photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Esquay-sur-Seule, Esquaeium, Eschai, Escai.
L'église d'Esquay appartient au XIIIe siècle dans tonte la partie ancienne ; mais la nef a été tout récemment allongée d'une travée, en avant de laquelle M. Pelfresne, architecte, membre de la Société française d'archéologie, a élevé une tour en pierre, couronnée par une flèche. Dans leur état primitif, la nef et le choeur se composaient chacun de deux travées; le choeur était voûté et garni d'arceaux croisés; la nef n'avait pas de voûtes. Un lambris de bois en tenait lien.
Les quatre fenêtres du choeur ont été refaites au siècle dernier, aussi bien que celles de la nef, orientées au Sud ; mais les fenêtres du Nord ont été conservées : ce sont des lancettes assez longues, sans colonnes, et l'on peut être certain que toutes celles qui ont été remplacées par des ouvertures modernes étaient de même forme.
Des portes, qui existaient, du côté Sud, au choeur et à la nef et qui correspondaient à la première travée de chacune de ces parties, ont été murées ; au Nord, une porte a été ouverte pour accéder au choeur. A la même époque, vraisemblablement, a été construite la sacristie ; elle est semi-circulaire et s'applique sur le chevet comme une abside. Une lucarne, qui s'élève au centre du toit, porte la date 1744.
A l'intérieur de la nef, on voit, du côté du Nord, une statue de la Sainte Vierge qui paraît du XIVe siècle, et qui mérite une attention toute particulière ; elle est debout, tient l'Enfant-Jésus sur le bras gauche, et soutient de la main droite la draperie de son manteau ; elle porte sur la tête une couronne dans le style de l'époque.
Les chapiteaux du choeur sont assez variés ; ils me paraissent annoncer la deuxième moitié du XIIIe siècle, peut être même les premières années du XIVe.
Nous arrivons à la tour bâtie par M. Pelfresne et à l'allongement de la nef. Les fenêtres ajoutées dans cette partie sont semblables à celles qui existaient primitivement, et dont on avait des spécimens dans le mur septentrional de l'église.
La tour se compose de trois étages au-dessous de la pyramide. La porte est précédée d'un simulacre de porche en saillie sur le corps de la tour. Vient ensuite un étage d'arcatures, au-dessus duquel s'ouvrent les fenêtres que l'on pourrait appeler le clérestory de la tour : ces fenêtres, ouvertes sur chaque face, se composent d'une ogive subdivisée en deux par trois colonnettes et ayant un quatre-feuilles au sommet.
La flèche, en pierre, est octogone comme les flèches de l'époque. Quatre clochetons s'élèvent sur les angles de la tour. Quatre lucarnes étroites existent sur les quatre autres faces de la pyramide octogone.
L'église d'Esquay est sous l'invocation de saint Pantaléon. Le chanoine, en possession de la prébende de ce titre, nommait à la cure ; il percevait les deux tiers des dîmes ; l'autre tiers et les verdages étaient laissés au curé. Le chanoine d'Esquay possédait en outre, à Esquay, une terre de 55 acres et des rentes.
On voit dans le cimetière, près du point où le mur de la sacristie vient s'appliquer sur le chevet, une pierre, en forme d'autel, portant une inscription. Ce tombeau devait être placé autrement dans l'origine, puisque l'un des côtés qui porte une seconde inscription est collé contre le mur.
Voici comment M. Bouet a copié l'inscription qui en est vue, elle paraît dater du XVIIe siècle :
Source : Statistique monumentale de l'arrondissement de Bayeux par Arcisse Caumont.
Nef et choeur : moellon, choeur voûte d'ogives, nef lambrissée ; sacristie : jambes et cordons en pierre de taille, élévations extérieures ordonnancées sans travées, toit à croupe ronde ; clocher : pierre de taille, flèche polygonale
Source : Ministère de la culture.