Château de Beauvoir

Au 14e siècle, une maison-forte servait de base aux Anglais pour rançonner la population. Elle leur est reprise en 1367-1369 par Louis II de Bourbon.

Le château est presque entièrement reconstruit au 15e siècle, après la destruction de la maison-forte au cours de la guerre de Cent ans.

En 1443, l'appartenance de Beauvoir passe à des gentilhommes, les Sieurs de la Fin pour 200 ans environ : seigneurs de La Fin, de Bolate, de Beauvoir, de Freigne, de Beaudéduit, du Verger, de Saint-Didier, de Beaumont, du Monteil, de La Nocle, de Montbaillon; barons d'Aubusson. Châtellenies de Moulins, de Chaveroche, de Billy. D'argent, à trois fasces de sable, à la bordure denchêe de gueules. La cloche de l'église de Saint-Pourçain-sur-Besbre, qui date de 1544, porte le nom et les armes de la famille de La Fin, qui posséda longtemps le château de Beauvoir, situé dans cette paroisse.

En 1762, embellissement de la propriété avec création d'un jardin à l'occasion de son érection en comté.

LETTRES-PATENTES Portant érection de la terre de Beauvoir en titre et dignité de Comté.

Du mois de Décembre 1762.

LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE France ET DE NAVARRE: A tous présens et à venir, Salut. II est de la grandeur et de la justice des Souverains de proportionner leurs grâces au mérite et aux services de leurs sujets qui par leurs grandes qualités se sont signalés dans les armes ou dans la robe, et auxquels d'ailleurs l'illustre naissance donne des avantages au-dessus du commun, c'est ce qui nous a engagés à distinguer l'ancienne noblesse de notre cher & bien amé le Sr. Claude-sébastien Gaulmyn ancien Capitaine dans le Régiment de Noailles, Seigneur de Beauvoir et de Saint Pourçain fur Besbres en Bourbonnois, et voulant reconnoistre en fa personne les services de ses ancestres, Nous avons mis en considération particulière ceux du Sr. Jean Gaulmyn son ayeul qui a fervy tant en Allemagne fous le commandement du Maréchal de Turenne, que dans le ban et arriere-ban de lad. province de Bourbonnois, du Sr. Claude Gaulmym son père qui après avoir été dans les Mousquetaires de notre Garde, fût ensuite Officier dans le Régiment de Champagne, et ceux du Sr. Gilbert Gaulmym un de ses auteurs, qui fut d'abord Avocat Général en notre Grand Conseil, ensuite revestu de la charge de notre Conseiller en nos Conseils, Maître des Requeítes ordinaires de notre Hôtel, et enfin de la place importante d'Intendant et Commissaire départy pour l'éxécution de nos ordres en la Généralité de Moulins, et joignit aux talens de la magistrature des lumières supérieures pour les sciences et les belles lettres dans lesquelles il s'acquit la réputation d'un des plus beaux génies de son siécle; Nous sommes d'ailleurs informés que depuis plus de deux cens ans la famille dud. Sr. Gaulmyn n'a jamais dégénéré des sentimens de noblesse et de vertu qui luy sont héréditaires, et dont luy-même a conservé toute la splendeur et la pureté, nous ayant toujours donné des preuves de fa fidélité et de son affection pour notre service; outre ces considérations, on nous a rendu compte que fa terre de Beauvoir relevé de nous immédiatement, à cause de notre Duché de Bourbonnois, qu'elle a justice haute, moyenne et basse, tant fur lad. paroisse de St. Pourçain fur Besbres où il a tous les honneurs, que fur les seigneuries de Monbaillon, la Faye, Bourselaize et des Preux, enfin qu'elle consiste en un château considérable avec chappelle y jointe, parcs, jardins, bâtimens, domaines, héritages, circonstances et dépendances, fur lesquelles led. Sr. Gaulmyn a droits de défauts, amendes, confifquations, commises, main-mortes, corvées, bléry, chasse, pêches dans la rivière de Besbres, dixmes directes tant en tailles qu'en cens et autres droits honorifiques et seigneuriaux que nous avons trouvés suffifans pour ériger lad. terre en titre et dignité de Comté que nous avons résolu de luy conférer, ensorte que pour éxécuter nos intentions, il ne manque plus aud. Sr. Gaulmyn que nos lettres fur ce nécessaires, qu'il nous a trèshumblement fait supplier de luy accorder; A Ces Causes, voulant favorablement traitter led. Sr. Gaulmyn, Nous avons de notre grâce fpécialle, pleine puissance et autorité royale, érigé, élevé Et Décoré, érigeons, élevons et décorons par ces présentes signées de notre main, lad. terre et seigneurie de Beauvoir En Nom, Titre Et Dignité De Comté, pour en jouir par led. Sr. Gaulmyn et ses enfans mafles nés et à naistre en légitime mariage, aud. nom, titre et dignité de Comtes De Beauvoir, Voulons et nous plaît que Tels ils puissent se dire, nommer, et qualifier en tous actes, et en touttes occasions, et qu'ils jouissent des pareils honneurs, droits d'armes, blazons, autorités, prérogatives, prééminences, assemblées de noblesse et autrement, tout ainsy que les autres Comtes de notre royaume et province de Bourbonnois, encore qu'ils ne soient ycy plus particulièrement spécifiés, que tous les vassaux et autres tenans noblement ou en roture dud. Comté de Beauvoir, le reconnoissent pour Comte, fassent les foy & hommage, baillent leurs aveux, dénombremens et déclarations, le cas y échéant, sous le nom de Comte de Beauvoir, et que les officiers y exerçant la justice intitulent leurs sentences et jugemens sous le même nom, fans toutefois aucune mutation et changement de ressort, ny contrevenir aux cas royaux dont la connoissance appartient à nos baillifs et sénéchaux, ny que pour raison de la présente érection, led. Sr Gaulmyn soit tenu envers nous, et ses vassaux et tenanciers envers luy, à autres et plus grands droits que ceux qu'ils doivent à présent, à la charge de relever de nous à cause de notre Duché de Bourhonnois, et fans qu'au défaut d'hoirs mafles dud. Sr Gaulmyn, nous puissions prétendre ny nos fucceileurs Roys led. Comté de Beauvoir réuny à notre couronne et domaine, en vertu des édits des années 1556, 1579, 1581 et i58-2, et autres auxquels et aux dérogatoires y contenus nous avons dérogé, et dérogeons par cefd. présentes, auxquel càs de défaut d'hoirs maíles dud. Sr. Gaulmyn, led. Comté de Beauvoir retournera en son premier état, ainsy qu'il étoit avant la présente érection; Sy Donnons En Mandement à nos amés et féaux Conseillers les Gens tenans notre Cour de Parlement et Chambre des Comptes à Paris, et à tous autres nos Officiers et Justiciers qu'il appartiendra, que nos présentes lettres d'érection en Comté de lad. terre de Beauvoir, ils ayent à enregistrer et de leur contenû faire jouir et user led. Sr. Gaulmyn et fa postérité maste pleinement, paisiblement et perpétuellement, cessant et faisant cesser tous troubles et empechemens contraires; Car Tel Est Notre Plaisir, et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons fait mettre notre scel à cesd. présentes. Donné à Versailles au mois de Décembre l'an de grâce mil sept cent soixante deux, et de notre Règne le quarante huitième (Signé) LOUIS, (sur le Reply) par le Roy, Phelypeaux (Et scellées du grand sceau en cire verte pendant à des lacs de soye rouge et verte.) Visa, Feydeau, pour éreâion de la terre de Beauvoir en Comté en faveur du S''. Claude Sébasìicn Gaulmyn.

Régistrées ceconsentant le Procureur Général du Roy pourjouir par lImpétrant, ses enfans,postérité, et descendans majles, propriétaires et Seigneurs de laditte terre et Comté de Beauvoir, de leur effet et contenu, et eftre éxécutéesselon leur forme et teneur, aux charges, clauses, conditions et réserves y portées, et en outre à la charge par lImpétrant de pourvoir à lentretien de V auditoire et des prisons dans la Justice de laditteseigneurie, à Vadministration de laditte Justice, à l institution des Officiers et Procureur Fiscal de laditte Jurisdiâion, et à la tenue des audiences, conformément à l'avis des Officiers et du Substitut du Procureur général du Roy en la fénéchauffée de Moulins du huit Mars mil sept cent soixante-trois, suivant l'Arrest de ce jour. A Paris en Parlement le dixhuit Avril mil sept cent soixante-trois.

(Signé) Du Franc.

Régistrées en la Chambre des Comptes, oiìyle Procureur Général du Roy pour jouir par ['Impétrant,ses enfans, postérité, et descendants mafles, né et à naistre en légitime mariage, propriétaires et Seigneurs de lad. terre, Seigneurie et Comté de Beauvoir, del'effet eteontenu en icelles, suivant et aux charges portées par l'Arrest fur ce fait le trente Avril mil sept cent soixante-trois.

(Signé) Gougenot.

Enrégistré au Greffe du Bureau des Finances de la Généralité de Moulins, en vertu d'Ordonnance rendue cejourd'huy fur les conclustons de M. le Procureur du Roy,pour estre éxécutées selon leur forme et teneur, et à la charge de l'enrégistrement à la Cour des Ay des, s'il y échet. Fait par nous Ecuyer, Conseiller du Roy, Greffier en chef audit Bureau, le vingt-deux A oust mil sept cent soixante-trois.

(Signé) Heulhard.

Les présentes ont été enrégistrées au Greffe de la Chambre du Conseil de la Sénéchauffée de Bourbonnnois et Siège Préstdial de Moulins fur le régistre à ce destiné, par moi Greffiersoussigné, pour eftre icelles éxécutées selon leur forme et teneur, suivant l'Ordce. de M' Grimaud Lieutenant Général renduësur les conclusions de M1', le Procureur du Roy de cejourd'huy. A Moulins le 23 Février 1763.

(Signé) Libaud.

Vû & vérifié par Nous Chevalier, Conseiller du Roy enses Conseils, Juge d'Armes de France.

En 1928, restauration complète des bâtiments et des jardins, ces derniers étant confiés à l'architecte paysagiste Treyve.