Château

A Lion-sur-Mer, dès le XIe siècle, il existait un château-fort, bâti par la famille de Moyon, et dans la relation de la visite faite en 1371 des forteresses du bailliage de Caen, en vertu d'un ordre de Charles V, par Régnier Le Coustellier, bailli de Caen, accompagné de Jehan Dubois et Rogier Lemasuier, chevaliers, on lit :

"Samedi XXVIIIe jour de février, les diz commis visitèrent le fort d'Hermanville, dont est capitaine le seigneur du lieu, qui est bien garni, emparé et ordonné.
Item ce jour, les diz commis visitèrent les fors de Luc et de Lion, et commandèrent qu'ils fussent appareilliés et emparez dedenz Pasques et que les genz y fussent a pou de vivres."

La forteresse de Lyon fut remplacée par le château actuel du XVIe siècle. Il est en partie de la renaissance : tel est le charmant pavillon à toits pyramidaux, à tourelles en encorbellement aux angles, à la tour cylindrique appliquée, renfermant probablement l'escalier, et, aux longues cheminées.

Soit qu'on l'examine du côté de l'est, en se plaçant dans le parc, soit qu'on le voie du côté opposé, dans la cour, ce corps de logis est du meilleur effet, et d'une grande élégance ; il doit avoir été élevé dans la première moitié du XVIe siècle.

Pour en mieux faire apprécier le style, voici le détail d'une des lucarnes de ce pavillon. On y reconnaît une analogie complète avec celle de la partie du château de Fontaine-Henry, qui date de 1537, et avec beaucoup d'autres fenêtres de cette époque.

Les fenêtres (château de Fontaine-Henry) sont surmontées d'arcades en forme d'accolades et ornées de panaches et de feuilles frisés.

Le corps de logis qu'occupe le fond de la cour et fait face au midi, est postérieur et n'offre rien de remarquable.

La terre de Lion est considérable, elle appartenait autrefois à Mme la comtesse de Thaon, née Le Sens de Lion, aujourd'hui à M. de Blagny.

Au Moyen-Age, les manants devaient certains services pour l'entretien des bâtiments du seigneur, nettoyage des différentes pièces du manoir, les chambres et les salles du château, à Noël, Pâques, Saint-Jean et Saint-Michel ; aide aux maçons, charpentiers et couvreurs, employés aux bâtiments seigneuriaux : réparations de ces mêmes bâtiments ; travaux à la motte du château ; soins du jardin ; clôture du manoir.

Dans les rapports avec son seigneur, il s'était souvent introduit des pratiques excessivement bizarre — Un de ceux qu'on cite le plus souvent dans le monde, était le droit que les seigneurs avaient de faire battre par leurs hommes les fossés du manoir, lors des couches de leurs femmes.

Les hommes de Guillaume du Val, écuyer, devaient venir à Beaumont:le-Roger, le jour de la Trinité, danser et chanter une chanson, usage qui est encore attesté, par un aveu rendu en 1452, pour le fief de Saint-Aubin-le-Guichart.

source :

• Titre : Lion-sur-Mer, Hermanville
• Auteur : Liot, Eugène
• Éditeur : Impr. de E. Adeline (Caen)
• Date d'édition : 1896