photo : michel
Nous ne connaissons point le sens direct du mot Olendon, que l'on écrivait autrefois Olendona. Les explications forcées que nous en pourrions donner, ne s'appliqueraient que difficilement à la localité.
Un Robert d'Olendon, de Olendino, était chanoine de l'abbaye de St.-Jean , vers le temps de sa fondation, en 1134. Plus tard , dans le XIIIe siècle, Un Richard Cafrea possédait à Olendon, apud Ollandone, onze fiefs militaires qui relevaient de Grantmesnil. L'histoire n'offre aucun autre fait qui mérite qu'on le conserve.
Olendon a pour limites Épaney, Tassilly, Saint-Quentin , Ouilly-le-Tesson, Rouvres, Sacy et Perrières. Assis au milieu de la plaine, son territoire est en général plat et uniforme.
Le village principal, ombragé et frais, donné à la partie centrale de la commune, où il se trouve, un peu de mouvement, ainsi que quelques petits bois qui s'étendent jusqu'à Sacy ; deux autres hameaux, le Mont-de-Tassilly et les Quatre-Vents, sont plus insignifiants et plus dégarnis. Dans le grand village, on voit naître un joli ruisseau qui, après avoir traversé les bocages et deux ou trois fermes, disparaît dans un fonds de prés, comme celui de Perrières. Il est bien loin toutefois d'être aussi considérable que ce dernier. Ses eaux sont d'un grand prix pour les habitants, qui ont de plus deux fontaines et trois petits étangs.
Les éternelles céréales, blé, orge et avoine, forment la base de la culture, avec le sainfoin. On, accorde souvent à la terre un an de repos sur trois. L'orge y est plus cultivé que l'avoine, et on lui donne, au printemps, des soins particuliers. Après deux labours, on émotte le champ avec la fourche, on arrache les herbes, que l'on brûle, et l'on sème en donnant le dernier labour, presque dans la poussière. Tous ces travaux sont longs, pénibles, et les procédés nouveaux les diminueraient beaucoup. Les meilleurs fonds sont du prix de 1,000 fr. l'acre, et les mauvais de 600 fr. environ. La principale terre, celle des héritiers de M. Douësy, d'une étendue de 260 acres, est évaluée à un revenu de près de 6,000 fr. La terre du Château ne vaut pas plus de la moitié de ce prix.
Quarante-deux chevaux, 90 vaches et 500 montons communs composent tout le bétail et les animaux de culture de la commune.
La population est portée à 320 habitants environ, répandus dans 88 maisons. On remarque parmi eux, dans les cinq ans de recensement, 23 naissances sur 20 décès. Le sol étant ingrat ou mal cultivé, 50 individus vont aux moissons et un peu aux filasses vers Paris ; ils en rapportent peut-être 6 à 7,000 fr. dans le pays. On compte encore, entre autres professions , cinq toiliers , deux siamoisiers, cinq bonnetiers et deux fabricants de retors. Dans le printemps, les cultivateurs apportent du Bocage cinq à six cents ruches, dont les abeilles se répandent dans les sainfoins ; de-là dans cette contrée un commerce de miel assez important. Voilà toutes les ressources et les richesses de la commune. Autrefois, on y exploitait, du côlé de Tassilly, des carrières de pierres blanches, dont la qualité paraît estimée ; on prétend qu'elles peuvent résister pendant les hivers à l'humidité. Ces anciennes et grandes carrières sont maintenant abandonnées. Un four à chaux se voit dans la campagne.
Un instituteur est établi sur le lieu ; il donne des leçons à vingt-cinq enfants.
Deux chemins vicinaux et douze chemins communaux, au moins, parcourent la commune. Entre les plus grands, nous avons remarqué, venant du côté de Rouvres et se dirigeant sur les Quatre-Vents, l'ancienne voie romaine, dite chemin Haussé, que nous reverrons plus tard bien mieux tracé sur la rive opposée du Laison. Le chemin Haussé, sur Olendon, n'offre rien de particulier, et son cours n'est même pas égal. Il passe un peu au-dessus du village, vers Sacy, en traversant le filet d'eau qui forme le petit ruisseau. Sa direction est à-peu-près de l'ouest à l'est.
Près de Sacy, dans un fossé profond, au-dessous du bois carré, les anciens montrent une fontaine qui fut autrefois recouverte de maçonnerie, et qui est maintenant encombrée et abandonnée. On ne sait trop quel fut son usage, et l'on croît qu'elle portait les eaux au parc de Sacy, qui se voit un peu au delà. Sa construction, qui devait être assez forte, n'a plus aujourd'hui de caractère. Nous en reparlerons en décrivant la commune voisine. Ses eaux peuvent venir du ruisseau qui se perd à quelques centaines de pas en-deçà, dans des champs un peu plus élevés.
Le château d'Olendon sert maintenant de ferme ; Sa partie la plus ancienne a peut-être deux cents ans, et sa façade date seulement de 1715. Il appartient à Madame de Lapallu. Les avenues et l'entourage sont insignifiants.
Le logis de M. d'Olendon, qu'occupe en ce moment le maire, et l'habitation de la Roche, bâtie par M. d'Ouesy, n'ont rien non plus de remarquable. Autrefois, la famille d'Ouesy - d'Olendon réunissait dans une seule maison toutes ces principales propriétés. On voit dans le chœur de l'église les tombes de ces seigneurs du lieu.
Cette église avait une nef romane et un chœur de transition. Le portail, orné de zig-zags et d'étoiles simples, est soutenu par deux colonnes encaissées. Des corbeaux, à têtes et à reliefs, soutiennent la corniche de la nef, et des dents de scie celle du chœur. La tour est au milieu de l'édifice. La paroisse est dédiée à S. Jean, dont la fête se célèbre le 24 juin. Elle a pour desservant M. l'abbé Allais.
C'est à la complaisance du maire, M. de Boispinel, chevalier de St.-Louis , que nous devons nos renseignements. Son adjoint est M. Laurent Galiot.
Source : Statistique de l'arrondissement de Falaise par Frédéric Galeron 1828.
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