cintheaux

Le nom de Cintheaux se disait en latin du moyen âge de Sanctellis ou de Saintellis. (Voir Gall. Christ., 11 , col. 455. It., ib. , instr. col. 85. ) Le français du temps était Sainteals, et nous devrions peut-être encore écrire actuellement Sainteaux.

Des guerriers de Sainteals combattirent à Hastings en 1066. Robert Wace les y fait figurer avec Cils de Gouvix. Il ne dit pas sous le commandement de quel chef ils s'y trouvèrent.

Au siècle suivant (1181), l'église de Cintheaux appartenait à Robert Marmion, baron de Fontenay, qui, comme on a pu le voir ailleurs, la donna, avec beaucoup d'antres, à l'abbaye de Barbery, dont il se portait pour fondateur.

Il ne laisse pas d'avoir existé à Cintheaux une famille noble, de ce nom, y possédant fief, et qui, malgré la cession ci-dessus, avait conservé quelques prétentions sur l'église ainsi cédée.

Plusieurs de ces sires de Cintheaux figurent dans des chartes diverses, aux dates de 1186 , 1255, 1316, 1323, etc.

Leurs droits, quels qu'ils fussent, avaient passé peu après, apparemment par mariage, au sieur Richard de Thollevast, qui réclamait encore ce patronage de l'église, à la date de 1332, et qui y renonça dans le cours de cette même année, tant en son nom qu'en celui de sa femme Catherine.

Jean de Villy se qualifiait écuyer, seigneur de Cintheaux, en 1446 , apparemment par suite d'une autre transmission.

Nous avons vu un Guillaume de Cintheaux, abbé de Barbery, en 1228.

M. De La Rue cite, à la date de 1295, Jean de Cintheaux, chanoine du Saint-Sépulcre de Caen; et au XIIIe siècle (sans désignation plus précise d'époque), Thomas de Cintheaux, propriétaire d'un moulin à Montaigu.

Un souvenir attaché à la localité de Cintheaux, et qui doit encore être conservé, quoique l'événement ait été sans résultat, se rapporte à l'histoire de la guerre de succession normande, entre Robert (dit Courte-Heuse), et Henri I (d'Angleterre), son frère, tous deux fils de Guillaume-le-Conquérant.

Il paraît qu'après un échec reçu sous les murs de Falaise, Henri avait dû se replier vers Caen. Il s'en suivit comme un moment de trêve, durant laquelle fut proposée et agréée, de part et d'autre, une entrevue, amenée ainsi comme dernier essai de conciliation entre les deux frères. Elle eut lieu à Cintheaux, aux fêtes de la Pentecôte, de l'an 1106 , et dura deux jours sans produire aucun effet. On sait comment la bataille de Tinchebray mit fin au différend, dans le cours de l'automne suivant.

On remarque aussi que François I s'est arrêté à dîner à Cintheaux, en 1532, en se rendant à Caen.

Le sol de Cintheaux forme une plaine, haute et plate, sans arbres et sans eau.

L'église parait être du XIIe siècle.

Le livre Pelut mentionne le patronage de l'abbaye de Barbery sans autre observation.

Source : Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie par Société des antiquaires de Normandie 1841.

Ecole

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Ecole' à cintheaux (calvados 14680). Dans le logement début 19e siècle linteau sculpté réemployé provenant du manoir de l'abbaye de Barbery, école fin 19e siècle.

Manoir de Cisterciens de l' Abbaye de Barbery

Le ministère de la culture nous apprend que ce manoir construit après 1181, pour l'abbaye de Barbery, comprend un logis qui a été reconstruit en 1730 et qui est connu par des documents figurés. Ce manoir comprend de plus un pavillon datant de la fin de XIXe siècle qui a été détruit en 1944 ainsi qu'une grange aux dîmes détruite en 1944 (le seul vestige subsistant serait un mur pignon au nord). Le logis actuel et ses dépendances est reconstruits vers 1970.