Eglise Saint-Menoux

L'église a servi de chapelle à une abbaye bénédictine dont l'existence est connue par une charte de l'an 1000. Les chapiteaux présentent des figures monstrueuses sur toutes les faces (XIe siècle). La nef et le clocher datent du XIVe siècle. Le clocher était autrefois surmonté d'une flèche (source ministère de la culture).

Le plus ancien monument qui nous parle de saint Menoux, c'est l'église.

Bâtie dans sa première partie, appelée narthex ou vieille église, au IXe ou Xe siècle, pour recevoir les restes précieux du saint évêque, lorsqu'ils furent relevés de l'antique cimetière de Saint-Germain, elle fut agrandie, au XIe siècle, de toute la partie qui s'étend jusqu'au clocher. Puis, au XIIe siècle, on ajouta cette riche construction de l'art roman secondaire, qui forme le choeur, et qui fait la juste admiration de tous les archéologues.

Dans la première moitié du XIIIe siècle, on éleva, sur la croisée de l'église, une haute et belle tour, très remarquable à l'intérieur par sa voûte en forme de lanterne, et à l'extérieur par ses deux étages, dont l'un est décoré d'une arcature aveugle très riche, et l'autre est percé d'arcades pour laisser passer le son des cloches. Au commencement du siècle dernier, on voyait encore, sur ces deux étages, une flèche en pierre à base octogonale, avec quatre pinacles sur les angles du carré.

Enfin, au XVe siècle, une partie de la vieille construction du XIe siècle s'étant affaissée, on la releva dans le style alors en usage. De là cette construction du XVe siècle, la moins heureuse de toutes.

Les agrandissements successifs qu'elle reçut, du Xe au XIIIe siècle, marquent l'accroissement que prenait le culte de saint Menoux. Les foules qui affluaient à son tombeau devenaient de plus en plus nombreuses, et il fallait une vaste église pour les recevoir. D'autre part, comme on y amenait beaucoup de malades et d'infirmes, on dut construire plusieurs maisons ou refuges pour les héberger jusqu'à leur complète guérison, et c'est ainsi que se forma peu à peu le bourg ancien.

Eglise de St-Menoux avec son ancienne flèche.

Bibliographie

De savantes études furent faites sur l'église de Saint-Menoux, par:

Le Congrès archéologique de France tenu à Moulins en 1854.

Viollet-le-Duc, dans son Dictionnaire raisonné de l'Architecture française, où il parle de l'astragale du Xe siècle, des chapiteaux du IXe siècle, du clocher du XIIIe siècle, des corbeaux du Xe siècle, et du dallage du XIIe siècle, dont il nous reste encore trois fragments.

Fanjoux, dans l'Art en Province, dixième année, second volume, p. 130 et suivantes.

Prosper Mérimée, dans le récit d'un voyage qu'il fit à Saint-Menoux en 1842.

Hippolyte Durand, dans le remarquable travail qui lui avait mérité la médaille d'or et qui lui valut d'être le restaurateur de notre église.

La Société de la Diana, dans son excursion à Moulins, Saint-Menoux, Bourbon-l'Archambault et Souvigny, les 4 et 5 juillet 1882. (Rapport de M. Testenoire-Lafayette, Bulletin de la Diana, aoûtnovembre 1882.)

Camille Enfart, dans son Manuel d'Archéologie française (tome Ier. Architecture religieuse, p. 42, 231, 233 et 404.)

M. Lucien Bégule, dans son remarquable travail sur les Incrustations décoratives des cathédrales de Lyon et de Vienne, a donné une place d'honneur à l'église de Saint-Menoux, en décrivant l'ancien dallage qui ornait le sanctuaire, au XIIe siècle d'après Viollet-le-Duc, au XIIIe d'après M. Bégule. Nous sommes sûr d'intéresser nos lecteurs, en reproduisant ici les dires des deux savants :

Viollet-le-Duc : « ... Nos architectes clercs ou laïques adoptèrent de préférence les dallages en pierre calcaire dure, et, lorsqu'ils voulurent les décorer, ils gravèrent des dessins sur leur surface qu'ils remplirent de plomb, ou de mastics colorés en noir, en vert, en rouge, en brun, en bleu-clair ou sombre. Deux causes contribuèrent à détruire ces dallages : d'abord le passage fréquent des fidèles qui usaient leur surface avec leurs chaussures ; puis l'usage admis généralement, à dater du XIIIe siècle, d'enterrer les clercs et même les laïques sous le pavé des églises. Ainsi beaucoup de dallages anciens furent enlevés pour faire place à des pierres tombales qui, à leur tour, composaient une riche décoration obtenue par les mêmes procédés de gravure et d'incrustations.

« Les plus anciens fragments de dallages gravés que nous possédions proviennent de l'église de Saint-Menoux, près Moulins. Ces fragments datent du XIIe siècle ; ils sont en pierre blanche incrustée d'un mastic résineux noir. »

Viollet-le-Duc n'avait pas aperçu les traces de plomb qui forment une sorte d'émail sur les incrustations du dallage de Saint-Menoux.

Nous les fîmes remarquer à M. Lucien Bégule après avoir lavé les trois dalles que nous possédons. Cette particularité ajoute un grand intérêt à ces précieux débris.

Nous donnons maintenant la parole à M. Lucien Bégule : « A quelques lieues de Moulins s'élève la très intéressante église de Saint-Menoux, édifiée par les Bénédictins vers 1180. Le sanctuaire était encore, au commencement du siècle dernier, orné d'un dallage incrusté. Malheureusement cet ensemble a disparu et il n'en subsiste plus que trois fragments religieusement conservés dans le petit musée de l'abbatiale. Ce pavement, signalé par Viollet-le-Duc, n'a pas été l'objet de l'attention qu'il mérite.

« Les dalles, taillées dans un calcaire gris-jaunâtre, sont ornées de rosaces et de rinceaux gravés avec précision et remplis d'un ciment brun-clair fortement mélangé de sable. Le ciment diffère par sa composition des ciments de Lyon et de Vienne, et de nombreux fragments de plomb métallique, très divisés, ont été introduits dans la pâte. Cet artifice donne au dessin un aspect particulièrement précieux, qui résulte des points tantôt noirs, tantôt scintillants, suivant que les parties métalliques sont oxydées ou que le métal a reparu sous le frottement des pas. Cet exemple de métal mélangé à l'incrustation peut n'être pas unique, mais nous ne croyons pas qu'on en ait jamais signalé d'autres jusqu'ici.

« Viollet-le-Duc déclare que ce dallage devait décorer le choeur de l'église, les rosaces juxtaposées formant jeu de fond et entourées par le dessin de rinceaux, en guise de bordure. Cette supposition est inadmissible, car les deux pierres ornées de rosaces sont bordées de filets sur deux côtés seulement : ces filets indiquent des bandes qui se prolongeaient, et non des carreaux employés un par un. En outre, l'une des planches de l'Ancien Bourbonnais représente la vue intérieure et le pourtour de l'église de Saint-Menoux. On distingue sur le dallage des bandes rayonnantes, ornées de rosaces, allant des colonnes au mur de l'abside. Le fond du dallage est composé d'une sorte d'opus alexandrinum formé de petits carreaux de pierre à deux tons. Ces dessins, datés de 1838, sont antérieurs aux restaurations (du choeur) entreprises en 1842, et nous donnent, d'une façon certaine, la disposition de ces incrustations, qui n'étaient qu'une partie décorative du dallage. La reproduction photographique du pourtour du choeur explique l'emplacement de ces dalles. Quant au caractère de l'ornementation, il semble devoir accuser le XIIIe siècle plutôt que le XIIe. »

A. Raguenet. Petits édifices historiques recueillis par A. Raguenel, architecte à Paris, 31° livraison. Imprimeries réunies, Paris. Petit in-40 de 12 pages, dont une de texte et onze de planches. Les dessins, malgré leur valeur réelle, n'ont point l'exactitude rigoureuse et, pour ainsi dire, vivante de nos planches phototypiques. Le plan par terre, est inexact sur plusieurs points, comme il sera facile de s'en rendre compte en parcourant l'édifice lui-même, soit au dedans, soit au dehors.

E. Duroisel, curé de Sancoins. Noire-Dame de Lorelie en Berry. Pigelet, Orléans. La page 360 de cette intéressante brochure est consacrée à la vicairie et chapelle de Notre-Dame de Lorette de Saint-Menoux.

Alexandre Dumas. Voyage en Bourbonnais. Une-visite à Achille Allier. Si, du domaine de la science et de la réalité, nous passions dans celui de la légende, il nous faudrait raconter comment notre clocher, l'ancien clocher que l'on disait si beau, fut bâti par un déserteur, nommé Diaire, qui se cachait le jour et travaillait la nuit. Mais il paraît qu'Alexandre Dumas, en racontant cette histoire et en l'attribuant à Saint-Menoux, s'est trompé. C'est à Souvigny que cela se serait passé, dans le temps où le duc Gilbert de Montpensier, qui accompagnait le roi Charles VIII à la conquête de Naples, avait désigné Diaire, pour faire partie de la pédaille qu'il menait avec lui. Aussi bien, laissons cette histoire tranquille pour ne pas avoir de désagrément avec notre confrère de Souvigny. Ceux qui voudront la lire la trouveront tout au long dans la première année de la Revue bourbonnaise, pages 95 et suivantes.

Source : Histoire de Saint-Menoux : temps préhistoriques, vie et culte de saint Menoux, l'abbaye, la paroisse, la commune, époque révolutionnaire, temps modernes / par l'abbé J.-J. Moret

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 3755
  • item : Eglise Saint-Menoux
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Allier
    • Saint-Menoux
  • Code INSEE commune : 3247
  • Code postal de la commune : 03210
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 12e siècle
    • 19e siècle
  • Date de protection : 1840 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/27

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'sculpture'
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise : classement par liste de 1840
  • Référence Mérimée : PA00093280

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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