photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Villiers-sur-Port, Ecclesia de Villariis.
L'église de Villiers-sur-Port est en ruines ; la nef est depuis long-temps à ciel ouvert ; le choeur conserve encore ses deux travées voûtées, mais l'infiltration constante des eaux pluviales les fera tomber au premier jour et l'on n'ose plus y entrer.
La tour, accolée à la première travée du choeur (côté nord), pourrait résister longtemps encore, surtout si on refaisait la pointe ; construite en beaux matériaux, elle n'a subi que peu d'avaries, et c'est encore une des pyramides les plus élégantes de la contrée. Elle appartient au style roman de transition dans sa partie intérieure et au style ogival primitif dans les parties hautes ; mais ces deux parties s'harmonisent très-bien.
Le choeur est du 13e siècle ; on y entrait, du côté du Sud, par une porte ogivale ouverte dans la première travée. Les fenêtres étaient en lancettes.
La nef doit dater de la deuxième moitié du 12e siècle, comme la partie inférieure de la tour (roman de transition). On y voit des fenêtres étroites arrondies au sommet, au nombre de trois du côté du Nord et correspondant aux trois travées. Du côté du Sud, dans la travée centrale, s'ouvrait une assez belle porte cintrée à deux archivoltes portées sur des colonnes romanes : l'une, garnie de frettes crénelées, l'autre d'un double zigzag : le tout encadré d'une bordure de cercles dans lesquels se dessinent des quatrefeuilles. Du même côté (au Sud), la corniche à modillons grimaçants existe ; mais elle a été remplacée, du côté du Nord , par une corniche moderne.
Je ne dis rien de la façade occidentale, qui n'a pas de caractère et dont l'entrée est moderne : une porte moderne existe aussi dans le mur du Nord, en face de la porte romane du Sud, dont je parlais tout à l'heure.
L'intérieur de la nef a été complètement peint ; une frise ou bordure faisait tout le tour de l'église à une hauteur d'environ 1m 1/2 ; elle se composait de feuilles alternativement bleues et rouges. On avait couvert le reste des murs d'une teinte uniforme sur laquelle un trait figurait des pierres d'appareil rectangulaires.
L'église de Villiers était sous l'invocation de saint Nicolas. Le seigneur nommait à la cure ; le curé percevait les dîmes.
Source : Statistique monumentale du clavados par Arcisse Caumont.
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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