Eglise

Notice sur Péglise de St. Aignun-de-Cramesnil, rédigée à l’ocasion des travaux de construction et de réparation exécutés par M. Pelfresne.

Description

Vers l’entrée principale du cimetière et sur le ligne du sud-ouest, le fossoyeur à rencontré parfois un mur en briques très anciennes et très grossières. J ,en avais recueilli quelqnes unes, mais, dans une réparation des murs du cimetière , les maçons ont employé ma réserve.

A partir de la Chapelle de la Vierge, en se dirigeant au nord et sous la pierre tombale d’un enfant, il existe un vieux mur d’un mètre d’épaisseur, en moiellon à gros grain inconnu aujourd'hui dans le pays.

Par ses deux portes latérales, au midi et au nord de la nef, l'église actuelle remonte au commencement du 12e siècle. Ses deux portes à plein-cintre, avec zigzags ou chevrons brisés, indiquent le style roman secondaire. On peut remarquer la petite porte du nord, à cause de ses ornements pleins de raideur et ses deux chapiteaux sans relief, celle du midi, comme entrée principale, est plus délicalement ornée.

Le choeur actuel est evidemment du 13e siècle. Son style ogival est sobre et sévère. Il est éclairé par cinq graandes croisées d'environ 6 mètres de hauteur:

  • une à trois lancettes au chevet
  • deux à double lancette dans chaque côtiere.

Ces croisées, terminées on ogive à l'extérieur, sont couronnées d’un fronton aigu en accent circonflexe à l'intérieur. C’est une idée particulière de l'architecture, qui a éleve le chapiteau des colonnettes intérieures a 50 centimètres au-dessus des chapiteaux des colonnes extérieures, et a ainsi nécessairement brisé 1’ogive pour jeter plus de lumière à la voute. A l'extérieur, au chevet, l'arc surbaissé, décrit par les claveaux de décharge de la grande croisée, rappel le le style de transition ; mais la belle crédence, a double ogive tréflée, restaurée depuis trois ans, dénote évidemment le 13e. siècle.

Les corbeaux ou médaillons variés et à figures grimacentes, restés aux deux tiers des côtières de la nef, font voir le peu d’élévation de l’église primitive et l'exhaussement qui a eu lieu, dans cette partie, a une époque postérieure à la construction du choeur.C’est aussi ce que prouvait la modeste ouverture ogivale par laquelle la nef et le choeur communiquaient ensemble. L’exhaussement des murs de la nef s’est fait sans frais, en bain d’argile et caillou de St-Aignan, à la fin du 16e siècle.

C’est à cette époque que la tradition et les faits font remonter l'exhaussement des côtières et du gable occidental de la nef. C’est à cette époque aussi que ce gable fut surmonté d’une baie ou fut suspendue une cloche, pesant 72 kilogrammes et portant l'inscription suivante :

1601. NOMMEE PAR DAMOISELLE CATHERINE DE LA LOGNY, FEMME DE NOBLE HOMME GEORGE DE LA FRESNEE, SIEUR ET PATRON DE ST-AIGNAN CRASMESNIL ET ROQUANCOURT, SECVILLE ET VIETTE ET PAR NOBLE HOMME CHARLES DE LA FRESNEE, M.JEHAN ENGUEHRAND, PRETRE, CURE DU DIT LIEU.

En 1780, la tour actuelle, d’environ vingt mètres d’élévation, portée en partie sur le gable occidental, en partie sur deux piliers, avec portail en style du temps, fut bâtie par des ouvriers d’Ifs-sous-Caen, avec mortier provenant de terre de chemin enpierré on de route. Cette tour présente la forme d’un humble dôme ayant, à l'intérieur, deux metres de diamètre dans le carré de sa Base.

Voila ce que nous connaissions de l'église de St-Aignan, jusqu’au, moment de l'exécution des travaux actuels. Voici ce que nous ont révélé les fouilles récemment pratiquees.

Travaux

Au nord, certitude du vieux mur dans la direction indiquée; rien de plus. Au midi, à 1 mètre 50 centimetres de profondeur et à 3 mètres de distance de la cotiére de la nef, en creusant le sol pour les fondations de la chapelle St-Jean-Baptiste, les ouvriers out mis au jour les restes d’une ancienne construction dans cette partie de l'église, comprise entre le contrefort du choeur et une vieille petite porte carrée qui laisse voir sur sa paroi interne et évasée les chevrons brisés qui l'entourent.

En 1850, à l’occasion d’une onverture pratiqnée dans le vieux gable pour communiquer sur la voute du choeur, j’avais deja trouvé un fragment de claveau de porte cintrée couronnée d’étoiles. Ce temoin seul ne pouvait tout dire; il fallait donc attendre. Ces jours derniers, la démolition des vieux murs est venue fortifier et compléter sa déposition. La pioche à relevé tous les témoins noyés, qui dans le bain d’argile, qui dans le bain de chaux. Le vieux gable, de 90 centimètres d’épaisseur, avait ses deux parements montés en esseliers qui, ainsi qu’une partie du garni, provenaient d’anciennes pierres, dont plusieurs couvertes de peintures, d’autres de moulures. On retrouve de nouveaux fragments de claveaux de porte cintrée avec éloiles ; plusieurs corbeaux ou modillons romans, qui semblent plus grossiers que ceux qn’on voit uncore à la nef ; un grand nombre d’esseliers portamt un fût de colonne romane mi-suillant ; une grande quantité de pierres d'échautillon, taillées en pente, avec arêtes arrondies et devant former cordon de pyramide. Toutes ces pierres ont la marque du temps et ont été exposées aux injures de l'air. Le doute n’est pas possible : elles proviennent d’un clocher roman, dont on à trouvé la foudation dans les fouilles exécutées pour la chapelle St.Jean Baptiste. Le contrefort, du 13e, siècle, avait été appliqué contre ladite tour ; c’est ce qui explique la solution de coutinuité de ses esseliers d’un coté de la nef, afin de cacher sa nudité ; car, si la tour avait été démolie au 13e siécle, les esseliers du contrefort du midi auraient été continués en retour comme ceux de son vis-à-vis, qui avait été construit librement jusqu’à la colonne d’angle intérieure. Les esseliers de ce coutrefort du nord sont restés long-temps à 1’air-libre, puisqu'ils en portent les traces.

D’un autre coté, le vieux gable renfermait dans sa maçonnerie, qui n’avait pas un caractère de grande vétusté, certaines pièces mutilées appartenant au 14e siécle : embase à prisme, baguette terminée par une fleur de 1is, piece de style flanboyant percée à jour, emploi du mortier de terre, etc ; tout annonce une réparation économique, qui s’accorderait avec 1’exhaussement des murs de la nef et la date de la fameuse cloche de 1601.

NOEL, curé de St-Aignan

Source :

  • Titre : Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie
  • Auteur : Société des antiquaires de Normandie
  • Éditeur : Société des antiquaires de Normandie (Caen)
  • Date d'édition : 1860

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 13517
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Basse-Normandie
    • Calvados
    • Saint-Aignan-de-Cramesnil
  • Code INSEE commune : 14554
  • Code postal de la commune : 14540
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 13e siècle
  • Date de protection : 1927/01/24 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/11/22

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : choeur
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Choeur : inscription par arrêté du 24 janvier 1927
  • Référence Mérimée : PA00111651

photo : michel

photo : michel