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Blason ville de CaenCaen, ci-devant capitale de la basse Normandie, et aujourd'hui chef-lieu du Calvados, département formé du pays d'Auge, du Bessin, de la campagne de Caen et du Lieuvain, porta jusqu'en 1830 :

Coupé, de gueules et d'azur, chargé de trois fleurs de lis d'or, deux et une.

Ces armes ont été changées sur un vote du conseil municipal, et la ville porte aujourd'hui :

De gueules, à la tour crénelée de sept pièces, donjonnée d'une tourelle d'argent crénelée de cinq pièces, ouverte, ajourée et maçonnée de sable.

Quoiqu'on ne puisse préciser la date de la fondation de Caen (Cadomus), on ne la suppose cependant pas antérieure au sixième siècle. Cette ville paraît avoir été bâtie sur les débris d'une cité que les Romains désignaient sous le nom de Civitas Viducassium, et qui fut ruinée par les Saxons. Ceux-ci élevèrent ou laissèrent élever la nouvelle ville, et la nommèrent Cathem, ce qui, dans leur langue, signifiait demeure de guerre. C'était déjà une place importante a l'époque de la cession de la Neustrie aux Normands. Elle prit, sous Guillaume le Conquérant, dont elle possède encore le tombeau, un nouvel accroissement. Plus tard, les Anglais l'occupèrent à deux reprises. Ils en furent chassés définitivement, en 1449, par Dunois. Le roi d'Angleterre, Henri VI, l'avait, en 1431, dotée d'une université, à laquelle elle dut ce caractère de ville savante qu'elle a toujours conservé depuis.

La ville de Caen, ancienne capitale de la Basse-Normandie, aujourd'hui chef-lieu du département du Calvados et siège d'une cour royale, est assise au milieu des beaux herbages qui constituent la principale richesse territoriale de la contrée.

La mer en est éloignée de trois lieues, et des navires d'un assez fort tonnage remontent, à l'aide des marées, jusque dans son port, formé par le confluent de l'Orne et de l'Odon

Chaque cité a, comme les individus, un trait de physionomie qui la caractérise plus particulièrement, ce qui distingue surtout le chef-lieu du Calvados, c'est son excellent esprit d'éducation, peu de villes, en effet, possèdent proportionnellement un aussi grand nombre d'établissements scientifiques et littéraires, et ce n'est cependant qu'un faible reste de l'ancienne splendeur intellectuelle de la ville de Caen. Au moyen âge, son université jouissait d'une haute renommée, et les religieux de Saint-Etienne de Caen comptent parmi les plus célèbres conservateurs des sciences et des lettres.

Il faudrait beaucoup de pages pour faire connaître tout ce que cette ancienne cité normande et son histoire offrent d'intéressant; nous nous bornerons ici à quelques détails sur ses trois principaux monuments religieux : l'église Saint-Pierre, l'abbaye de Saint-Etienne, dite l'abbaye aux Hommes et l'abbaye de la Trinité, dite l'abbaye aux Dames. Cette dernière a été convertie en hôpital.

Eglise Saint-Pierre

Cette paroisse, appelée dans les anciens actes église de Darnetal, est une de celles dont la fondation est attribuée à saint Regnobert, dans le septième siècle. La forme de l'église primitive est absolument inconnue. L'église actuelle est l'ouvrage de plusieurs siècles; le choeur et une partie de la nef sont de la fin du treizième siècle, le reste de la nef et la tour, de l'an 1508. Le portail qui est sous cette tour date par conséquent du même temps. L'aile droite est de 1410, et l'aile gauche est postérieure de quelques années.

Les voûtes n'ont été faites qu'en 1521. Tous les connaisseurs admirent le beau travail des chapelles de l'abside ou rond-point. La tour et sa flèche sont d'une légèreté et d'une élégance remarquables, et, au sentiment de l'Anglais Dibdin, la fameuse tour de Salisbury ne peut être comparée à celle de Saint-Pierre.

Parmi les curieux détails de cette église, on remarque le chapiteau d'un des derniers piliers du côté gauche de la nef, on y voit, entre autres sujets :

  • Le philosophe Aristote marchant à quatre pattes, et portant sur son dos une jeune femme ; elle avait exigé de lui qu'il la conduisit, dans cette posture, jusqu'au palais d'Alexandre.
  • Tristan de Léonois, l'un des chevaliers de la Table Ronde, traversant la mer sur son épée, en guise de nacelle, pour aller trouver sa dame, et celle-ci l'attendant avec son chien sur le côté opposé.
  • Virgile dans un panier, suspendu à une muraille. Dans le moyen Age, ce poète passait pour un enchanteur. On lit dans un roman qu'ayant demandé un rendez-vous à une dame romaine, il ne l'obtint qu'à la condition qu'il entrerait chez elle de nuit, et de la manière représentée par le bas-relief. Lorsque le poète fut à moitié hissé, la maligne personne fixa la corde et laissa notre Virgile dans son panier; le lendemain malin il fut la risée de toute la ville de Rome.
  • Enfin, Lancelot Du Lac dans une charrette. Ce paladin de la Table-Ronde errait depuis long-temps pour trouver la reine Genèvre, qu'on avait enlevée, lorsqu'il rencontra un nain conduisant une charrette. Il s'empresse de lui demander des nouvelles de la reine, mais le nain refuse de le satisfaire à moins qu'il ne traverse la ville monté dans son équipage. Alors c'était un déshonneur de monter dans une telle voiture, que l'usage réservait aux seuls criminels.

« Il ne faut pas blâmer rigoureusement de tels ornements dans une église, » dit M. l'abbé de La Rue dans ses Essais historiques sur la ville de Caen, savant ouvrage où nous puisons la plupart des détails de notre article.« L'artiste avait certainement un but moral. Ces traits de nos anciens romans montrent les folies de l'amour, et comme dans les siècles de chevalerie on ne se nourrissait l'esprit que de la lecture de ces ouvrages, l'architecte aura cru donner une leçon utile par des représentations de celte espèce. »

Abbaye aux Dames

Le pape Nicolas II, craignant de susciter une guerre entre les Normands et les Flamands s'il eût cassé le mariage de Guillaume, duc de Normandie , avec Mathilde de Flandres sa cousine, leur en donna l'absolution, mais il leur enjoignit pour pénitence de construire deux monastères de l'un et de l'autre sexe. Guillaume édifia un monastère d'hommes sous l'invocation de saint Etienne, et Mathilde une abbaye de femmes. Le 18 juin 1066, l'église de cette dernière abbaye fut dédiée à la Sainte Trinité. Dans la première charte de dotation, qui est du même jour, Guillaume ne prend pas le litre de roi; ce fut au mois d'octobre suivant qu'il conquit l'Angleterre.

En 1083, la reine Mathilde fut inhumée dans cette abbaye. En 1562, les protestants ayant renversé son tombeau, l'abbesse, Anne de Montmorency, recueillit les ossements elles et les replaça dans le cercueil. En 1708, un deuxième mausolée fut élevé sur ce cercueil, mais il fut abattu pendant la révolution à cause des armes de Normandie qui y figuraient. La dépouille de la reine avait été respectée, et en 1819 on construisit un troisième tombeau.

Nous choisissons dans les curieuses annales de cette celébre abbaye l'épisode suivant, où l'on trouve le menu d'un banquet du vieux temps.

L'abbesse de Caen devait jadis, le jour de la Trinité, donner à dîner à tous les habitants de la paroisse de Vaux-sur-Seulles, et même a leurs domestiques, s'ils avaient un domicile d'un an et un jour dans cette paroisse.

Ce dîner avait lieu dans l'intérieur de l'abbaye. Les convives se lavaient les mains dans une cuve pleine d'eau ; ensuite, lorsqu'ils étaient assis à terre, on étendait une toile devant eux ; on leur servait chacun un pain de 21 à 22 onces, puis un morceau de lard pelé et bouilli, ayant un demi-pied carré, ensuite chacun une ribelette de lard rôti sur le gril, et une esculée (écuelle pleine) de mortreux fait et pain et de lait, et enfin à boire tant qu'ils voulaient, cidre ou cervoise (bière). Le dîner durait trois ou quatre heures. Mais l'ivresse des paroissiens de Vaux-eu-Seulles occasionnant de graves désordres, Charles VII convertit le dîner en une renie de 30 livres à payer au trésor de Vaux, et en un service solennel, le lendemain de la Trinité, pour les défunts de la paroisse, auquel assistaient six des habitants qui dînaient à table.

Abbaye aux Hommes

Cette abbaye, remarquable par la régularité et le caractère grave de son architecture, fut dédiée à saint Etienne en l'année 1077. Les deux belles flèches qui la surmontent, et les bas-cotés de la nef, sont plus modernes de deux siècles. Comme le tombeau de Mathilde, celui de Guillaumele-Conquérant, inhumé dans cette abbaye, fut renversé deux fois et aux mêmes époques. C'est donc un troisième mausolée que l'on y voit aujourd'hui.

Le monastère de Saint-Etienne fournit dès son origine, et dans les siècles suivants, des hommes célèbres par leurs talents et parleurs vertus; on en fut redevable à saint Lanfranc, qui en fui le premier abbé. Il ouvrit à Caen une école où se formèrent nombre d'hommes versés dans les lettres, et qui en répandirent le goût, tant eu Normandie qu'en Angleterre.

Caen, ci-devant capitale de la basse Normandie, et aujourd'hui chef-lieu du Calvados, département formé du pays d'Auge, du Bessin, de la campagne de Caen et du Lieuvain, porta jusqu'en 1830:

Coupé, de gueules et d'azur, chargé de trois fleurs de lis d'or, deux et une.

Ces armes ont été changées sur un vote du conseil municipal, et la ville porte aujourd'hui:

De gueules, à la tour crénelée de sept pièces, donjonnée d'une tourelle d'argent crénelée de cinq pièces, ouverte, ajourée et maçonnée de sable.

Quoiqu'on ne puisse préciser la date de la fondation de Caen (Cadomus), on ne la suppose cependant pas antérieure au sixième siècle. Cette ville parait avoir été bâtie sur les débris d'une cité que les Romains désignaient sous le nom de Civitas Viducassium, et qui fut ruinée par les Saxons. Ceux-ci élevèrent ou laissèrent élever la nouvelle ville, et la nommèrent Cathem, ce qui, dans leur langue, signifiait demeure de guerre. C'était déjà une place importante à l'époque de la cession de UNeustrie aux Normands. Elle prit, sous Guillaume le Conquérant, dont elle possède encore le tombeau, un nouvel accroissement. Plus tard, les Anglais l'occupèrent à deux reprises. Ils en furent chassés définitivement, en-1449, par Dunois. Le roi d'Angleterre, Henri VI, l'avait, en 1431, dotée d'une université, à laquelle elle dut ce caractère de ville savante qu'elle a toujours conservé depuis.

Abbaye aux Dames

A Caen, deux monuments ont le privilège d'attirer l'attention, Saint-Étienne et la Trinité, l'abbaye aux hommes et l'abbaye aux dames, le premier fondé par Guillaume le Conquérant, le second par la reine Mathilde, sa femme. Ces deux édifices rappellent naturellement le souvenir d'un des plus graves événements de l'histoire du moyen âge, la conquête de l'Angleterre.

Abbaye aux Hommes

Cette église, dite Abbaye aux Hommes, fut fondée en 1064 par Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, qui voulait en faire le lieu de sa sépulture, et consacrée en 1077. L'extrémité occidentale, le corps tout entier et l'intérieur de l'édifice, à l'exception du choeur, qui appartient à la fin du 12e siècle et au commencement du 13e sont tels que les laissa le fondateur.

Hôtel d'Escoville

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Ancien hôtel d'Escoville' à caen (calvados 14000). Les trois façades de la cour intérieure de ce monument son considérées par Palustre avec raison, comme l'une des merveilles de la Renaissance dans la ville de Caen

Hôtel Duquesnoy-du-Thon

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Ancien hôtel Duquesnoy-du-Thon' à caen (calvados 14000). Cette construction importante, qui parait avoir été élevée à la fin du XVIe siècle par la famille Quesnay du Thon de Doux-Maresq, n'est généralement connue que par sa facade sagement ordonnée et un peu froide d’aspect

Manoir du Vaubenard

Jean-Baptiste de Bernières, chevalier, sieur de Vaubénard, avait été nommé premier échevin de la noblesse, le 15 mars 1692. Le nom de Vaubénard venait d'une terre et manoir que les Bernières possédaient sur la paroisse Saint-Gilles.

Manoir du Pont-Créon

Le manoir du Pont-Créon, daté de 1599, avec sa belle porte d'entrée, son pavillon à toit pyramidal, son grand colombier, type achevé d'une agréable gentilhommière, à la fois maison de ville et maison de campagne.

Église de Saint-Etienne-le-Vieux

Les églises de Saint-Étienne-le-Vieux et de Saint-Martin étaient des plus anciennes de la ville, puisqu'on en attribue la fondation à l'évêque saint Regnobert. L'église de Bayeux en avait le patronage. Eudes l'avait cédé par échange à sa belle-sœur Mathilde, et l'épouse de Guillaume en avait fait don à l'abbaye Sainte-Trinité.

Château, actuellement musées de Caen

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Château, actuellement musées de Caen' à caen (calvados 14000). Le Château de Caen fut bâti par Guillaume le Conquérant ; son fils Henri Ier ne fit qu'en exhausser les murs et construire le Donjon, qui a été abattu par un décret de la Convention du 6 août 1793.

Eglise Saint-Michel-de-Vaucelles

L'église de Saint-Michel-de-Vaucelles existait au temps de Guillaume-le-Conquérant, et dépendait alors des deux patronages héréditaires, de Milon, Maréchal de Venoix, et du curé de Vaucelles, Raoul. La duchesse Mathilde acquit le premier dont elle gratifia son abbaye naissante de Sainte-Trinité.

Prison Beaulieu

Henri fit donc construire à Caen pour les lépreux un hôpital que Robert du Mont appelle magnifique et auquel on donna le nom de Beaulieu à cause du bel emplacement où il fut élevé. A sa place on voit aujourd'hui une vaste maison centrale de détention ; il ne reste plus des édifices primitifs que les débris de la chapelle.

jardin botanique dit jardin des Plantes

Caen possède aussi un jardin des Plantes. Vers la fin du XVIIe siècle, un professeur de la faculté de médecine, nommé Callard de la Ducquerie, rassembla dans sou jardin environ 600 espèces de plantes. M. Marescot, qui lui succéda en 1718 , détermina en 1734 le maire et les échevins à concéder à la Faculté la place Dauphine, pour être convertie en jardin de plantes médicinales.

Château d'eau de la Guérinière

Le réservoir a une capacité totale de 3000 m3 d'eau, il est construit en 1958 sur les plans de Guillaume Gillet. Disposé par dessus une plate-forme elliptique qui devait fournir différents services. C'est en mai 2006 sue cet emblème du quartier de la Guérinière a reçu le prestigieux label Patrimoine du XXe siècle.

Chapelle Sainte-Paix

Cette chapelle ne comprend plus à l'heure actuelle qu'un chœur et une abside en piètre état de conservation. Son intérêt premier réside dans le décor sculpté, bases et chapiteaux de l'arcature basse, qui l'orne intérieurement, encadrement des fenêtres, plaque accrochée au mur de l'abside.