Château (restes)

Le territoire de cette commune parait avoir été habité par les Romains, ainsi que l'attestent les nombreux débris d'antiquités qu'on y trouve journellement. Aux Cannes, on trouve un aqueduc romain qui sert encore en partie à porter les eaux d'une belle source dans plusieurs jardins ; des deux cotés du ruisseau de Rognes, sont des ruines très-considérables avec des mosaïques, des restes de bains, des tronçons de colonnes, etc.

On voit aussi à Rognes les restes d'un ancien château ruiné par les ligueurs ; il occupe toute la sommité d'une colline, et mérite d'être visité, soit pour admirer la solidité des murs et les différentes pièces qui existent encore, telles que la chapelle, la citerne, les souterrains, etc., soit pour jouir d'un magnifique point de vue.

Source : Panorama pittoresque de la France par Didot et Firmin 1839.

Castrum de Rongnis vel de Rouinas

Rougno. M. Gaudin, maire de Rognes, qui nous a transmis des documents fort intéressants sur cette commune, affirme, d'après l'état des lieux et les traditions du pays, que les Romains avaient formé deux établissements dans le territoire de Rognes. L'un était au Nord, au-dessous de l'ermitage de St-Marcelin, dans le quartier dit des Cannes ; l'autre était au Midi, dans la vallée de Beaulieu, au quartier de Tournefort. Aux Cannes on trouve, du côté de Ribes, un aqueduc romain qui sert encore en partie à porter les eaux d'une belle source dans plusieurs jardins qu'elle arrose. Aux environs et des deux côtés du ruisseau de Rognes, sont des ruines très-considérables, avec des mosaïques, des restes de bains, des tronçons de colonnes, etc. On a déterré de ces ruines, trois autels votifs qui sont au château de Tournefort, plusieurs tables de marbre, des fragments de vases, des médailles, etc. On y trouve encore sur le seuil d'une cabane, une pierre avec ce reste d'inscription : PILORV.... FRATR.... . Vers le milieu du XVIIIe siècle, on découvrit un pot de terre rempli de médailles d'or du grand et du petit module. Enfin, on y voit l'emplacement de plusieurs tombeaux d'où on a tiré des urnes en verre et en terre cuite, des boîtes de plomb, avec des lacrymatoires, des lampes sépulcrales et autres objets du même genre.

Dans le quartier de Tournefort les vestiges du séjour des Romains ne sont ni moins nombreux, ni moins évidents. On y voit aussi les restes de plusieurs aqueducs qui recueillaient les eaux de la vallée de Beaulieu et les portaient dans le béal de la Concernade, qui paraît avoir été lui-même un ouvrage des Romains. La statue qui représente un juge assis, portant la bulle suspendue à un collier, avec cette inscription: STATIA PTHENGIS DAT, sur laquelle feu M. De Saint-Vincens a publié un mémoire, lu à l'Académie d'Aix le 31 mai 1812, a été trouvée par M. De Tournefort à la chapelle de Conil, près de Beaulieu. Au château de Beaulieu on voit un tronçon de colonne avec une inscription un peu fruste dans laquelle on distingue le nom grec d'Antenor. Les médailles marseillaises se trouvent assez fréquemment dans la vallée de Beaulieu, et il faut se souvenir que le chemin Salier, par lequel les Salyes portaient le sel de Berre ou d'Astromela à Pertuis, passait dans cette vallée pour descendre au Puy-Ste-Réparade par le Jas-Blanc.

Enfin, selon la tradition du pays, un détachement de l'armée de Marius a donné le nom de Fons Marii à une source que les soldats de Marius découvrirent et nettoyèrent, et qui s'appelle encore Fonmarin. Il paraît même que divers détachements de l'armée de Marius ont stationné dans ces contrées, qu'il était important de garder pour que les Barbares ne tournassent pas les derrières du camp des Romains placé aux environs d'Aix.

La population romaine, éparse dans le territoire de Rognes, se réunit probablement du temps des Wisigoths aux deux hameaux des Cannes et de Tournefort. Du temps des Sarrasins, le premier fut pris et détruit. Les habitants du second résistèrent aux Maures au moyen d'une forte tour qu'ils avaient construite et qui donna son nom au quartier (Turris fortis). Les Sarrasins firent un long séjour dans le pays. Ils ont laissé leur nom aux quartiers de Val deis Mourous et des Mauvares.

Pour se soustraire aux ravages des Sarrasins, les habitants des Cannes se réfugièrent à la colline de Rognes et s'y fortifièrent ; ceux de Tournefort et de tout le territoire finirent par se réunir au même lieu ; ce qui forma le village de Rognes. Le plus ancien titre où il soit fait mention de ce lieu est de 1150. On y trouve parmi les témoins Imbertus, Teobertus et Raymundus de Rongnis. Dans les titres postérieurs des comtes de la maison De Barcelone, le lieu est désigné sous le nom de Castrum de Rouïnas ou de Roynas. Selon M. Gaudin, ce nom vient des ruines dont le pays était couvert, et cela paraît assez probable si l'on fait attention aux beaux et nombreux établissements romains qui furent dévastés par les Maures.

Les comtes de Provence de la maison De Barcelone se réservèrent la seigneurie de Rognes ; ceux de la première maison D'Anjou l'aliénèrent à des seigneurs particuliers. Du temps de la Ligue, le seigneur et les habitants ayant embrassé la cause du légitime souverain, le parlement ligueur fit démolir le château. Le même ordre avait été donné pour la tour de Tournefort ; mais il ne fut exécuté qu'en partie. Dans les Etats de 1601 et 1603, le seigneur de Rognes demanda en vain une indemnité pour relever les murs du château, qui depuis est resté dans le même état de démolition.

Ce château ruiné s'appelle lou Foussa. Il occupe toute la sommité de la colline, et il mérite d'être vu, soit pour admirer la solidité des murs et les différentes pièces qui existent encore, telles que la chapelle, la citerne, les souterrains, etc., soit pour jouir d'un magnifique point de vue. Le village est au-dessous, partie sur le penchant de la colline, et partie dans la vallée. Il se compose d'environ 300 maisons, dont celles qui bordent la route sont d'assez belle apparence. L'église paroissiale est un édifice ancien qui paraît avoir appartenu aux Templiers. On trouve encore devant la porte une pierre de près d'un mètre carré, sur laquelle il y a une croix de Templier surmontée d'une autre croix à six branches. On conserve dans la sacristie un ostensoir, qui consiste en une boîte carrée placée sur un piédestal, dont l'origine doit remonter au XIIe siècle. Le trésor de cette église était fort riche avant la révolution. On a conservé quelques reliques authentiques et des tableaux malheureusement fort dégradés. Cette église est sous le titre de l'Assomption, mais le patron est St Denis. Il y a aussi une chapelle de pénitents à l'entrée du village. Le presbytère et l'hôtel de ville n'offrent rien de particulier. Une conduite en bourneaux ou tuyaux de terre cuite, de 3600 mètres de longueur, amène l'eau à la fontaine publique qui est au bas du village et fort abondante. Il y a encore une autre petite fontaine dans le faubourg, et une promenade plantée de beaux arbres.

Source : Statistique générale de la France 1824.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 11290
  • item : Château (restes)
  • Localisation :
    • Provence-Alpes-Côte d'Azur
    • Bouches-du-Rhône
    • Rognes
  • Code INSEE commune : 13082
  • Code postal de la commune : 13840
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : vestiges (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1929/01/25 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/06/04

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée 1992
  • Détails : Château (restes) : inscription par arrêté du 25 janvier 1929
  • Référence Mérimée : PA00081413

photo : Delajoie13