photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Ryes, Ria. L'église de Ryes, chef-lieu du canton de Bayeux , se distingue parmi nos plus intéressantes églises rurales. Le choeur, partie la mieux conservée , paraît du commencement du XIIIe siècle : extérieurement, les fenêtres sont garnies de colonnettes du côté du Sud, et sans cet accessoire du côté du Nord ; ce n’est pas la première fois que je remarque une différence entre les deux murs latéraux des églises rurales ; le côté du Sud est ordinairement le plus orné. La corniche est garnie de modillons très-légers avec arcature ogivale.
Une porte latérale à tympan trilobé, par laquelle on entrait dans le choeur, du côté du Sud, attire l'attention par les figures en bas-relief qui garnissent le tympan : c'est un évêque, peut-être saint Martin, patron de la paroisse, entre deux anges, en adoration (NdW : Voir dessin ci dessous).
A l'intérieur, rien de plus élégant que le choeur ; les murs sont garnis d'arcatures ; trois lancettes s'ouvraient dans le chevet ; les voûtes sont très bien conservées. Plusieurs colonnes portent des anneaux.
La nef et le centre du transept sont d'un style différent et plus ancien ; mais il faut entrer dans cette partie de l'église pour en juger l'intérêt, car les murs latéraux des bas-côtés et la partie supérieure des murs latéraux de la grande nef ont été reconstruits en entier, il n'y a pas très longtemps.
Les arches de la grande nef ont des archivoltes ornées de zigzags et reposent sur de grosses colonnes mono-cylindriques, dont les chapiteaux, assez barbares, portent des sculptures bizarres. Cette partie de l'église pourrait bien être de la première moitié du XIe. siècle.
J'ai cru reconnaître dans un des chapiteaux des colonnes mono-cylindriques Daniel dans la fosse aux lions, et dans un autre, qui lui fait face, les trois enfants dans la fournaise.
Le transept a été refait en grande partie ; mais la tour centrale qui le surmonte est romane, jusqu'à la base de son toit à double égout. Les deux gâbles sont assez modernes comparativement ; ils datent probablement du XVIe siècle. Un écusson surmonté d'une crosse me fait croire que cette terminaison est due à un abbé de Fécamp. Le tombeau de Jacques André et celui de sa femme, que nous avons signalés en parlant de la bibliothèque et du musée de Bayeux, étaient dans la chapelle méridionale du transept.
La porte occidentale était autrefois garnie d'une archivolte à frettes crénelées, mais on a pratiqué une porte carrée dans cette porte primitive, et l'on n'aperçoit plus que deux segments du cercle de chaque coté.
On a fait depuis quelques années, à l'église de Ryes, des travaux considérables de restauration auxquels a pris une grande part M. Lierrieu. un des principaux propriétaires de la commune, qui faisait partie de l'Assemblée constituante de 1848. M. Delaunay, architecte, a été appelé et l'on a réparé avec soin les fûts des colonnes du choeur qui avaient été mutilés, au siècle dernier, pour établir des stalles. On a rouvert les lancettes du chevet qui avaient été bouchées et qui étaient masquées par le toit de la sacristie quand M. Bouet a dessiné la vue que voici.
La nef de l'église de Ryes, si intéressante par les arcades à colonnes mono-cylindriques qui séparent la nef des bas-côtés, a reçu, quelque temps après, une nouvelle façade dans le style roman : au-dessus d'une porte à plein-cintre, dont l'une des archivoltes est ornée de frettes crénelées et l'autre de têtes plates, on a placé une galerie composée de neuf arcatures, dont une seulement, celle du milieu, est ouverte et forme fenêtre. Une autre fenêtre est pratiquée au centre du fronton.
On a le projet de reconstruire aussi les chapelles du transept.
La cure de Ryes formait deux portions : l'une était a la nomination de l'abbaye de Longues, depuis l'an 1168 ; l'autre appartenait à Fécamp depuis 1026. Les curés prenaient 1/6 des dîmes ; les abbayes le reste ; les jésuites de Rouen avaient aussi possédé une fraction de dîme à Ryes.
Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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