Eglise Saint-Aubin

Fontenay-le-Pesnel, Fontanetum Paganelli.

C'était le chef-lieu d'un doyenné rural qui contenait 37 paroisses. Il tire son nom, selon toute apparence, de plusieurs sources qui arrosent son territoire, et son surnom (le Pesnel) de la famille de Pesnel, à qui la seigneurie appartenait dans l'origine.

Il y avait deux églises paroissiales à Fontenay, Saint-Martin et Saint-Aubin ; elles existent encore l'une et l'autre, distantes de 1/4 de lieue et toutes deux sur le bord de la grande route de Caen à Caumont et à Thorigny.

Hug. Pesnel donna les deux tiers de la dîme des églises de cette commune à l'abbaye de Saint-Etienne de Caen, en présence de Robert II, duc de Normandie, de Guillaume, évêque de Durham, de Geoffroy de Villers, d'Enguerrand, fils d'Hubert de Lacy, de Restald de Cheux, de Richard de Boursigny, etc. Il n'en excepta que les terres tenues par ses vassaux, Arnauld de Tilly, Geffroy l'Enfant, Raoul de Boursigny et Albéric de Bayeux, qui tenaient leurs terres de lui, comme ils les avaient tenues de son père. Henri Ier, roi d'Angleterre, et le duc Robert, son frère, confirmèrent cette donation et celle faite par Geffroy et Raoul de Tilly à la même abbaye dans leur fief de Verroles. Cette famille continua de jouir de la terre de Fontenay : Henri de Fontenay-le-Pesnel la possédait encore en 1231, et, par une charte de la même année, il permit à la susdite abbaye d'acheter des terres dans l'étendue de sa seigneurie de Fontenay.

Il y avait à Fontenay un prieuré. Le prieuré de Saint-Denis de Fontenay est souvent qualifié de personat. Il fut érigé en 1207 par Jubel, comte de Mayenne, seigneur de Dinan, pour le salut de son âme et de celle de Gervaise, dame de Dinan, sa femme. Il le donna à l'abbaye de Fontaine-Daniel qu'il avait fondée dans le Maine. L'évêque de Bayeux, Robert des Ablèges, confirma cette fondation en 1208. Les biens donnés par le fondateur sont ses manoirs et fiefs de Réville en Cotentin, de Monchamp de Fontenay-le-Pesnel et des terres à Secqueville en Bessin, etc. L'archevêque de Rouen confirma ces donations en 1209 ; le fondateur y ajouta encore par une nouvelle charte de l'an 1211. Enfin Hersende, abbesse de Notre-Dame-de-la-Charité d'Angers, écrivit à Pierre de Tilly, sénéchal de Caen, que Raoul d'Angers, avant d'aller à la Terre-Sainte, avait, devant elle, donné à la même abbaye, en 1218, tout ce qu'il possédait a Fontenay-le-Pesnel.

Eglise Saint Martin

L'église Saint-Martin est sans caractère et paraît moderne, c'est-à-dire postérieure à 1600 ; cependant le chœur construit en moyen appareil doit être plus ancien que la nef. La tour est de deux époques : sa terminaison en forme de dôme ou de lanterne est postérieure à la base carrée qui la porte.

L'église de Saint-Martin avait pour seconds patrons St. Côme et St. Damien.

Une chapelle est sous l'invocation de St. Marc, St. Robert et St. Jean-Baptiste. Elle fut fondée, le 26 novembre 1643, par Jeanne de la Serre, dame de Saint-Martin de Fontenay, et approuvée par M. d'Angennes, évêque de Bayeux, le 5 décembre suivant.

Sous le chœur est un caveau où repose Segrais, mort en 1701, âgé de 77 ans, et Mme, de Croisilles, son épouse ; M. et Mme, du Motel, seigneurs de la paroisse.

Le cimetière renferme des tombeaux, parmi lesquels j'ai remarqué celui qui se voit près de la tour, côté nord ; il porte l'inscription suivante :

CY CIST LE CORPS DE M. BOBEHT
ARUNDEL PRÊTRE BACHELIER EN THÉOLOGIE DE LA FACULTÉ DE PARIS
CIRÉ ET DOYEN DE FONTENAY NATIF DE SURLIGNY AU
DJOCESE D'AVRANCHES LEQUEL APRÈS AVOIR DIGNEMENT
GOUVERNÉ SON TROUPEAU PENDANT 45 ANS DÉCÉDA
LE 25 OCTOBRE 1697 AIMÉ DES PAUVRES ET PAR
HUMILITÉ IL S'EST FAIT INHUHER EN CE LIEU ÂGÉ DE 70 ANS.

L'église Saint-Martin est supprimée, celle de St.-Aubin est paroissiale , mais on dit quelquefois la messe dans la première. Avant la révolution, chaque église avait ses paroissiens, la taille et les dîmes étaient communes. Les religieux de Saint-Etienne de Caen percevaient la moitié des grosses dîmes.

Le personnataire de Fontenay et le curé de St.-Martin partageaient l'autre moitié avec tous les verdages, de sorte que le curé de St.-Aubin était réduit à la portion congrue.

Avant la révolution, Mlle. Bourdon de Broué avait le droit de présentation à la cure et à la chapelle Saint-Marc.

Fontenay faisait partie de la sergenterie de Cheux, élection de Caen.

Il y avait trois fiefs à Fontenay : Boislonde, Petiville et Fontaine-Daniel. Les vassaux du fief de Boislonde étaient paroissiens de Saint-Martin; ceux des deux autres fiefs l'étaient de Saint-Aubin. Au XVIIIe siècle, le premier fief appartenait à Mlle. Marie-Gabrielle de Bourdon de Broué ; M. de Cheux, seigneur et patron de Montigny, possédait celui de Petiville; le fief de Fontaine-Daniel appartenait à l'abbaye du même nom.

Richard Gondoin était seigneur et patron de Fontenay en 1356. Guillemette Gondoin, son arrière-petite-fille, nomma Richard Néel à la cure, en 1&64, à la place de Roland de Talens, décédé.

Jeanne de la Serre, dame de Fontenay, fille héritière de Grégoire de la Serre, conseiller du roi à Caen, était veuve de Marc de la Ménardière, seigneur de Cuverville, quand elle fonda, en 1643, la chapelle St.-Marc. Sa fille unique, Hélène de la Ménardière, dame de Cuverville et de Fontenay, porta ces terres à Jean d'Acher, seigneur du MesnilVitté, qu'elle avait épousé en 1630.

M. d'Emiéville vient de faire construire à Fontenay un beau château entouré d'un parc considérable.

Eglise Saint Aubin

Eglise Saint-aubin. L'autre église est sous l'invocation de St. Aubin, évêque d'Angers, et de St. Mathieu. On croit qu'elle n'était originairement qu'une succursale de St.-Martin , parce que, dans des titres, on trouve : jouxte la vicairie de Saint-Aubin-de-Fontenay. Le livre Pelut l'appelle ; ecclesia seu Vicarialus sancti Albini de Fonteneto Paganelli.

Quoi qu'il en soit, la nef de cette église était romane ; les fenêtres ont toutes été repercées et une bonne partie des murs a été reprise en sous œuvre : le mur du nord est le mieux conservé. Le chœur, voûté en pierre, paraîtrait appartenir au XIIIe. siècle : on y voit extérieurement des arcatures.

Du côté de l'évangile est une grande chapelle, voûtée en pierre, et en communication avec le chœur au moyen de deux arcades. L'inscription suivante, incrustée dans le mur, ayant été cachée par l'établissement d'une boiserie, on en a fait graver une autre qui a été placée plus haut dans le même mur et qui a été copiée sur l'autre : on a même observé la forme des lettres. Voici cette inscription :

Ainsi la chapelle St-Denis aurait été fondée en 1346 : le fait mérite d'être noté et doit surprendre, car l'édifice présente d'un côté des lancettes semblables à celles du XIIIe siècle. Peut-être, est-ce ici le lieu de revenir sur une présomption que l'examen des églises rurales du Calvados a souvent fait naître. En voyant le grand nombre d'édifices qui dans ce pays appartiennent au premier style ogival, on peut se demander si l'on n'avait pas souvent, au XIVe siècle , copié le style du XIIIe, surtout pour des églises d'une élévation peu considérable et qui n'avaient pas besoin de larges ouvertures. La chapelle Saint-Denis de Fontenay offre pourtant une fenêtre à trois baies, qui se rapporterait ailleurs au XIVe siècle ou au commencement du XVe : elle a été percée après coup dans le mur de l'est : or, si cette fenêtre est du XIVe siècle, il est certain que la chapelle existait avant elle.

La chapelle Saint-Denis était séculière dans l'origine ; l'abbé de Fontaine-Daniel, près Mayenne, auquel la présentation avait été donnée, la fit réunir à son abbaye, en 1414, par une bulle d'Eugène IV. Quelque temps après, il la régularisa en y présentant un de ses religieux par commandant, ce qui a été continué depuis. Le titulaire payait la pension congrue du curé de St-Aubin.

La tour de l'église St.-Aubin est moderne, appliquée contre l'extrémité occidentale de la nef, elle est lourde et terminée par un toit en bâtière.

La présentation de la cure de Saint-Aubin était attachée a la terre et au fief de Vaux. Parmi les seigneurs de ce fief, on distingue Jean Micholaï en 1350 , Guillaume de Miharenc en 1466, René d'Ecajeul, seigneur de Vaux en 1665 ; puis M. Damours, et M. de Boisgruel, par suite de l'acquisition qu'il fit de la terre de Vaux. En 1761, M. Robert François de Gaalon était seigneur de Saint-Aubin et nomma à la cure.

Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 12526
  • item : Eglise Saint-Aubin
  • Localisation :
    • Basse-Normandie
    • Calvados
    • Fontenay-le-Pesnel
  • Code INSEE commune : 14278
  • Code postal de la commune : 14250
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 13e siècle
    • 14e siècle
  • Date de protection : 1927/06/21 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/11/22

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise Saint-Aubin : inscription par arrêté du 21 juin 1927
  • Référence Mérimée : PA00111348

photo : michel

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photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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