honfleur

Huneflotum, ville considérable, chef-lieu d'une sergenterie de son nom, avec une vicomté , un grenier à sel, une amirauté , des bureaux des traites foraines & des cinq grosses fermes, un bureau de tabac, un couvent de Capucins, un autre de Filles de la Congrégation, et un troisième de Filles Hospitalières, &c. en Normandie, diocèse de Lizieux, parlement & intendance de Rouen, élection de Pont-l'Evêque. On y compte 17 feux privilégiés & mille feux taillables. Cette ville est située entre la Côte Vassal & la Côte de Grâce, sur la rive gauche de la Seine, près de son embouchure dans l'Océan, où elle a un bon port.

Elle a pris son nom de Flot, dont on a fait Fleret ;& de Fleret, on a fait Fleur. La preuve de cette origine , dit le savant M. Huet , est que les noms terminés en Fleur, se trouvent terminés en Flot dans les vieux titres. Ainsi Barfleur est appelle Barbeftot, Harfleur & Honfleur Hareflot et Haneflot, tous lieux exposés aux flots de la mer.

On prétend que-cette ville est du temps de Jules César, & qu'elle était frontière, avant que le Havre-de-Grâce fût bâti sous François Ier. Elle était alors fermée de murailles & fortifiée, ainsi qu'il paraît par les vestiges qui y font encore. Elle avait aussi deux belles portes, la porte de Rouen & celle de Caen: la première avait deux bastions, & celle de Caen en avait un. La porte de Rouen fut démolie vers l'an 1684. pour augmenter le bassin du port, & pour faire des fossés de la ville une retenue pour les eaux. II ne reste donc plus à cette ville du côté du port, que la porte de Caen avec son bastion, & deux tours, l'une ronde & l'autre quarrée; & elle n'est plus fermée que par huit barrières, dont cinq principales & trois petites. La tour ronde sert à mettre les poudres.

Il n'y a à Honfleur rien de remarquable en édifices, si l'on en excepte ces deux tours, la porte de Caen avec son bastion & quelques autres. Au-dessus de cette porte , est le logement du Lieutenant-de-Roi. Le gouvernement est bâti entre les deux tours, le long de la rivière de Seine. On y remarque ensuite les trois dépôts ou magasins que le Roi a fait construire en cette ville en 1672. pour l'entrepôt des sels, & lesquels peuvent contenir environ 7000 muids de sel.

Selon l'estimation des habitants de la ville, on compte à Honfleur, & dans ses deux faubourgs, Ste. Catherine & St. Léonard, environ 14 mille personnes, dont les deux tiers de femmes ou de filles. Cela serait bien singulier.

II y a dans cette ville quatre paroisses, qui sont celle de Notre-Dame, celle de St. Léonard, celle de St. Etienne & celle de Ste. Catherine : elles n'ont cependant que deux Curés. Les deux premières font desservies par un, & les deux autres par l'autre, quoique chaque église ait sa fabrique & ses confréries. Notre-Dame & St. Etienne sont dans la ville; St. Léonard & Ste. Catherine dans les faubourgs.

L'hôpital & l'hôtel-Dieu ont été réunis en 1687. par arrêt du conseil, lequel a fixé le nombre des Administrateurs à douze , outre les Administrateurs nés, qui sont l’Évêque diocésain, les deux Curés de la ville, le Gouverneur, le Lieutenant-de-Roi, les Maire & Échevins, le Vicomte & le Procureur du Roi. Les douze Administrateurs ne jouissent d'aucun privilège, autre que l'exemption du guet & garde, & de tutelle, pendant les deux années qu'ils sont en exercice. Ces Administrateurs sont choisis parmi les plus notables Bourgeois de la ville, & élus tous les ans le 15 du mois d'Août au nombre de six, à la place de pareil nombre de six qui sortent de fonction. Les Religieuses Hospitalières servent les pauvres & les malades de cet hôpital, qui a un très-petit revenu, & ne subsiste que par les aumônes. On y fait travailler les pauvres à la dentelle & à d'autres ouvrages, & ils contribuent par-là à leur nourriture & à leur entretien.

Les places publiques font au nombre de cinq, y compris les carrefours. La place d'armes est la plus grande & la plus belle. Elle est devant le gouverment & devant la mai son-de-ville, & sur le bassin en partie. La place du port, ou le carrefour de la grande fontaine, est celle où se vendent le poisson & les légumes. La vente des fruits se fait dans le carrefour de Ste. Catherine. Le grand carrefour de St. Léonard est proche du pont de la porte de Rouen. Le carrefour de l’église de St. Léonard est celui où se vend la volaille.

Outre les fontaines particulières, il y en a six publiques, dont trois ou quatre jettent beaucoup d'eau. Celle de la place de la poissonnerie est la plus belle. Les autres ne laissent pas que d'avoir aussi des beautés.

Nulle fondation pour des écoles publiques. Les Religieuses de la Congrégation y tiennent gratuitement une école pour les filles. D'autres particuliers en tiennent pour les garçons, & il leur est payé en conséquence une rétribution par mois. Il y a une autre école pour les filles. Celle-ci est tenue par une Sœur de la Providence de Lizieux, du consentement de l’Évêque, sous la direction du Curé de St. Léonard, & en vertu de lettres-patentes registrées au parlement. La Sœur de la Providence qui y est employée, demeure dans une maison qui lui est fournie par la ville, & où elle enseigne gratuitement aux filles, & à travailler à la dentelle, sans aucuns gages de la ville.

Sur la côte de Grâce, à l'ouest de Honfleur sur la rivière de Seine, est une chapelle sous l'invocation de Notre-Dame de Grâce : elle est desservie par les Capucins du couvent de Honfleur. La grande dévotion qu'ont à cette chapelle les habitants de la ville & des environs, aide beaucoup à la subsistance du couvent des Capucins.

L'hôtel-de-ville de Honfleur appartient à la communauté. Le corps-de-ville est composé d'un Maire, de quatre Echevins & de quatre Conseillers. Le Maire est en exercice deux ou trois ans, & les Echevins quatre ans. Il sort tous les ans un Echevin qui devient Conseiller. L'élection se fait au commencement de l'année. La ville choisit trois sujets pour remplir la place de Maire, & trois autres pour remplir celle d'Echevin. Elle les propose au Duc d'Orléans (Seigneur de Honfleur) , qui choisit celui qui lui plaît pour Maire & pour Echevin, & il leur donne un brevet de nomination. Mais cela n'est d'usage que depuis un certain nombre d'années ; auparavant il n'y avait point de Maire, & l'élection de l'Echevin n'était point portée au conseil de ce Prince.

Les Maire & Echevins n'ont que l'administration des affaires de la ville, & ils n'ont aucune juridiction contentieuse. Ils avaient prétendu avoir la police mais le Vicomte obtint un arrêt qui la lui donne & la leur ôte, en même-temps qu'il lui donne aussi voix délibérative dans les assemblées du corps-de-ville, & la préséance sur les Maire & Echevins.

Cette ville avait autrefois huit ou dix mille livres de revenu, parce que les droits d'octroi lui appartenaient en entier ; mais depuis quatre-vingts ans ou environ, on lui en a ôté la plus grande & la meilleure partie ; & comme les autres fermes ont diminué considérablement, le tout ne se monte pas à plus de 1400. liv. ou environ. Cependant les charges de la ville vont à plus de 4000. liv. ce qui occasionne souvent des retards dans les payements.

Elle avait aussi anciennement de beaux privilèges, que les habitants ont laissé perdre, faute d'attention, dit-on, de la part de ceux qui avaient le gouvernement des affaires publiques. On croit que c'est vers l'an 1639. que les titres furent produits, & que c'est depuis ce temps qu'ils ont été égarés. Elle jouissait du francsalé & de l'exemption de taille, comme les autres ports de mer, par concession du Roi Louis XI. confirmée successivement jusqu'à Henri IV. que cette ville commença d'être imposée pour la somme de 1050. liv. Cette charge, d'abord si modique , s'est accrue insensiblement au point que le seul impôt du tabac, qui lui tient lieu de taille , est aujourd'hui à plus de 45. mille livres avec les deux sols pour livre en dehors & en dedans , fans compter les frais de la régie, la capitation & les autres impositions qui y font établies, & qui se montent à plus de 20. mille livres.

Le tarif est établi à Honfleur depuis l'arrêt du conseil du 18. Novembre 1684. II se perçoit généralement sur toutes les marchandises & denrées qui entrent & se consomment dans la ville, même pour l'habillement, conformément au tarif, ensuite de cet arrêt : c'est la ville qui le fait régir. Les Officiers & les Employés en font exempts. On prétend cependant que les privilégiés & les Gentilshommes n'ont d'exemption que pour ce qui vient de leurs terres.

Les Marchands de Honfleur jouissent seulement de la liberté d'envoyer à Brouage prendre les sels nécessaires pour la salaison du poisson de leur pêche.

II n'a jamais été question de milice dans cette ville. Lors de rétablissement, Honfleur ne fournit aucun Milicien. Mais en 1719. lors du remplacement qui fut fait dans les milices, elle fut obligée à fournir deux hommes, objet peu considérable pour une ville qui l'est elle-même beaucoup.

L'article 10 du titre 5. du règlement du 28. Janvier 1716. pour le service de la garde-côte dispense les paroisses sujettes au guet & garde de fournir des hommes pour les milices de terre ; & l'article 4. de l'ordonnance du 25. Février 1716. pour la levée de 60. mille hommes de milice, exempte de la milice de terre les paroisses sujettes au guet & à la garde des côtes maritimes. Honfleur (est-il dit dans le mémoire des habitants de cette ville) est précisément dans ce cas. C'est un port dans lequel il y a plus de mille gens de mer, ou ouvriers sujets au service de la marine; & il y a d'ailleurs une milice bourgeoise, sujette au guet & à la garde des côtes sous le commandement du Gouverneur ou du Lieutenant-de-Roi.

Cette mille bourgeoise est divisée en cinq compagnies, dont le nombre d'hommes n'est point fixé. Chaque compagnie a un Capitaine, un Lieutenant & un Enseigne, qu'on appelle Officiers quarteniers, & outre cela il y a d'autres Officiers subalternes. Ces troupes bourgeoises prennent les armes quand elles sont commandées pour le service. En temps de guerre ou dans d'autres occasions, elles reçoivent le mot ou l'ordre du Gouverneur de la place ou du Lieutenant-de-Roi ; &, en leur absence, du Vicomte, ou du premier Officier de ville. C'est au Gouverneur de pourvoir au remplacement des Officiers de cette troupe, quand ils viennent à manquer.

II n'y a à Honfleur aucune foire franche, mais seulement la foire de Ste. Catherine, le 25. Novembre. Elle ne dure qu'un seul jour, & il s'y fait peu d'affaires considérables.

On n'y connait point le droit de vicomté ; mais il y a le droit de coutume ou de prévôté, qui appartient au Duc d'Orléans, comme Baron de Roncheville. On prétend que ce droit est très-ancien.

Les droits du poids du Roi appartiennent aussi au Duc d'Orléans. Mais le Prince de Condé est en possession des droits du contrôle du poids du Roi.

Les armoiries de la ville sont un écusson chargé d'une tour eccortée de fleurs-de-lys , sans qu'on puisse voir les métaux ni les couleurs; & cet écusson est couronné d'une couronne royale fermée avec des fleurs-de-lys. Les habitants eux-mêmes ignorent de qui ils les tiennent, & les raisons pour lesquelles on les leur a données.

Il y a dans cette ville deux juridictions de Vicomte, l'une nommée la vicomté à d'Auge, & l'autre la vicomté de Roncheville. Cette dernière, dont dépend presque tout Honfleur, est enclavée dans la vicomté d'Auge. Le Duc d'Orléans, à qui elles appartiennent l'une & l'autre, les a fait réunir par lettres-patentes du mois de Septembre 1725. Cette juridiction est composée du Vicomte, d'un Lieutenant, d'un Procureur & d'un Avocat du Roi. Les appellations en font relevées devant le Bailli de Rouen, ou son Lieutenant; & la vicomté d'Auge, au siège de Ponteaudemer.

Outre cette juridiction , il y a aussi la justice de Blangy & celle de Grestain. Elles se tiennent de même l'une & l'autre à Honfleur. La première est un démembrement du bailliage de Longueville, & appartient au Duc d'Orléans. L'autre est à l'Abbé de Grestain. L'une & l'autre sont très-bornées. La juridiction de Blangy est composée d'un Lieutenant du Bailli, d'un Lieutenant & d'un Procureur-Fiscal , dont les appellations des sentences font portées au parlement de Rouen. La justice de Grestain est haute & basse, & est composée d'un Juge & d'un Procureur-Fiscal. Les appellations vont devant le Bailli de Ponteaudemer.

Les juridictions de Honfleur sont dépendantes du parlement de Rouen, & on y suit la coutume générale de la province, à l'exception de quelques usages locaux, qui sont en petit nombre, il n'y a, par exemple, que six semaines pour le retrait des maisons vendues dans la ville ; & il y a un an & jour pour les héritages de la campagne. Les audiences se tiennent à la maison-de-ville.

Les autres juridictions sont l'amirauté, le grenier-à-sel, les dépôts & mesurages, & les traites foraines II n'y a aucun titulaire pour cette dernière juridiction, mais seulement un Juge par commission.

L'état-major est composé du Gouverneur, du Lieutenant-de-Roi, d'un Capitaine des portes, & d'un Porte-Clefs. V. Normandie. C'est le Duc d'Orléans qui nomme à ces charges de l'état-major, dont le Gouverneur a 3180. liv. d'appointements & 300. liv. d'émoluments; le Lieutenant-de-Roi 600. liv. d'appointements & 150. liv. d'émoluments ; le Capitaine des portes 600. liv. & le Porte-Clefs 300. l. sur l'état du Roi. II y avait autrefois un Major à 600. liv. d'appointements ; mais la place ayant été long-temps vacante, elle a été tirée de l'état du Roi, & celui qui l'exerce, le fait sans appointements.

Outre la ville de Honfleur, le gouvernement de ce nom comprend aussi (suivant les provisions de ses Officiers) Pont-l'Evêque & le pays d'Auge; ce qui fait une étendue de 25. ou 30. lieues de circuit. Ce gouvernement était autrefois un des plus importants, & il a été rempli par des personnes de considération. Une marque de son ancienneté est que les gages ou appointements du Gouverneur & des autres Officiers de l'état-major, font payés au trésor royal. On lui avait annexé autrefois un droit de guet sur les paroisses qui en dépendent, & qui font en grand nombre; & une compagnie de morte-paye, qui produisait beaucoup; mais il y a longtemps que l'un & l'autre ont été abolis.

Pour la direction des ouvrages, il y a à Honfleur un Ingénieur en chef, un second Ingénieur & un Eclusier.

La grande forêt de Touques, au-delà de laquelle est le pays d'Auge, appartient au Duc d'Orléans ; jointe au domaine de la ville de Honfleur, & à celui du pays d'Auge & de la baronnie de Roncheville, elle rapporte à ce Prince environ 80.mille livres par an.

Le petit ruisseau, qu'on nomme la petite rivière de Morelle, tombe à Honfleur dans la retenue d'eau, & sert, avec les eaux de la mer qu'on y conduit par les écluses, à nettoyer le bassin, l'avant-port & le havre-neuf.

Le port de Honfleur est situé à-peu-près nord & sud. Il monte dans l'avant-port 18. pieds d'eau de grande-mer, & 8 de morte-eau; dans le bassin 20. à 22. pieds de grande-mer, & 9. à 10. pieds de morte-eau. Il y a à ce bassin deux portes d'ebe, pour y retenir les eaux de la mer à toutes les marées. Il peut contenir 30. à 35. vaisseaux. L'avant-port est très-petit, & ne sert que pour la carène des navires. Dès l'année 1728. il y avait à Honfleur plus de cent bâtiments, tant dans le bassin, que dans le nouveau bassin du havre-neuf. Ce dernier est à découvert & imparfait. On assure que s'il était achevé, il contiendrait lui seul un plus grand nombre de bâtiments.

Les abords de ce port font très-faciles. Les vents propres & favorables pour y entrer, servent également à en sortir, & à conduire les vaisseaux à Rouen. Cette situation avantageuse pour le commerce de Rouen, dont Honfleur est un des entrepôts, jointe au peu d'étendue de son port, pour la quantité de vaisseaux qui y arrivent, tant pour les commerçants, que pour le dépôt des sels, avait donné lieu à commencer la construction du havre-neuf, mais il a été négligé depuis quelque temps, quoiqu'il ait coûté considérablement. Cependant Honfleur donne un revenu considérable, & il n'y a point d'année qu'il ne produise plus de 200. mille livres, sans compter le produit de la romaine, non plus que celui des aides, du tabac, & autres. Si ce havre-neuf était achevé, il produirait un bien infini au commerce. Ce serait un asile assuré pour tous les vaisseaux qui entrent dans la rivière de Seine. Tel est en substance le mémoire que nous suivons, & il se pourrait bien que depuis sa confection, ce havre-neuf si désiré eût été porté à sa perfection.

II y a à ce port deux grandes écluses, & cinq autres de la grandeur ordinaire, pour nettoyer l'avant-port, le bassin & le havre-neuf.

Quoique presque tous les ports aient une rade, on remarque que celui de Honfleur n'en a point. Les vaisseaux mouillent devant le port. Ce mouillage est fort casuel, à cause du changement des bancs qu'occasionnent les marées. Malgré cela, les vaisseaux y tiennent bien sur leurs ancres, le fond étant très-bon & les sables emportés. Ce port, au reste, avait été fort endommagé par les vases que la mer y avait jetées ; mais il a été nettoyé, & un vaisseau tirant jusqu'à 16. pieds d'eau, peut facilement y entrer & en sortir, sans courir aucun risque.

Dans l'amirauté de Touques, par le travers du village de Villerville, à une portée de fusil de terre , & à une lieue & demie O. S. O. de Honfleur , est une Moulière , appelée la chaussée de Villerville , d'un demi-quart de lieue de longueur du nord au sud, & de 100. brasses de largeur ou environ. Elle découvre presque tout-à-fait dans les grandes marées, & à moitié dans la morte-eau , de manière à pouvoir prendre alors les moules à la longueur du bras. Cette moulière s'étend sur le district de la paroisse de Hennequeville qui en est peu éloignée. Il y a aussi entre cette paroisse & le Havre-de-Grace, qui est à deux grandes lieues de traverse de Villerville, un banc remarquable, appellé le Ratier. Il est d'une grande lieue de long, situé E. & S. O. & d'un quart de lieue de large; au-dessus est aussi une moulière très-abondante. Les pêcheurs, depuis Fiquefleur jusqu'à Trouville, vont avec leurs bateaux pécher des moules. Ils portent sur le ratier un grand nombre de femmes & d'enfants pour y pêcher, achètent d'eux les moules, & les vont vendre au Havre, à Caudebec, à Rouen, Honfleur, Lizieux, Pont-l'Evêque, &c.

II se prend sur les grèves de Villerville une grande quantité de vers de mer, qui se trouvent dans les sables à la basse-eau. On y voit dans certaines marées jusqu'à 200. femmes ou enfants. Les pilotes-Iamaneurs du Havre viennent exprès à Villerville pour acheter ces vers, dont ils font usage pour leurs pêches à la ligne. Ils payent à chaque personne 4. ou 5. sols par marée. On prétend que la vente de ces vers produit à Villerville plus de 600. liv. par an.

Pour ce qui concerne le commerce, nous remarquerons que les Marchands & Armateurs de Honfleur embrassent toutes les branches de celui qui se peut faire par mer. Le commerce de morues vertes est un des principaux auquel ils s'adonnent: cet article est très-considérable à Honfleur, où il se fait beaucoup d'armements pour le grand-banc de Terre-Neuve. Viennent ensuite le commerce des denrées de l'Amérique, celui des toiles qui est un objet d'importance, &c. Outre cela, il se fabrique à Honfleur beaucoup de dentelles ; ce qui forme une autre branche de commerce assez étendue.

Source : Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France par Louis Alexandre Expilly 1764.

usine de construction navale Lacheray, puis Ateliers et Chantiers Maritimes de Honfleur, puis Chantiers navals de l'Estuaire, puis Chantiers navals honfleurais, actuellement Chantiers navals de l'Estuaire

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'usine de construction navale Lacheray, puis Ateliers et Chantiers Maritimes de Honfleur, puis Chantiers navals de l'Estuaire, puis Chantiers navals honfleurais, actuellement Chantiers navals de l'Estuaire' à honfleur (calvados 14600).

Eglise Sainte-Catherine

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Eglise Sainte-Catherine' à honfleur (calvados 14600). Sainte-Catherine fut construite tout en bois. Cette église, au rapport de la tradition, en a remplacé une située plus au nord de la ville et en avant du port actuel.