photo : michel
Ce château, au-dessous de l'église, dans un petit vallon, est un monument de la renaissance assez curieux; deux tourelles cylindriques, à toits coniques, couverts d'ardoises, portent de magnifiques épis en plomb que j'ai fait dessiner, l'un est encore surmonté de sa girouette armoriée.
La façade de ce petit château avec ses pilastres, ses fenêtres à croisées de pierre, ses moulures, ses médaillons, accuse l'époque de François Ier, on retrouve ce style dans la grande cheminée de la salle du rez-de-chaussée. Sur le manteau de cette cheminée on voit, en bas-relief, une chasse au cerf dirigée par un cavalier au galop et par un valet tenant des chiens en laisse. Le cerf paraît sur le point d'être forcé.
Une des chambres du premier est encore garnie de lambris couverts de petits médaillons peints portant des sujets allégoriques expliqués par des légendes. Ainsi autour de deux amours, dont un paraît offrir à l'autre une bourse pleine d'or, on lit: "Amour Fait Beaucoup, Argent Fait Tout". Deux amours qui s'embrassent ont pour légende "Deux Corps, Une Ame". La physiologie de l'amour paraît avoir préoccupé presque exclusivement le peintre; il est allé jusqu'à indiquer par une allégorie, les changements que l'amour peut opérer dans le caractère des individus : un amour donne des ailes à un âne qui va subir une métamorphose. On lit au-dessus: "Amour Change Nature". Je n'ai point relevé toutes les inscriptions ni tous ces sujets; je les indique aux curieux. M. Le Normand, membre de l'association normande et maire de Quilly, qui habite le château, se fera un plaisir de les leur montrer. Ces peintures ne doivent pas dater de l'époque du château, mais bien de la fin du 16e siècle. M. Bouet a trouvé des médaillons peints et disposés de même dans des édifices du commencement du 17e siècle.
Le château de Quilly sert de magasins pour la ferme qui occupe les bâtiments du pourtour de la cour; il aurait besoin de réparations que les propriétaires ne paraissent pas disposés a faire, et il est à craindre qu'il ne finisse par être démoli.
En 1392, nous apprennent MM. Vaultier et Galeron, Philippe de Bateste avait la terre de Quilly dont il fut dépouillé lors de l'invasion anglaise, en 1418, par Henri V, qui la lui rendit ensuite. La terre de Quilly appartenait encore à un Bertrand Bateste, en 1463.
Plus tard elle passa, par mariage, dans la famille de Girard; et en 1520, dans celle de Sainte-Marie de Bernières, qui la transmirent, dit M. de Galeron, à un sieur de Salé.
Ce dernier aurait bâti le château actuel, et occupé un rang à la cour de François Ier.
J'ignore complètement d'où M. Galeron tenait ce document qui me paraît douteux ; on voit encore les armoiries des Bateste sur la porte principale du château, ce qui semblerait annoncer que ce sont eux qui l'ont fait construire au 16e siècle.
Les derniers possesseurs connus sont : les marquis de Torcy et de Guerchy, le comte de Vieux, et enfin la famille de FitzJames, dans laquelle le domaine se trouve encore aujourd'hui.
Un parc clos de murs et d'environ 15 hectares d'étendue est annexé au château de Quilly. On y voit de beaux arbres verts.
source : Statistique monumentale du Calvados Par Arcisse Caumont en 1850
Note : la photo présentée ci dessous (vraisemblablement sur plaque de verre à l'origine, source ministère de la culture) est présentée semble t il a l'envers, la comparaison d'éléments précis avec la photo de Michel ci dessous plus une visite "virtuelle" via street view confirme ce poit de vue.
L'image retournée en médaillon a droite est beaucoup plus plausible.
Voir aussi photo de Michel plus bas.
Le ministère de la culture précise de plus que :