Manoir de Cisterciens de l' Abbaye de Barbery

Le ministère de la culture nous apprend que ce manoir construit après 1181, pour l'abbaye de Barbery, comprend un logis qui a été reconstruit en 1730 et qui est connu par des documents figurés. Ce manoir comprend de plus un pavillon datant de la fin de XIXe siècle qui a été détruit en 1944 ainsi qu'une grange aux dîmes détruite en 1944 (le seul vestige subsistant serait un mur pignon au nord). Le logis actuel et ses dépendances est reconstruits vers 1970.

Abbaye de Barbery

Tout au contraire de l'abbaye du Val, celle de Barbery se recommande à nos souvenirs, par une renommée des plus honorables, d'utilité et de régularité.

L'abbaye de Barbery était de l'ordre de Citeaux, autrement dit de Saint-Bernard, fondé audit lieu de Citeaux , en Bourgogne, en 1098. (Gall. Christ. IV, col. 980, etc. )

La première pensée de fondation d'un établissement religieux à Barbery, est due à Robert Marmion, de Fontenay (IIIe du nom ?) et remonte à l'an 1140.

Ce premier fondateur ayant été tué à Coventry, en Angleterre, en 1143, son fils Robert (IVe du nom ?) succéda à ses desseins, comme à son titre ; il parvint, à ce qu'il paraît, à constituer provisoirement son abbaye à Barbery, en 1176, et acheva de la doter et de l'établir, en 1181. (Gall. Chr. XI, col. 452, etc, It. instrum, col. 85, etc.)

La fondation primitive, sous Robert III susdit, ne fut qu'une concession de terres et de ferme (Grangia), faite à l'abbaye de Savigny, au lieu dudit Barbery, où se trouve présentement l'habitation nommée, de là , de temps immémorial, la Vieille abbaye, et prés de laquelle se trouvent encore deux pièces de terre, dites Clos des Granges, et Clos de la Chapelle.

Là même dut être ébauchée un peu plus tard l'abbaye, comme l'indiquent assez les noms subsistants, ci-dessus cités.

Elle y existait en 1177, et avait dès lors son abbé, à qui le Pape Alexandre III adressait une Bulle, portant cette même date. ( Gall. Christ, XI, loc. cit. col. 452.)

Cependant l'emplacement ayant ensuite paru trop restreint, le fondateur s'occupa d'en trouver un autre; il se le procura en partie par voie d'achats et d'échanges, au-delà de la limite nord du territoire de Barbery, à l'entrée sud de celui de Brétheville, et le concéda aux religieux de Barber , en 1181.

La position de ce même emplacement donné, « ad aedificandam abbatiam, » telle que le désigne la charte, était : « Terra quae continetur inter Parvum Boscum, et Barberium et Haiam, quae terra est in parochiâ Bretthevillae, » désignation dans laquelle il est facile de reconnaître celui qu'a occupé, dernièrement, la ci devant abbaye, formant une sorte de triangle, ayant sa base sur Barbery, village, et touchant, par ses côtés, la foret de Cinglais, et les Petits bois de Gouvix, Urville, etc. (Nous croyons que ce qu'on appelle ici "Haia", ne peut être que la grande forêt (prise dans son ensemble); c'est la signification habituelle du mot, dans tous les actes de cet âge).

Avec ce terrain, Robert donnait de même :

  • En tout ou partie, les églises de Barbery, de Brétheville, de Quilly, de Cintheaux, de Quetteville, de Saint Germain et Saint-Hermès de Fontenay.
  • Un étang et un moulin entre Barbery et Brétheville.
  • Une terre, avec un bois, à Tuepot.
  • Environ 48 acres de son domaine à Mésons (sic).

Il ratifiait aussi d'autres donations faites en particulier:

Par Guillaume de Villers, à Tuepot; par Guillaume de Cingal, à la Fieille et à la Nouvelle Meslière, et au territoire de Livet; par Gervais de Barbery et Robert de Moë, à Barbery ; et par Denis de Tur, à Alésons (sic).

Beaucoup d'autres propriétaires, grands et petits, avaient ambitionné l'honneur de s'associer de même à son œuvre Une charte de confirmation du Roi d'Angleterre, Henri II, nomme Thibaut de Mouline, pour ses bois, et des terres adjacentes ; Jean de Fontenay, pour tout le champ de Corneville, et trois vergées de terre, audit Fontenay ; Guillaume Pikenor, pour un champ des Aubiers, à Quilly, et une terre, « Inter Parvum Boscum et Abbatiam; » Robert de Courcy, pour une partie de son bois de Cingueleiz, attenante à la terre de Gervais de la Bondisse ; Raoul le Suyant, pour une propriété dite le Champ de Berthe ; et Robert de Moë, pour l'église de Fresné-le-Vieux, (Id. ibid. instr. col. 86, etc.)

Après de tels préliminaires, on peut supposer que les constructions du nouveau monastère ne durent pas manquer de commencer immédiatement; cependant il se peut que la translation définitive ne se soit effectuée qu'assez longtemps après; il paraît du moins bien établi que la dédicace de l'église n'eut lieu qu'au mois d'octobre de l'an 1217.

Dans l'intervalle, et à d'autres époques subséquentes encore, un grand nombre de bienfaiteurs n'avaient pas laissé de continuer à s'inscrire sur la liste de souscription pieuse ouverte par les Marmion ; c'est l'objet de plusieurs centaines de chartes, toutes subsistantes, rassemblées au recueil susdit de M. L'Echaudè (loc. cit., p. i40, etc.).

Les chartes de fondation de Barbery n'avaient imposé à ses religieux d'autres obligations spéciales, que de prier Dieu pour le fondateur et ses descendants, et d'accorder à lui-même, à sa femme et à tous ses héritiers, la sépulture ecclésiastique dans leur cimetière. (Gall. Chr. XI, instr. col. 86.)

Ils durent y joindre naturellement celles que leur prescrivaient les statuts et les habitudes de leur ordre, ce qu'on appelait l'étude et le travail des mains. Leurs abbayes étaient alors, non pas seulement de vastes oratoires, mais aussi de grandes entreprises de défrichement, des établissements d'instruction, des ateliers de libraires copistes, et même encore, des archives de sûreté, pour le dépôt des actes publics et particuliers.

Source : Mémoires par Société des antiquaires de Normandie 1837.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 12077
  • item : Manoir de Cisterciens de l' Abbaye de Barbery
  • Localisation :
    • Basse-Normandie
    • Calvados
    • Cintheaux
  • Code INSEE commune : 14160
  • Code postal de la commune : 14680
  • Ordre dans la liste : 10
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : manoir
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : vestiges (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 8 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 4e quart 12e siècle
    • 18e siècle
    • 2e quart 18e siècle
    • 19e siècle
    • 4e quart 19e siècle
    • 20e siècle
    • 3e quart 20e siècle
  • Année : 1730
  • Enquête : 1986
  • Date de versement : 1987 AVANT

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • Cette construction est composée de : calcaire
  • Couverture : On remarque 5 types de couverture différents :
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • pignon découvert
    • pignon
    • toit
  • Materiaux (de couverture) : 2 types de matériaux de couverture entrent en jeux dans le couvrement de cet ensemble
    • ardoise
    • tuile plate
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • Etage type : 1 étage carré
  • Escaliers :
    • Un escalier a été répertorié dans notre base, il est de type : escalier dans-oeuvre
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie : La typologie relevée est composée de 2 éléments :
    • pignons en pas de moineau
    • puits couvert
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Eléments remarquables : portail
  • Parties constituantes : 8 parties constituantes distinctes relevées :
    • puits
    • jardin
    • grange
    • enclos
    • pressoir
    • grange aux dîmes
    • pressoir à cidre
    • charretterie
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété privée
  • Référence Mérimée : IA00000322

photo : michel

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