photo : michel
Moulines, Mulines, Molines.
L'église refaite presque en entier, présente pourtant près des fondations quelques parties en arêtes de poisson.
Dans le mur nord du chœur, une fenêtre ogivale est garnie d'une guirlande de feuillages au sommet.
La cloche est suspendue au-dessus du pignon, dans une espèce de clocheton formé par le prolongement du mur.
Cette église est sous l'invocation de saint Georges ; le patronage était laïc. L'abbaye de Barbery percevait deux tiers de la dîme et le curé l'autre tiers.
Au XIIIe siècle, on voit figurer les seigneurs de Moulines dans des chartes pour les abbayes de Barbery et de Fontenay-sur-Orne.
Théobald de Moulines donne à Barbery, au commencement du XIIIe siècle, toute la forêt de Moulines, totum nemus, et la terre adjacente à cette forêt jusqu'aux confins de la terre de Cingal ; usque ad fines terrae de Cingal.
M. Galeron parle d'un baron de Raingrawe qui aurait été seigneur de Moulines, il y a deux siècles, et aurait donné à cette époque une grande impulsion à l'agriculture dans sa commune: il était protestant, et de son temps la grange située au bas de la grande cour du manoir servait de prêche.
En 1789, la seigneurie de Moulines appartenait à M. Harol de Bretteville; ses héritiers possèdent encore les terres de ce fief.
Enceinte retranchée. M. Galeron signale des retranchements sur la partie élevée du bois de Moulines. Cette colline est escarpée, des vallons l'enceignent de plusieurs côtés et en forment une presqu'île. « La forme du camp, dit M. Galeron, est celle d'un carré long, aux angles duquel sont des espèces de bastions en terre de 12 à 15 pieds d'élévation. Au pied de la colline, du côté de St.-Germain-le-Vasson, est un gué dangereux nommé le Pont-de-Flès, dont les villageois redoutent le passage et au sujet duquel ils racontent beaucoup de fables. »
Rochers de Moulines. Il existe entre Moulines et Saint-Germain-le-Vasson, un barrage naturel formé par une chaîne de grès intermédiaire qui produit des escarpements très-pittoresques sur les deux rives de la Laize. La crête de cette chaîne se montre en arrière la ferme du Mesnil-Aumont et vient se terminer en promontoire sur les bords de la rivière où elle est interrompue et comme échancrée par le cours de l'eau. La direction de ces roches est de l'ouest Nord-Ouest à l'est Sud-Est comme la plupart des chaînes de grès qui existent dans le Calvados : nous verrons plusieurs phénomènes géologiques semblables, produits par la même roche dans l'arrondissement de Falaise. Toutes les fois qu'un ruisseau a traversé ces récifs de l'ancien monde géologique, il en résulte des brèches, des escarpements très-pittoresques, que nous signalerons dans la suite de nos explorations archéologiques, car les roches sont des monuments de la nature les plus imposants : on ne saurait parcourir le pays sans les observer.
On cite aussi dans le bois de Moulines, sur le coteau nord, les Minières ou anciennes excavations où l'on a extrait anciennement du minerai de fer. On a trouvé sur ce point des scories attestant qu'on avait fait fondre là le minerai avec les procédés imparfaits dont nous trouvons des traces sur plusieurs autres points du département et des départements voisins.
Source : Statistique Monumentale du calvados par Par M. De Caumont