Tour de l'Horloge dite Jacquemart

La place de l'Hôtel-de- Ville est le coeur de la cité moulinoise c'est là que se réunissaient les bourgeois et que se bâtit, au XVIIe siècle, la maison commune là que se donnaient les fêtes, dont les vieilles chroniques relatent les pittoresques et naïfs détails ; là que flambaient les feux de joie de la Saint-Jean et de la Saint-Pierre là aussi qu'avaient lieu les expositions au pilori et les exécutions publiques ; là enfin que se dresse encore le beffroi municipal, symbole de l'indépendance des francs-bourgeois, et qui était pour eux ce qu'étaient pour les seigneurs leur donjon et leur clocher pour les clercs.

Il n'est pas douteux que Moulins n'ait eu sa tour de franchise depuis l'octroi de la charte de 1232, constitutive de la cité ; mais la première mention écrite que nous en ayons est un compte du receveur de 1408, qui mentionne des « réparacions faites à la grande tour de la place ». Sur cette tour, on songea un peu plus tard à monter une horloge, selon la mode de l'époque, et pour ce faire, on établit sur la plate-forme une charpente, sur laquelle s'élevait une girouette aux armes ducales (Payé à Guillemin, charpentier, portent les comptes de 1431, pour faire le bâtiment de la tour de l'horloge, dont il a équarri tes chevrons et entaillé, pour mettre empas et estaye ... A Bertrand du Theil, charpentier, pour sa peine d'avoir fait de son métier la lanterne de l'horloge où est posée la cloche).

Mais, en 1451, il advint que les bourgeois de Moulins trouvèrent bien modeste le simple beffroi, qui avait émerveillé leurs pères. Ils résolurent d'avoir un Jacquemart pareil à ceux de Dijon, d'Auxerre, de Besançon, d'Issoire, etc., et, comme cela devait coûter cher, ils obtinrent du chancelier ducal qu'il mît à contribution, sous prétexte qu'ils entendraient sonner les heures, les gens d'Iseure, Saint-Bonnet, Avermes, Trevol, Bressolles, Coulandon, Neuvy et Toulon.

La tour, construite pour le Jacquemart de 1451 à 1455, est celle qui existe encore : au sommet se trouvait la nouvelle horloge avec ses quatre frappeurs (jacquemarts) armés de marteaux, son cadran orné de figures allégoriques et ses grandes aiguilles qui, outre les heures, marquaient les mouvements du soleil et de la lune.

Tout autour s'entassaient des boutiques ; des étals et des bancs entouraient la fontaine qui se trouvait alors au milieu de la place les halles aux poissons et aux légumes, refaites en 1446, remplissaient tout l'espace compris entre l'ancienne maison Sérange (n°9, place de l'Hôtel-de-Ville) et la bijouterie Boussac (n°9 rue de l'Horloge) ; des piliers, dont la plupart existaient encore en 1780, garnissaient le côté Ouest de la rue descendant au Puits des Quartes et dans le rez-de-chaussée même « de la tour du Reloge, puys le coing de la plasse jusqu'à l'huys de la dicte tour du cousté de la fontaine » le bourgeois Pierre Dormeuil avait obtenu moyennant finances l'autorisation de placer « estal, ban, change et hallet à tenir et changer or et argent ».

Tel resta l'aspect de la place de l'Horloge jusque vers le milieu du XVIIe siècle, c'est-à-dire jusqu'à l'incendie de la nuit du 20 novembre 1655, qui faillit dévorer tout le vieux Moulins.

Le feu avait pris dans les halles aux poissons, dont il fit un monceau de cendres de là, il gagna le sommet de la tour, où il détruisit complètement le campanile, l'horloge, les cloches et les jacquemarts primitifs puis, menaçant la Collégiale, il s'étendait déjà dans le pâté de maisons séparant la rue Notre-Dame de celle des Orfèvres. Enfin, vers onze heures du matin, sur la prière instante des magistrats, les chanoines transportèrent la Vierge noire dans leur sacristie, la face tournée vers l'incendie et, disent les Archives municipales, les flammes s'abattirent instantanément.

Les halles furent reconstruites place d'Allier, en face des boucheries foraines, et un peu plus bas, non loin de l'endroit où est aujourd'hui le Marché-Couvert leur emplacement fut adjugé à Rouher, marchand grainetier, qui le céda plus tard à M. Guérin de Chermont. Quant à la tour, elle fut restaurée et coffrée assez heureusement d'une balustrade a encorbellement, elle-même coiffée d'un dôme à pans supportant un lanternon octogonal c'est, en somme, le Jacquemart moulinets tel que nous le connaissons. Dans le lanternon furent logées trois cloches portant les dates de 1656 et 1658 et décorées d'un écusson aux armes de Moulins qui est le plus ancien modèle connu du blason municipal.

A cette époque aussi, on fit de l'ancienne boutique du changeur Dormeuil « batye en voûte sous l'orloge »deux études de notaires. L'une échut à Jean Chaumet qui, en 1657, la céda à son collègue, maître Nicolas Robert ; de ce dernier elle passa, le Ier décembre 1662, à un autre notaire. Jean-François Vernoy, déjà possesseur de l'autre étude. Peu après, le 28 janvier 1665, Antoine Berroyer, notaire royal, achetait de maître Vernoy « la boutique servant d'estude de notaire sise sous la Tour » et, en même temps, deux boutiques plus petites appliquées contre le bas de la tour.

Ces boutiques extérieures et bien d'autres disparurent en 1752 pour dégager le Jacquemart jusqu'au pied puis, en 1767, on retoucha l'horloge elle-même. C'est alors que Jacquemart le père fut habillé en garde-française et que le campanile fut orné d'une couronne fleurdelisée en tôle repoussée et dorée. Cette couronne disparut naturellement en 1793 grâce à de dévoués patriotes qui, en même temps, brisèrent a coups de marteau un Ecce homo, dit le « bon Dieu de Pitié ». Cette statue, dont nous ignorons la provenance, mais qui n'était pas, dit-on, sans valeur, avait été installée en 1756 dans une niche sise a cinq mètres au-dessus du sol, à l'angle Sud-Est de la tour et face au Sud, et qui fut murée en 1807.

Ainsi que les quatre grandes grilles en fer forgé de la Cathédrale, qui datent de 1762, la couronne fleurdelisée du Jacquemart sortait des fameux ateliers de serrurerie Boyer et Paradis, sis dans la rue Percée, aujourd'hui rue Pierre Petit.

Source : Les fiefs du Bourbonnais.

La tour de l'horloge, de plan rectangulaire, construite en grès rouge et jaune, fut achevée en 1408. Le sommet qui contenait le beffroi fut consummé par un incendie (1655) et reconstruit au début du XVIIe siècle. Cette partie moins ancienne se compose de deux étages, le premier avec une galerie couverte faisant le tour des quatre faces et le dernier en forme de lanternon à huit pans.

Sur la balustrade sont fixées quatre statues de la famille Jacquemart tournant le dos à la cloche. La Révolution fit disparaître la couronne royale qui surmontait le couronnement. Dans la partie rectangulaire se trouve un puits, l'escalier à vis conduisant aux étages supérieurs et la gaine des contrepoinds de l'horloge. Du sol à la plateforme du lanternon, la hauteur approche 31 mètres.

Source : Ministère de la culture.

photo pour Tour de l'Horloge dite Jacquemart

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 3654
  • item : Tour de l'Horloge dite Jacquemart
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Moulins
  • Adresse : place de l'Hotel-de-Ville
  • Code INSEE commune : 3190
  • Code postal de la commune : 03000
  • Ordre dans la liste : 52
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • fort
    • édifice fortifié
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 15e siècle
    • 17e siècle
  • Année : 1408
  • Date de protection : 1929/04/10 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/27

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :2 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • tour
    • horloge
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 5e039bb3037e01b9a20ee846e880fa2f.jpg
  • Détails : Tour de l' Horloge dite Jacquemart : classement par arrêté du 10 avril 1929
  • Référence Mérimée : PA00093232

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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