Eglise saint Martin

Nonant, Nonantum.

L'église de Nonant, dont voici le plan, se trouve dans une position très-agréable, sur la rive gauche de la Seulle. Elle se compose d'une nef du XIIe siècle, d'un choeur du XIIIe, de deux chapelles du XVe, ou de la fin du XIVe, formant le transept, d'un collatéral au Sud, d'une tour assez élevée, terminée par un toit en bâtière en pierre, placée à l'Ouest et qui doit être du XIVe siècle, enfin d'un porche profond, établi dans le mur méridional de la nef et donnant accès a la porte par laquelle on y entre.

Les dates de l'édifice ainsi appréciées, nous ajouterons que le choeur est voûté et orné intérieurement de petites colonnes à chapiteaux galbés, comme on les faisait au XIIIe siècle et qui portent les arceaux de la voûte ;

Que, sous la chapelle du transept nord, est un caveau sépulcral dans lequel sont encore deux cercueils, cette chapelle servait de sépulture a la famille de Longaunay, qui a possédé longtemps le château d'Amigny ;

Que, dans la nef, les anciennes fenêtres à plein-cintre ont été bouchées du côté du Nord et qu'on leur a substitué des fenêtres ogives qui ne doivent pas remonter an-delà du XVIe siècle ;

Que le collatéral du Sud est d'une date fort incertaine ;

Qu'enfin le porche offre deux portes ornées de têtes-plates et de moulures diverses, qui annoncent la fin du XIIe siècle on le commencement du XIIIe. On y remarque, entre autres, des figures d'oiseaux, ornement assez rare dans le Calvados.

Il est question de changer l'entrée de l'église, de l'ouvrir dans le mur occidental et de transformer le porche dont nous venons de parler en une chapelle pour les fonts baptismaux. On ne saurait trop s'opposer à l'exécution de ce projet qui entraînerait évidemment la suppression des moulures les plus intéressantes du porche : la porte par laquelle on entre aujourd'hui serait effectivement murée et condamnée.

L'église de Nonant est sous l'invocation de saint Martin. La paroisse. qui avait le titre de baronnie, faisait partie de la sergenterie de Briquessart, élection de Bayeux. L'évêque de Lisieux, seigneur et baron, nommait à la cure, qui se divisait en deux parties ; le chapitre de Lisieux percevait les deux tiers des dîmes ; les deux curés avaient l'autre tiers et les verdages.

L'exemption de Nonant se composait de quatre paroisses : Nonant , Juaye et Ellon, dans l'arrondissement de Bayeux, et Verson, près Caen. Elles dépendaient du diocèse de Lisieux pour le spirituel. Le Gallia christiana et le Neustria pia rapportent que Jourdain du Hommet, évêque de Lisieux, avait obtenu pour lui et ses successeurs, cette juridiction spirituelle de Robert des Ablèges, alors évêque de, Bayeux.

Jean Bazire, docteur en Droit, chanoine des églises de Rouen et de Lisieux et curé de Nonant, assista au concile de Bâle, au nom de Louis de Harcourt, archevêque de Rouen.

Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont.