prison. On connaît aussi parmi les dépendances du prieuré, le champ dit du gibet. Le donjon du prieuré a été acheté par la commune avec un terrain attenant sur lequel on a construit une maison d'école ; M. de La Cour, maire de la commune, l'a ainsi sauvé de la destruction dont il était menacé : ce sera désormais le beffroi de la mairie de Saint Gabriel.

Eglise

L'église était considérable et le portail se trouvait à peu près dans l'alignement du manoir habité par les moines. Mais depuis plus d'un siècle la nef avait été détruite, il ne reste plus aujourd'hui que le choeur : M. l'abbé Laffetay nous apprend que cette déplorable destruction remonte à l'époque où la maison conventuelle ayant cessé d'être habitée, la desserte du prieuré fut confiée aux religieux de Saint-Vigor, près Bayeux, qui dépendaient aussi de Fécamp et venaient seulement de temps en temps a Saint-Gabriel pour y célébrer l'office divin ; alors on eut la barbarie de supprimer comme inutiles les deux tiers de l'église.

Ce qui nous reste de ce monument est une des plus belles choses que nous ayons dans nos contrées.

Restes du prieuré de Saint-Gabriel à St gabriel brecy CalvadosDans son état actuel il offre un carré divisé en trois nefs comme le montre le plan ci-joint :

La nef centrale est terminée par une abside, les deux bas côtés par des murs droits.

La nef détruite devait être deux fois plus longue que le choeur, elle était aussi plus élevée. Quelques personnes croient qu'il y a eu un transept entre choeur et nef ; les contreforts qui, à droite et à gauche de la façade actuelle, appuient les bas-côtés seraient dans cette hypothèse les restes du mur oriental de ce transept : quelques indices insuffisants, du reste, ont même porté à penser que ce mur a été coupé là où commençaient de petites absides comme on en trouve dans les murs d'un grand nombre de transepts.

Les deux piliers garnis de demi-colonnes qui occupent le centre de la façade et supportent la grande arcade bouchée du choeur sont d'une ampleur qui a fait aussi supposer qu'ils portaient la voûte centrale d'un transept. Tout cela est fort incertain. Je reviendrai sur cette question dans un travail spécial que je compte donner plus tard sur les édifices ruraux les plus remarquables du département.

Quoiqu'il en soit, l'extérieur de l'édifice actuel est bien moins remarquable que l'intérieur, la corniche est portée sur des médaillons ; on remarque à la partie supérieure des murs latéraux, des arcatures à plein-cintre, reposant sur des colonnettes romanes. L'abside présente à sa partie inférieure des arcatures portées sur des colonnes séparées les unes des autres par des colonnes engagées qui s'élèvent jusqu'à la corniche et qui sont d'un très-bon effet. Mais ces détails se trouvent dans beaucoup d'antres églises romanes. Au contraire, l'intérieur est d'une grande magnificence, toutes les moulures y sont d'une fraîcheur admirable et d'une finesse remarquable.

Il y a plus de 20 ans que M. Deshayes, membre de plusieurs Sociétés savantes, décrivit à ma sollicitation l'église de Saint-Gabriel. Longtemps après M. Lafletay, membre de la Société française pour la conservation des monuments, en fit aussi l'objet d'une description, et ce qu'il a dit de l'intérieur de l'édifice servira très-bien, sauf quelques légers changements, d'explication à la planche gravée au trait que je présente et qui offre un dessin très-exact et mesuré de l'élévation de l'édifice du côté du nord. La disposition et la décoration sont semblables du côté du sud.

« Chacune des ailes, dit M. Laffetay , communique avec la galerie centrale par deux belles arches cintrées de 8 pieds d'ouverture et hautes de 12 pieds environ. Elles sont soutenues par un pilier qui n'a pas moins de 5 pieds de diamètre et autour duquel se groupent des colonnes engagées de forme cylindrique. Deux de ces colonnes, plus saillantes que les autres, s'élancent au-dessus des arches qu'elles séparent, jusqu'à la naissance de la voûte du choeur, à 30 pieds environ du sol. Les chapiteaux qui les terminent supportent un cintre en maçonnerie engage dans la voûte, et qui la divise en deux parties égales : ensuite , des quatre extrémités du rectangle, partent deux autres arches qui se coupent diagonalement, en sorte que leur point d'intersection se trouve sur la première. L'intervalle des nervures est rempli par des pierres brutes noyées dans du ciment, et que l'infiltration des eaux pluviales ne tardera pas à déjoindre, comme elle a déjà détruit Je plafond. La voûte des bas-côtés présente à peu près la même disposition , et est menacée des mêmes accidents ; déjà même plusieurs pierres se sont détachées et ont laissé des ouvertures, remplies imparfaitement par des touffes de gazon, où viennent nicher les oiseaux. Enfin, les collatéraux sont terminés, à l'orient, par des enfoncements semi-circulaires, propres à loger des autels ; ce sont des espèces d'absides, dont les proportions paraissent en rapport avec celles de leur galerie respective.

Au premier ordre on distingue les arches dont il vient d'être parlé et qui mettent la grande nef en communication avec les ailes.

Le deuxième ordre comprend, de chaque côté, six ouvertures beaucoup plus hautes que larges, mais surtout très profondes. Immédiatement posées au-dessus des arches de la nef, elles laissent entre elles peu d'intervalle. Enfin, le troisième ordre compte, comme le premier, que deux ouvertures, qui ressemblent beaucoup à celles des bas-côtés, et dont le cintre va toucher la voûte. Sur les six fenêtres du deuxième ordre, deux sont murées, et au lieu d'apporter la lumière à l'intérieur de l'édifice, elles en tirent du jour pour éclairer des escaliers, qui conduisent, d'une part, à cette galerie qui environne le sanctuaire, de l'autre aux fenêtres de l'étage supérieur. Car, dans l'épaisseur du mur, on avait ménagé des couloirs, en sorte que l'on peut, entre une double paroi, aller d'une fenêtre à l'autre, et parcourir toute la longueur de la nef; au-dessus du premier étage. La galerie qui domine le sanctuaire consiste en deux tribunes capables de recevoir plusieurs personnes. Elles sont divisées en deux parties inégales, par une colonne cylindrique, d'un pied de diamètre, qui supporte, d'un côté, un cintre surbaissé, et de l'autre une petite ogive romane. Le fond du sanctuaire est éclairé par une grande fenêtre de forme ogivale, beaucoup plus récente que le reste de l'édifice, et au dessus de laquelle monte et descend, dans l'épaisseur du mur, un escalier qui établit la communication entre les deux tribunes. Au-dessous de ces tribunes, on remarque des arcades bouchées, les unes rondes, les autres aiguës, formant des enfoncements plus ou moins profonds, qui pourraient servir de niches à des statues. Enfin, entre l'abside et la nef, plusieurs colonnes s'élèvent d'un jet depuis le sol jusqu'à la voûte, qui, dans cette partie de l'édifice, a conservé son plafond. En général, les chapiteaux des colonnes sont simplement cannelés et se terminent en tailloir. Cependant ceux du sanctuaire ont à leurs angles des fleurs recourbées en volutes, et même il en est où l'on remarque de petites figures demi saillantes; quelques-uns sont ciselés et ornés de dentelles ; d'autres, au contraire, présentent à peine quelques traces de ciseau, sans que l'on puisse expliquer celte préférence Des frètes crénelées couronnent des arcades de la nef, des losanges, les arcades bouchées du sanctuaire, et des doubles zig-zags, les enfoncements qui terminent les bas côtés. Des étoiles, des nattes, de triples zig-zag et mille autres dessins capricieux sont répandus avec profusion dans différentes parties; un cordon de pierre en torsade circule autour de l'édifice, au-dessus des arches de la nef et au-dessous de la galerie du sanctuaire. Ces moulures sont en relief et d'un beau travail. Une branche de feuillage, parsemée de fleurs, de fruits et d'oiseaux, tapisse la concavité de l'abside. Cet ornement qui est répété en-dehors, sous la forme d'un rameau de pampre, est contemporain de la grande ogive et de quelques ogives trilobées dont l'empreinte se fait remarquer sur le mur du sanctuaire. »

Restes du prieuré de Saint-Gabriel à St gabriel brecy Calvados

Nous n'aurons que peu de mois à ajouter à ces détails dont l'exactitude peut être contrôlée par le dessin lui-même. La frise qui surmonte le triforium m'a paru mériter d'être figurée séparément.Cette esquisse en reproduit très-exactement la disposition. Plusieurs des bases des colonnes, du côté du sud, portent des moulures, notamment des frètes crénelées. On remarquera aussi de petites figures en bas-relief qui existent sur le mur près des chapiteaux des colonnes qui supportent l'arcade du sanctuaire, entre l'abside et le choeur.

Restes du prieuré de Saint-Gabriel à St gabriel brecy Calvados

Du côté de l'épître, on voit accolée au pilier qui répondait à l'extrémité de l'autel, une piscine pédiculée offrant, comme le montre cette esquisse, une cuvette creusée dans une table quadrangulaire, portant sur chaque face, des moulures qui annoncent le XIIe siècle et reposant sur une colonnette cylindrique : la cuvette est peu profonde et percée au fond d'un trou qui se prolonge dans toute la longueur du pédicule qui correspond à une cavité pratiquée sous le pavé. On sait que les piscines étaient destinées à recevoir l'eau qui avait servi a laver les mains du célébrant : celles qui reposent sur un pédicule comme la précédente sont assez rares : le plus souvent les piscines se trouvent dans une niche ou sous une arcade pratiquées dans l'épaisseur du mur, et qui portent le nom de crédences.

Nous n'avons cessé depuis 1820 de recommander l'église Saint-Gabriel aux antiquaires ; nous avons fait plusieurs fois des démarches près du ministère de l'intérieur pour obtenir qu'il les fit examiner, ce n'est que tout récemment qu'on a pu donner suite à ces demandes ; aujourd'hui l'édifice est la propriété de l'Etat, mais il a perdu sa toiture, il est urgent d'en établir une autre, et l'on s'étonne que depuis 3 ans le gouvernement n'ait pas encore fait rétablir ce toit si nécessaire. Chaque jour les voûtes se détériorent, traversées qu'elles sont par les eaux pluviales ; si l'on temporise encore, elles pourront bien s'écrouler. Depuis 2 ans le mal a beaucoup augmenté.

Un cloître existait dans la cour qui avoisine l'église et dont l'étendue correspond à la partie détruite de cette basilique.

Source : Statistique Monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont.

photo pour Restes du prieuré de Saint-Gabriel

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 13568
  • item : Restes du prieuré de Saint-Gabriel
  • Localisation :
    • Basse-Normandie
    • Calvados
    • Saint-Gabriel-Brécy
  • Code INSEE commune : 14577
  • Code postal de la commune : 14480
  • Ordre dans la liste : 3
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : prieuré
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 4 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 12e siècle
    • 13e siècle
    • 15e siècle
  • Date de protection : 1840 : classé MH
  • Date de versement : 1993/11/22

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.).
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :5 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • tour
    • cellier
    • logis
    • conciergerie
    • église
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • Cette construction a été affectée a l'usage de : centre d'apprentissage horticole

Autre

  • Divers : 3 informations diverses sont disponibles :
    • propriété d'une personne privée 1992
    • propriété de la commune
    • propriété du département
  • Photo : cc29fdeb26e0e888f14c5d337f7755a7.jpg
  • Détail :
    • L'église
    • la tour sur plan carré
    • la porterie
    • le cellier formé par un bâtiment à deux nefs de cinq travées et les petits corps de logis en retour d' équerre : classement par liste de 1840, délimité par arrêté du 13 mai 1922
  • Référence Mérimée : PA00111668

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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