maison de chanoines

Grande demeure à gouttereau sur rue comportant un passage d'entrée transversal, latéral, avec arc en plein cintre à voussure sculptée, un oriel rectangulaire décentré, sculpté de motifs de ferronnerie, et une tourelle d'escalier hors-oeuvre, polygonale, avec escalier à limon hélicoïdal. Nombreuses fenêtres à meneaux. Le rez-de-chaussée avec ancienne cave haute (aménagée) est entièrement voûté d'arêtes. Les étages n'ont pas été vus, selon une information incomplète de 1968 l'oriel et une pièce du premier étage sont voûtés.

Histoire

Ancienne résidence de chanoines-comtes du chapitre du grand-choeur de la cathédrale de Strasbourg construite en 1628 (date sur l'oriel) . En 1860 elle fut la propriété du tonnelier Antoine Fritz qui fit graver son emblème et ses initiales avec la date sur la dalle sculptée ancienne qui surmonte la porte de la tourelle d'escalier. La flèche de la tourelle a été rétablie lors de la dernière restauration. Les petites adjonctions qui faisaient retour sur la maison ainsi que la coursière du premier étage, côté cour, ajoutée au 19e siècle (?) ont été supprimées. Les jambages de 2 grandes cheminées, primitivement dans la maison, puis déplacées à l'extérieur, se trouvent actuellement au musée de Molsheim. Le bâtiment en fond de cour est moderne. Au delà se situait primitivement un grand jardin qui s'étendait jusqu'à la rue Saint-Martin.

Source : Ministère de la culture.

La vie du R.P. Pierre Canisius

Un autre désordre servit de matière au zèle de cet homme Apostolique (NdW : R.P. Pierre Canisius). Toutes les fonctions ecclésiastiques avaient été interdites depuis quelques années dans la ville de Strasbourg, par un ordre exprès du Sénat ; les Chanoines et tout le Clergé, en conséquence d'un tel ordre, avaient été obligés de se retirer ailleurs. Cette espèce d'exil, qui devait exciter en eux cette ferveur qu'on voyait aux premiers siècles de l'église en ceux qui avaient l'honneur de combattre pour les intérêts de la Religion, eut ici un succès bien différent. Tous ces ecclésiastiques s'étant séparés, se dispersèrent en divers lieux, et comme si cet arrêt les eût dispensés de toutes les fonctions attachées à leurs ministères ; bien loin de célébrer en commun l'Office divin, ils le faisaient rarement en particulier, et jouissant des gros revenus qu'ils tiraient de l'autel, ils ne se mettaient guère en peine de servir à l'autel. Canisius, par un effet de cette liberté que lui donnait l'amitié que l’Évêque de Strasbourg avait pour lui, crut qu'il était de son devoir de réveiller là-dessus le zèle que ce bon Prélat avait fait éclater en d'autres occasions, mais dont l'âge semblait avoir ralenti la ferveur en celle-ci. Il lui fit un grand scrupule de l’indolence qu'il avait sur cet article, et lui fit sentir vivement l'obligation qu'il avait de réunir ses Chanoines en un endroit où ils pussent chanter les Heures canoniales, et célébrer les saints Mystères, avec toutes les cérémonies que l'Eglise qui avait si libéralement pourvu à la subsistance de ses Ministres exigeait de leur caractère : mais ce Prélat ne profita pas d'un avis si salutaire ; cela était réservé à Charles, Cardinal de Lorraine, Evêque de Metz et de Strasbourg, qui par un effet de cette piété si naturelle aux Princes de sa Maison, rassembla ses Chanoines dans la petite ville de Molsheim, à quatre lieues de Strasbourg, où ils ont fait régulièrement le Service divin, durant près d'un siècle, jusqu'à ce que l'an 1681, ils furent remis en possession de leur auguste Cathédrale, par l'autorité du Roi Très-Chrétien : et c'est là, que sous la protection de cet incomparable Monarque, par les soins, le zèle et la libéralité de Monseigneur le Cardinal de Furstemberg, Evêque et Prince de Strasbourg, et par la piété de Monseigneur le Prince de Soubise, son illustre successeur, il s'y continue avec cette dévotion, cet ordre et cette magnificence, qui ne cède en rien aux premières Eglises du royaume.

Source : La vie du R.P. Pierre Canisius par Jean Dorigny 1829.

L'Alsace ancienne et moderne

L'histoire fait déjà mention de Molsheim au 10e siècle. Elle faisait partie des domaines des évêques de Strasbourg, dont elle était regardée comme la place la plus importante. Après la mort de l'empereur Henri VI, en 1197, Othon de Brunswick et Philippe, duc de Souabe et d'Alsace, s'étant disputé l'empire, l'évêque de Strasbourg, Conrad II, prit parti contre ce dernier qui, pour se venger, prit la ville de Molsheim et la livra aux flammes. En 1318, l'évêque Jean Ier fit étendre l'enceinte de cette ville et y bâtit un château. Cet évêque, mort en 1328, fut inhumé dans l'église paroissiale de Molsheim, mais son tombeau disparut pendant la tourmente révolutionnaire. En 1353, l'empereur Charles IV y visita l'évêque Berthold. Après les victoires de la ligue helvétique de 1386 à 1388, la féodalité, pour se dédommager de ses défaites en Suisse, porta la guerre dans d'autres pays : le comte palatin Robert ravagea l'Alsace, et Molsheim fut de nouveau incendié. En 1573 l'évêque Jean IV y établit une monnaie. Dans la même année (selon d'autres en 1560) les chanoines catholiques de Strasbourg s'y retirèrent et, en 1580, les jésuites y fondèrent une école à laquelle le pape Paul V accorda, en 1618, les privilèges universitaires. Lors de la suppression de la maison des Chartreux à Strasbourg, en 1591, les religieux de cet ordre se retirèrent également à Molsheim et y bâtirent un couvent dont les magnifiques vitraux furent en partie détruits pendant la révolution ; ceux qui sont restés ont été transférés au musée de Strasbourg. En 1592, la lutte entre le prince George de Brandebourg et le cardinal de Lorraine, tous deux prétendants au siége épiscopal de Strasbourg, eut des suites funestes pour Molsheim. En 1701, Louis XIV fit transférer son académie à Strasbourg, mais le collège y subsista jusqu'à la révolution.

Source : L'Alsace ancienne et moderne, par Jacques Baquol 1849.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 109583
  • item : maison de chanoines
  • Localisation :
    • Alsace
    • Bas-Rhin
    • Molsheim
  • Adresse : 16 rue Jenner
  • Code INSEE commune : 67300
  • Code postal de la commune : 67120
  • Ordre dans la liste : 60
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : maison
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : restauré (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Année : 1628
  • Enquête : 1995
  • Date de protection : 1929/06/18 : inscrit MH
  • Date de versement : 1997/06/06

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 2 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • moellon
    • grès
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • Etage type : 2 étages carrés
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'sculpture'
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie : La typologie relevée est composée de 5 éléments :
    • escalier à limon hélicoïdal
    • gouttereau sur rue
    • oriel
    • porte cochère
    • tourelle d' escalier
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Eléments remarquables : porte ; escalier ; oriel
  • Parties constituantes :
    • PArtie constituante relevée : cour
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • non communiqué
  • Auteurs de l'enquête MH :
    • Parent Brigitte
    • Fritsch Emmanuel
  • Référence Mérimée : IA67006133

photo : Batiment classé

photo : Batiment classé

photo : Batiment classé

photo : Batiment classé

photo : Batiment classé

photo : Batiment classé

photo : Batiment classé

photo : Batiment classé

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