falaise

L'époque de la fondation de Falaise et l'étymologie de son nom, ont donné lieu à bien des conjectures. Les uns font remonter l'origine de cette ville au temps de l'invasion de la Gaule par Jules César ; ils prétendent que ce conquérant fit bâtir le vieux château, et qu'il y établit un poste militaire, pour observer de-là tout le pays voisin ; outre la tradition y ils appuient, disent-ils, cette opinion sur l'étymologie du mot donjon ; en effet, l'on appelle encore de ce nom l'ancien château de Falaise ; or donjon, selon eux, peut signifier quasi domus Julii ou la maison de Jules. Donc Jules César en aura été le fondateur, &c.

Un rhéteur Falaisien, du 17e siècle, soutient de son côté que Falaise était florissante long-temps avant la fondation de Rome ; qu'elle envoya, dans ces temps reculés, une colonie dans le Latium ; que les colons y bâtirent une ville puissante, et devinrent fameux sous le nom de Falériens ou Falisques. Ce rhéteur cite gravement Tite-Live, Pline et Martial à l'appui de ce qu'il avance ; et il raconte ensuite longuement les guerres que soutint contre Rome la ville de Falérie, cette prétendue colonie falaisienne.

Enfin, un écrivain, célèbre dans ce pays, va beaucoup plus loin. Selon lui, Falaise vient de Fêles ou Fales , « mot hébreu qui signifie cette languette. qui tient une balance dans son. contrepoids ; et ce nom a été jadis donné par les premiers enfans de Noé, possédant la Gaule, à la ville ou château de Falaise, à cause qu'elle est assise comme en égale distance au fond d'un vallon, ceinte et environnée de toutes parts de montagnes, etc. »

Ainsi Falaise n'est pas seulement une ville Romaine, pu même antérieure aux Romains ; on la fait remonter jusqu'au déluge, on lui donne pour fondateurs les fils de Noë ! et c'est à l'aide de traditions et d'étymologies que des hommes graves prétendent prouver cette merveilleuse antiquité de leur patrie ! Peut-être de nos jours devrait-on laisser dans l'oubli toutes ces misérables subtilités ; mais elles ont occupé nos aïeux, et sous ce rapport elles ne peuvent être totalement négligées par les historiens modernes. D'ailleurs, en retrouvant toutes ces bizarres rêveries, on apprend à se défier de ce qui n'est base que sur des conjectures.

M. Langevih, dans ses Recherches sur Falaise a reproduit ces diverses étymologies sans les discuter ni les combattre, et ensuite il en a présenté une nouvelle. D'après lui, Falaise est une ville gauloise ; elle était consacrée à Isis, à Bélènus, et à Diane, et elle a conservé le nom mystérieux de la première de ces divinités , auquel on a ajouté le mot phalos qui veut dire luminaires. Ainsi Falaise était dans le principe une enceinte druidique sacrée, et on la nommait Phalos-Isidos , luminaires d'Isis. Depuis on l'aura appelée Phaloïsis, Phaloïsia et enfin , par corruption , Falesia , &c.

Pour que l'opinion de M. Langevin pût être admise, il faudrait qu'elle fut appuyée sur quelque fondement historique, et malheureusement il n'en est pas ainsi l'auteur du moins ne cite aucune autorité. Nous sommes donc réduits à rejeter cette étymologie comme toutes les autres, et nous nous arrêterons à la seule qui nous paraisse vraisemblable.

Il est probable que le peuple qui bâtit le château lui aura donné dès le principe le nom du lieu sur lequel il était élevé. On aura dit : le château de la Faloise, comme on disait ailleurs, le château de la Roche, le château de la Motte , &c. Plus tard, la ville fondée autour de la forteresse, aura par extension reçu le même nom ; de-là, les mots de ville de la Faloise , ville de la Falaise, et en définitive , ville de Falaise, par abréviation.

Guillaume-le-Breton, qui la vit assiéger en 1204 dit formellement qu'on la. nomma Falaise à raison même de l'aspérité de son site : « Ipsius asperitate loci Falesa vocatus ».

Le vieil historien de Caen, M. de Bras, avance également dans sa description de la Normandie, que Falaise « prend sa dénomination à cause des grandes roches qu'on appelle falaises, qui l'environnent à l'un des faubourgs ».

Enfin, l'ancien manuscrit de la ville, ainsi que M. de la Frenaye, dans sa notice sur Falaise, admettent la même opinion, et tous les bons esprits s'y arrêtent naturellement. Nous n'insisterons donc pas davantage sur ce point, que l'on ne peut guère contester raisonnablement, et qui n'est pas susceptible d'ailleurs d'inspirer un bien vif intérêt.

Il serait plus important de déterminer d'une manière précise l'époque de la fondation de la ville ; mais à cet égard le silence de l'histoire est absolu, et l'on ne peut s'arrêter encore qu'à des présomptions. Ceux qui par amour du merveilleux, font remonter à César la construction de la forteresse, s'appuient, disent-ils, sur une tradition. Mais cette tradition existe-t-elle réellement comme ils l'assurent ? L'ont ils, en effet, recueillie dans le peuple, ou n'est-ce point plutôt quelque fable de collége ? Sans doute des traditions sont imposantes lorsqu'elles sont unanimes dans un pays, et lorsqu'elles sont soutenues par des documents historiques ; mais en est il ainsi dans cette occasion ? Plusieurs fois nous avons interrogé des hommes graves et instruits sur cette prétendue tradition, et ils nous ont presque toujours répondu qu'elle ne méritait point de confiance que leurs aïeux ne leur avaient transmis rien de positif à ce sujet ; que c'était une opinion vague que l'on attribuait aux savants du pays. Les mêmes hommes ajoutaient ensuite, qu'ils tenaient de leurs pères, que Falaise était la patrie de Guillaume le-Conquérant que c'était-là un fait précis et universellement répandu dans la contrée ; et qu'à défaut d'annales écrites, la tradition, sur ce point, servirait de fondement à une vérité historique.

Source : Statistique de l'arrondissement de Falaise par Fréd Galeron, Brébisson, Desnoyers 1826.

Fontaine d'Arlette

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Fontaine d' Arlette' à falaise (calvados 14700). Au bout de ce donjon, sur une roche en précipice, est bâti un petit édifice carré, dont la fenêtre donne sur le faubourg de la Roche. On prétend que Robert, père de Guillaume-le-Conquérant, y faisait sa résidence habituelle, et que, regardant un jour par cette fenêtre, il vit Arlette de Verprey lavant du linge à une fontaine.

Statue de Guillaume le Conquérant

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Statue de Guillaume le Conquérant' à falaise (calvados 14700). Une statue équestre, en bronze, de Guillaume-le-Conquérant a été inauguré à Falaise, le dimanche 26 octobre 1851. Cette statue, œuvre de M. Louis Rochet, habile statuaire à Paris, a été élevée par souscription à la mémoire du héros qui fut à la fois le conquérant et le législateur de l'Angleterre.

Eglise de la Trinité

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Eglise de la Trinité' à falaise (calvados 14700). C'est une vérité constante qu'elle a toujours été la plus forte de tout le pays , ayant un fort bon château dont toutes les pièces étaient autrefois exactement régulières, ses dehors très-bien fortifiés de bastions, cavaliers, fossés, glacis, basternes.

Eglise Saint-Laurent

Saint-Laurent touche à Versainville ; la petite église de ce faubourg s'élève sur un promontoire de grès schisteux qui borde la rive gauche de la rivière d'Ante : en y accède par un escalier. L'église de Saint-Lauréat offrait dans l'origine un parallélogramme rectangle. La nef, partie la plus ancienne, doit dater du XIe siècle.