photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
L'église de Saon appartient, en grande partie, à l'époque romane, ainsi que le montrent des pierres disposées en arête de poisson, une porte à plein-cintre par laquelle on entre dans la nef du côté du Sud et trois petites fenêtres primitives qui existent encore dans le mur septentrional.
Le choeur a été allongé et n'appartient au style roman que pour les deux tiers. Je suppose qu'une inscription en caractères gothiques qui avait été tracée sur une bande de mortier que l'on voit sous la corniche indiquait cet allongement ; or, cette inscription, dont une partie seulement subsiste, attendu que le placage sur lequel elle fut tracée s'est détaché de place en place, indique le 15e siècle, puisqu'elle commence ainsi:
lan mil iiii" ix ...
elle fini par ces mots :
tressoriers de cet hootel.
Des oiseaux figurés au trait séparent les mots les uns des autres.
On a ouvert, dans la façade occidentale de l'église, une porte surbaissée moderne. M. le Curé vient de faire construire une tour carrée terminée par un toit en bâtière et accolée au côté Nord du choeur.
Du même côté existe une chapelle seigneuriale du 17e siècle, qui renferme un tombeau remarquable déjà publié dans le Bulletin monumental et l'abécédaire d'archéologie.
L'inscription gravée sur une plaque de marbre du côté de la statue du chevalier est ainsi conçue :
SOUS CE TOMBEAU REPOSE NOBLE HOMME BOBERT DAVAYNES SEIGNEUR DE GROUSSY, DU QUESNOY CRICQUEVILLE ET St SAULVEUR, GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY ET DE SA VENERYE, PLAIN DE FOY, D'ESPERANCE ET CHARI TÊ , IL FUT DEVOT ENVERS DIEU , DEBONNAIRE ENVERS SON PROCHAIN AYMANT LHONNEUR ET LA VERTU, ENNEMY DU VICE ET DE LA VIOLLENCE, IL TRESPASSA LE 10e JOUR DE FEBVBIER 1616 ET DE SON AAGE LE 70 AV CRAND REGRET DE SES PARENTS ET AMYS PARTICULIEREMENT DE SON ESPOUSE VERTUEUSE DANLEE JENNE DACHE QUI POUR TEMOIGNAGE DE SON VRAY ET CHASTE AMOUR LUY A FAIT DRESSER CETTE SÉPULTURE QUELLE ARROUSE JOURNELLEMENT DE SES LARMES ATENDANT QUELLE SOIT MISE PRES DE SON CHER MARY. PRIEZ DIEU POUR LUY.
L'autre inscription se rapporte à Jeanne Daché, figurée près de lui sur le tombeau et qui a fait construire la chapelle après la mort de son mari.
Il paraît que cette dame avait fait faire son épitaphe de son vivant, et que cette inscription avait été retournée pour être mise en place après sa mort.
On voit effectivement l'empreinte des lettres sur une couche de plâtre qui tapisse le fond du cadre destiné à renfermer la table de marbre. Cette table a été brisée ; mais les morceaux en sont déposés, m'a-t-on dit, dans le grenier de la chapelle.
L'église de Saon est sous l'invocation de saint Aubin. Le commandeur de Beaugy nommait à la cure et percevait les dîmes. 100 boisseaux de blé, 25 boisseaux d'avoine et les verdages formaient le revenu du curé.
On remarque un bel if dans le cimetière.
Source : Statistique monumentale de l'arrondissement de Bayeux par Arcisse Caumont
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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