photo : P_J_reb
Rue de l'Eperon, au n° 4, une gerbe, qui indique la boulangerie où se fabriquait le pain-chaland a l'usage des bateliers. Même rue, au n° 16, est l'enseigne d'un marinier, et celle d'un charpentier se trouve au n° 2 de la rue des Anglais. Au n° 40 de la rue de la Fraternité, a été trouvée une plaque armoriée, qui est maintenant la propriété de M. Francis Pérot.
Le bas de la rue du Rivage portait autrefois le nom de rue Crépinet, rappelant le souvenir d'une ancienne tour de la deuxième enceinte, sise dans ces parages ; dans cette rue du Rivage nous signalerons l'enseigne de Jean Moreau, marinier, en 1588 une maison portant l'inscription Laus Deo et, au n° 6, un joli petit motif Renaissance entouré des attributs de la profession de batelier.
En face de la rue du Rivage, une impasse nous mène à l'ancienne Poudrière jadis appelée tour Bréchet, auprès de laquelle était l'ancien port aux vins. Lors du démantèlement de la deuxième enceinte en 1688, cette tour fut abandonnée par la Ville à l'Intendance pour en faire le magasin des Poudres et Salpêtres elle servit de prison durant quelques jours en 1852. La rue Jean-Bart, ancienne rue Saint-Nicolas, nous ramènera à la place d'Allier ; en passant, nous signalerons encore aux nos 4 et 14, d'anciennes enseignes de mariniers, puis nous tombons juste en face des bâtiments où fut l'hospice Saint-Gilles.
Source : Les fiefs du Bourbonnais, tome 2 Moulins, rive droite de l'Allier par Aubert de La Faige et Roger de La Boutresse, corrections et additions par Philippe Tiersonnier 1936.
L'enseigne datée de 1588 et gravée du nom de Jehan Moran, au 6 de la rue du Rivage, témoigne de l'industrie de la batellerie, prospère jusqu'au XIXe siècle. Cette enseigne de marinier consiste en une pierre rectangulaire, sculptée en bas-relief d'un cartouche dont les cuirs découpés ordonnent symétriquement leurs enroulements autour d'un médaillon central bombé. Ce cartouche est agrafé par un masque léonin. Il est agrafé dans le haut par une tête de femme aux cheveux relevés sous une coiffe en usage à partir du règne de François II. De part et d'autre d'une collerette lobée encadrant le menton, la queue du chaperon se relève pour passer dans une boucle circulaire percée à l'extrémité supérieure du cartouche, pour retomber de part et d'autre en banderole gravée sur la gauche du prénom Jehan, sur la droite du patronyme Moran.
Source : Ministère de la culture.