photo : michel
Comme le présente parfaitement l'ouvrage "Le Petit Futé", (Charlotte Rousselle), le café Gondrée est reconnu Monument historique, et est un incontournable du département et surtout du Débarquement. Ce café musée est un lieu de pèlerinage des vétérans et des passionnés d'Histoire. Rassurez vous, chacun est le bienvenu. L'âme de ce lieu de mémoire à nul autre pareil Arlette Gondrée-Pritchett. La maison (où elle vécut petite fille les "événements") lui appartient toujours et est peuplée de souvenirs :
Arlette est parfaitement bilingue et jongle d'une langue à l'autre. Chacun l'écoute avec attention, surtout lorsqu'il s'agit de narrer cette fameuse nuit du 5 au 6 juin 1944 où le café fut la première maison libérée de France par la 6e division aéroportée britannique.
Source :Le Petit Futé Calvados par Charlotte Rousselle 2009.
Pendant la seconde guerre mondiale, avant le débarquement allié, le point de passage idéal pour franchir le fleuve et le canal (entre Ouistreham et Caen) était le petit hameau de Bénouville. Il y avait un pont à bascule ou balançoire, construit en 1934, qui comportait un contrepoids lourd permettat d'être rapidement soulevée de telle sorte que le transport maritime pourrait passer le long du canal. L'Orne était enjambée par un pont tournant, passage étroit qui pivotait sur un pilier central en pierre, et qui avait été conçu par le célèbre ingénieur Gustave Eiffel.
Sur la rive gauche du canal un café, la "Buvette du Tramway", c'était implanté sur un emplacement idéal pour servir les voyageurs en attente autant que pour les navires attendant pour franchir ce tronçon du canal avant le soulèvement du pont. L'emplacement était aussi à l'origine un arrêt sur une ligne de tramway qui reliait Caen à la côte.
En 1934, ce commerce a été acheté par Georges et Thérèse Gondrée et rebaptisé "Café Gondrée". Le café avait un grand jardin où ils ont pu faire pousser des fruits et légumes. En 1944, les Gondrée et leurs deux filles, Georgette et Arlette, ont eu a subir 1450 jours d'occupation et la société importune d'une garnison allemande ainsi que les défenses autour du pont. Pour la garnison, les Gondrées semblait être une entreprise simple et familial qui vendait des boissons et des collations. Pour les Allemands, l'un des meilleurs atout du café était que le commandant de la garde pourrait surveiller le pont confortablement atablé.
Cependant, loin d'être de simple "ruraux", les Gondrées étaient des membres tranquilles de la Résistance et ils se révélèrent être une source précieuse de renseignements pour les Alliés. Thérèse Gondrée venus d'Alsace comprenait parfaitement l'allemand, tandis que Georges, ayant travaillé pendant 12 ans comme commis dans la Lloyds Bank à Paris, comprenait l'anglais. Thérèse écoutait les conversations dans le café et rapportait les informations de valeur à Georges, qui les transférait à Mme Vion puis au directeur du château de Bénouville, alors une grande maternité au sud de Bénouville. Le directeur, à son tour transmettait à ses contacts dans la résistance de Caen lors de ses voyages vers la ville destinés a collecter des fournitures médicales. De Caen l'information était transmise par la radio clandestine ou transportée par des avions, qui effectuaient des vols de nuit dangereux depuis des pistes improvisée en France. La maternité a également été utilisé par Mme Vion pour cacher les équipages alliés abattu, qui avaient échappé aux allemands. Mme Vion utilisait alors des ambulances de l'hôpital pour les déplacer sur d'autres maisons d'hébergement.