arles

Arles, chef-lieu d'arrondissement (Bouches-du-Rhône), porte: D'argent, à un lion accroupi d'or.

Devise : Ab ira leonis.

Cet emblème et cette devise se voyaient sur l'enseigne de la 6° légion romaine, laquelle fournit une colonie qui vint s'établir à Arles sous le commandement de Claude Tibère Néron, père de l'empereur Tibère, quarante-trois ans avant Jésus-Christ. En 1816, on y avait ajouté un franc-quartier à dextre d'azur, chargé d'une fleur de lis d'or.

La ville d'Arles, suivant quelques historiens, serait de plus de deux mille ans antérieure à notre ère, et aurait été fondée par les Gaulois saliens. L'étymologie celtique de son nom lui donne la signification de prés des eaux. Selon d'autres, elle devrait sa fondation aux Phocéens de Marseille, qui l'auraient primitivement nommée Theline. Quoi qu'il en soit de ces versions, le nom d'Arelate Sextanorum, donné à Arles par Pline et Mala, rappelle l'établissement de cette colonie de la 6° légion dont nous avons parlé. Après avoir quelque temps fait partie de la Narbonnaise, la ville d'Arles fut ensuite comprise dans la Viennoise. Les Romains se plurent à la décorer de monuments dont les ruines attestent encore l'antique grandeur. Constantin, qui l'augmenta considérablement en faisant bâtir sur la rive droite du fleuve comme une ville nouvelle, voulut qu'Arelate prit le nom de Constantia. Après la prise de Trêves par les Francs, en 102, la ville d'Arles devint le siège de la préfecture du prétoire des Gaules, et reçut le titre de Mater omnium Galliarum. Longtemps elle résista à l'invasion des barbares; elle fut enfin soumise par Evasius ou Ewaric, septième roi des Visigoths dans les Gaules; elle conserva toutefois, pendant tout le moyen âge, son gouvernement municipal. Les Francs tentèrent vainement de s'en rendre maîtres sous Clovis; mais ils en furent mis en possession par l'empereur Justinien I après la chute des Goths. Sous les rois de la première race, elle fut la capitale du comté de Provence. Les successeurs de Charlemagne la gardèrent jusqu'à ce que Boson, en 879, en fit la capitale de la Bourgogne cisjurane. Quand Rodolphe II eut, en 913, réuni les deux Bourgognes, il en fit la capitale de ses états, qui prirent le nom de royaume d'Arles. En 1033, ce royaume fut cédé par Rodolphe III à l'empereur Conrad II. Un siècle après, la ville se donnait des consuls et se constituait en république, bien que se reconnaissant sous la protection de l'empire, dont les archevêques étaient les, procureurs fondés. En 1220, elle créait des podestats à l'imitation des républiques d'Italie, avec lesquelles elle allait de pair. Lorsqu'en 1251, elle se soumit volontairement à Charles d'Anjou, comte de Provence, elle conserva son organisation intérieure. L'église d'Arles attribue sa fondation à un disciple de saint Paul, saint Trophime, que saint Pierre y plaça comme évêque. Ses successeurs furent, du cinquième au huitième siècle, métropolitains des sept provinces. Il s'est tenu à Arles un grand nombre de conciles. Dans celui de 359, convoqué par l'empereur Constance, les Ariens firent condamner saint Athanase.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.