Fontaine publique

Voirie et fontaines

En même temps que la Communauté veillait avec un soin jaloux à la question du canal et s'imposait pour cela des sacrifices considérables, elle réservait une partie de ses fonds pour divers travaux de voirie, tant dans la campagne que dans l'intérieur du pays, ou tout au moins elle s'efforçait de conserver les droits communaux trop facilement méconnus le plus souvent. Ainsi les chemins publics étaient parfois envahis, et les bords des fossés occupés par les propriétaires voisins.

Ce fut pour faire disparaître un abus de ce genre que le 11 juin 1539, Antoine dit Péredoun fit un rapport aux consuls sur l'occupation, par des particuliers, du chemin public venant de Sénas, tirant à Aureille, et passant vers la tuilerie dans le vallon des Glauges.

Un peu plus tard, le 2l avril 1560, ce furent les drayes qui attirèrent l'attention des consuls : la dimension de 15 pas fut rigoureusement exigée, sans doute pour laisser un libre passage aux troupeaux. En conséquence, défense fut faite de semer sur les bords de ces chemins du blé ou toute autre chose, sous peine de confiscation du produit au profit de l'hôpital. Même défense le 14 août 1569 pour protéger le bord des fossés contre les semeurs de chanvre ou de lin.

En 1779, fut dressé l'état des fossés avec leurs dénominations, limites, longueur, largeur, profondeur de chacun. La longueur totale de ces fossés à récurer fut reconnue être de 28.292 cannes. ,

A leur tour, les murs de la ville étaient l'objet d'empiètements regrettables. Pour y mettre fin, le 25 mars 1577, des commissaires furent nommés pour faire la visite des remparts ; puis le 25 mai l'on fit défense de construire des murailles et des baraques près ou le long des chemins qui suivaient les remparts sans appeler les visiteurs, sous peine d'un écu d'amende applicable par moitié aux visiteurs et à l'hôpital. En voyant la détresse des finances municipales, parfois des personnes généreuses se chargeaient de certaines réparations : leurs noms trouvent ici leur place naturelle. Mme de Montcalm et Mme de Grignan ont mérité cette mention pour avoir, le 4 mai 1664, offert à la Communauté de réparer le Pont Paradis et de payer les dépenses que la ville y avait déjà faites.

Le chemin de la Font de la Gorgue était beaucoup fréquenté, car c'était la seule source utilisée au XVIe siècle pour l'alimentation du pays. Le 1O octobre l56l, on décida de le faire complètement réparer et même de le faire calader. Ce genre de mise en état dut offrir certains avantages, puisque le 1er janvier 1572, en guise d'étrenne à la population, les Consuls délibérèrent de faire paver le chemin depuis le Brau-du-Seigneur jusqu'au coin de la terre d'Astre.

Nous venons de voir que la ville n'était approvisionnée d'eau potable que par la Font-Vieille ou de la Gorgue. Cependant, il existait à proximité plusieurs sources abondantes qu'un Conseil intelligent ne pouvait manquer de chercher à utiliser.

Déjà en 157l ; et depuis assez longtemps, la fontaine de Borme alimentait un lavoir public ; des travaux importants à faire à la source et au lavoir furent mis à l'adjudication le 18 avril de cette même année. Ce ne fut qu'un siècle plus tard que de nouvelles réparations à Borme étant reconnues nécessaires, on songea à créer un second lavoir à Gilouse, en 1661-2. Un autre siècle devait s'écouler avant la captation de la source de Gilouse et l'adduction de ses eaux dans Eyguieres. Nous en avons assez parlé pour le moment : nous y reviendrons plus tard.

[...]

Un premier travail utile fut, au mois de mars 1772, l'agrandissement du contre fossé dans quelques-unes de ses parties, et la consolidation des douves vis-à-vis la martelière du pont de la Crotte. Déjà en 1770, la Communauté avait dû payer la somme de 1700 livres à M. de Beaumont, ingénieur, pour les plans et devis du contre fossé d'arrosage dressés par lui.

Un autre travail de voirie fut l'adduction de l'eau de Gilou se dans le pays. Le projet en fut fait en 1774 : il fallait, pour le faire aboutir, canaliser cette eau. Le plan consista à l'amener à St-Joseph, à établir le bassin de repos des eaux à l'angle opposé à celui où se trouve l'oratoire actuel du saint, à les diriger vers la ville en les faisant passer sur le fossé Meyrol destiné à recevoir la surverse et une fois arrivées au quartier de Trinquetaille, à les distribuer entre trois fontaines qui seraient établies l'une à Trinquetaille contre la maison de Cavaillon; l'autre sur la place et la troisième au puits de la Burlière, près de la maison de M. Payan. `

Le devis de ces travaux, dressé par Jean-Joseph Monier, maître fontainier à Orange, fut revu ensuite par Fabre, fontaînier à Montpellier, et l'adjudication se fit le 15 mai 1774 devant M. Antoine-Gaspard Pascalis, avocat, subdélégué de l'intendant. Le fontainier Monier resta adjudicataire pour la Somme de 7300 livres ; la Communauté prit à sa charge en plus la fourniture de 650 cannes de bourneaux achetés à Bédouin. Pendant l'exécution de ces travaux, le seigneur offrit à la Communauté de lui céder le terrain nécessaire pour construire un lavoir près de la Croix-des-Aires, la même où l'on allait faire la troisième fontaine. MM. Jean·François Colique et Jean-Joseph Guibert furent chargés de s'entendre avec le seigneur, et de lui demander environ deux éminées de terre afin d'avoir la place nécessaire au lavoir et pour faire sécher le linge. M. de Sade accédait à ce désir, à condition qu'on lui accorderait une certaine quantité d'eau pour son jardin. Cette proposition fut rejetée et le lavoir fut séparé de la fontaine.

Tandis que celle-ci fut établie sur la route d'Aureille, avenue de St-Vérédème, le lavoir fut construit un peu au-dessus, vers la bourgade, le long de la muraille de M. Marillier, où il est encore.

Une fois ce travail fini, on songea - 1776 à 1778 - à créer, dans la direction de Gilouse, le chemin de St—Joseph.

Source : Eyguières, son histoire féodale, communale et religieuse par l'abbé Paulet 1901.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 10790
  • item : Fontaine publique
  • Localisation :
    • Provence-Alpes-Côte d'Azur
    • Bouches-du-Rhône
    • Eyguières
  • Code INSEE commune : 13035
  • Code postal de la commune : 13430
  • Ordre dans la liste : 5
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : fontaine
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1923/06/16 : classé MH
  • Date de versement : 1993/06/04

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Fontaine publique : classement par arrêté du 16 juin 1923
  • Référence Mérimée : PA00081253

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien