photo : michel
Le réservoir a une capacité totale de 3000 m3 d'eau, il est construit en 1958 sur les plans de Guillaume Gillet. Disposé par dessus une plate-forme elliptique qui devait fournir différents services comme :
Le centre administratif, comme le marché couvert ne parviendront pas a s'imposer mais le château d'eau en revanche remplira ses fonctions, malgré une réputation locale de panier percé.
C'est en mai 2006 sue cet emblème du quartier de la Guérinière a reçu le prestigieux label "Patrimoine du XXe siècle" et a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2010.
Pour se faire une idée de ce qui a présidé à la construction de cet édifice il est intéressant de prendre en compte l'interprétation de l'histoire faite par Danièle Voldman dans son ouvrage "La Reconstruction Des Villes Françaises de 1940 a 1954, Histoire d'une Politique" publié en 1997
Dans l'immédiat la crise s'aggravait. Les pouvoirs publics avaient espéré la résoudre en construisant des immeubles préfinancés. Contrairement à la plupart des villes sinistrées, des ISAI furent construits au centre autant qu'a la périphérie. Comme au Havre, ils structuraient le cœur de la ville; en particulier, le long de la grande rue centrale, entre la gare et le château. Leur édification était le fruit d'une identité de vue entre l'architecte en chef et le maire. Le premier voulait donner une unité aux immeubles bordant sa grande voie triomphale ; le second en fit une question de principe électoraliste.
Il avait tout à gagner à voir rapidement s'édifier les immeubles du centre, loués à une population peu fortunée. En fait, après la construction de ces ISAI au loyer relativement élevé par rapport aux prix des anciennes habitations, le centre-ville perdra une partie de sa population ouvrière. C'était l'amorce (ou l'accentuation) de la ségrégation sociale chassant les ouvriers et la population modeste vers la périphérie, en particulier dans le quartier de la Guérinière. C'est là que, dans la deuxième moitié des années 1950, sortiront de terre les tours et les barres, caractéristiques de la banlieue Caennaise. Avant leur réalisation, un vaste bidonville aura le temps de se développer auprès d'un château d'eau futuriste dessiné avec beaucoup de soin par l'architecte Guillaume Gillet alors qu'aucun logement ne recevait encore de locataires.
Source : La Reconstruction Des Villes Françaises de 1940 a 1954 par Danièle Voldman 1997.