Abbaye de bénédictins

Le monastère de Marmoutier est regardé comme le chef-lieu de la plus ancienne congrégation de saint-Benoît en France : il est dit Marmoutier pour dire grand monastère. Cette abbaye a pour fondateur saint Martin archevêque de Tours ; elle essuya les ravages des Normands en 854 ; elle fut à la garde des rois de France jusqu'à Huges Capet qui la donna à saint Mayeul abbé de Cluni.

Saint Mayeul restaura cette abbaye et la donna ensuite aux Bénédictins qui formèrent depuis la congrégation de Marmoutier, sans aucune dépendance de l'abbaye de Cluni. Chopin dit que les rois de France se qualifiaient abbés de ce monastère contre lequel il était défendu par le pape aux évêques de lancer aucune excommunication. C'est pour cela aussi qu'un archevêque de Tours ayant voulu excommunier Godefroi duc de Normandie et comte d'Anjou, ce prince répondit qu'il ne craignait point son excommunication, parce qu'il était chanoine de saint Martin et moine de Marmoutier.

Ce monastère fut un de ceux qui composèrent la congrégation des exempts, mais la réforme y ayant été introduite par les Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, la réunion s'en fit en 1637 à cette même congrégation qui a fait depuis rebâtir ce monastère avec beaucoup de magnificence.

Source : Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile par Joseph Nicolas Guyot

Description Historique officielle

Au nord de l'église s'élèvent le presbytère (reconstruit), un ancien bâtiment d'entrée, partiellement détruit, puis en retour des logements et la bibliothèque transformée en habitation. Au sud, sur la rue du Couvent, les caves et greniers de l'abbaye et des logements donnant sur la rue du Général-Leclerc. Ces bâtiments sont construits en moellons de grès couverts d'enduit ; ils comprennent un sous-sol et un étage (exceptionnellement deux étages) . Marques de tâcheron sur plusieurs bâtiments : B, H, K, P, F, V, L.

Les bâtiments dépendant de l'abbaye furent presque intégralement reconstruits sous l'abbatiat de Placide Schweighaeuser, élu en 1742. Un passage couvert situé au sud de l'église porte la date 1750, les initiales P. A. ( Placide abbé) et la crosse abbatiale. Ils comprenaient les logements des frères et de l'abbé au nord de l'église, les caves (ou celliers) et les dépendances au sud. Le logis de l'abbé et des religieux formaient un quadrilatère, avec un jardin au centre, ce jardin se prolongeant vers le nord, au-delà des bâtiments.

Au sud les dépendances comprenaient des caves, des entrepôts agricoles (le long de la rue du Couvent) et des logements.

A l'est, à l'extérieur des fortifications, une grande ferme appelée Ackerhof a conservé quelques bâtiments anciens.

L'ensemble du bâtiment conventuel existe toujours, mais il a beaucoup souffert du temps : un incendie survenu en 1886 a détruit une aile au nord de l'église, partiellement reconstruite ; la plupart des bâtiments ont été divisés en logements, la distribution intérieure complètement remaniée, certains ne sont plus habités (l'actuelle mairie a été entièrerement remodelée, avec un escalier datant de 1997) . Les bâtiments les mieux conservés sont étudiés individuellement.

Source : Ministère de la culture.