jardin haut du musée Anne de Beaujeu

Le musée Anne-de-Beaujeu, patrimoine du Conseil général de l’Allier, occupe le pavillon Renaissance construit par Anne de France et Pierre de Beaujeu vers 1500 pour clôre la cour du prestigieux palais des ducs de Bourbon. Il est le fruit de plusieurs héritages et d’une histoire riche en rebondissements.

De l'imposant édifice qui s'élevait au XVIe siècle (surnommé la Mal Coiffée), il ne subsiste aujourd'hui que le donjon du XIVe et le pavillon Renaissance qui abrite aujourd'hui le musée Anne de Beaujeu. De la construction primitive, seule subsiste la façade sur laquelle on peut apercevoir les emblèmes des Bourbons: un chardon, une ceinture et un cerf-volant.

Moulins, la gendarmerie, Pavillon Anne de Beaujeu.

Moulins, la gendarmerie, Pavillon Anne de Beaujeu.

Évolution

Jusqu'alors, et malgré ses embellissements successifs, le château de Moulins était resté la sévère demeure féodale dressant au-dessus de la ville ses murailles aveugles. La duchesse, à coup sûr, ne se risqua pas à sacrifier la force défensive de sa demeure, et la seule lecture de l'acte du 15 février 1499, où nous voyons le duc Pierre II préluder par des achats de terrain aux constructions futures, montrent bien qu'à cette époque toutes les précautions étaient encore de première nécessité ; mais ces précautions, Anne de France trouva moyen de les combiner avec un cachet d'élégance et de majesté, dont donnent parfaitement idée quelques gravures anciennes souvent reproduites et auxquelles nous renvoyons. Le château, avons-nous dit, était limité au nord par un mur fortifié doublé d'un fossé à eau courante ce mur disparut et la cour d'honneur fut poussée jusqu'à des escarpements qui furent rendus impraticables et au pied desquels on amena l'eau. Sur ces escarpements et clôturant la cour d'honneur du coté du nord, s'éleva une longue galerie (le pavillon de la Gendarmerie actuelle), où fut installé notamment un jeu de paume. Percée à l'extérieur de meurtrières étroites, couverte d'ornements du côté de la cour et décorée au centre d'un gracieux pavillon, cette galerie était flanquée à l'est par une grosse tour carrée et touchait à l'ouest à la chapelle Saint-Louis, sur les magnificences de laquelle ne tarissent pas les anciennes relations. La clôture de la cour d'honneur du côté de l'est était formée par une courtine et un fossé profond à l'ouest, enfin, s'étendirent sur quatre-vingt-seize mètres de longueur les superbes appartements, pour lesquels le trop sombre logis ducal fut dès lors abandonné. Ces nouveaux appartements prenaient jour à l'ouest par de gracieuses fenêtres à meneaux, décorées de balcons ajourés, et au milieu desquelles une svelte loggia tranchait sur l'uniformité du long bâtiment. En contre-bas de ce corps de logis fut construite une terrasse ornée d'échauguettes, dont il reste deux culs-de-lampe c'était la fausse-braye, dont prit le nom, nous ne savons pourquoi, une rue qui permit peut-être jadis d'y accéder, et qui actuellement indique la lisière nord de ce qui fut le château. En même temps furent restaurées les entrées donnant vers la Collégiale et sur la descente des jardins cette descente devint une terrasse en pente douce, elle aussi ornée d'échauguettes.

Les jardins furent complètement refaits et fort agrandis un pont dormant qu'un mécanisme dangereux autant qu'ingénieux permettait de faire basculer, remplaça l'ancienne estacade de bois jetée sur les fossés et facile à détruire en cas de danger. Les jardins furent fermés par un mur flanqué de tours légères et bordé par une dérivation du rif Bréchimbault dans leur enceinte se trouvaient des lices à courir la bague, une orangerie et une oisellerie, dont le plan marque la place et l'importance. Enfin, ils furent, comme la cour intérieure, décorés de fontaines en marbre et en fer forgé dont il ne reste rien, mais qui devaient être du plus précieux travail, à en juger par les récits enthousiastes des voyageurs du XVIIIe siècle et par quelques dessins en mauvais état. La principale fontaine du château, dite des Artichauts, se trouvait dans la cour d'honneur elle fut plus tard transportée sur la place du Jacquemart, et n'en disparut que vers 1820, époque où on la démonta pour en enlever l'or moulu employé à la décorer, et dont on tira, paraît-il, une assez forte somme. Telle fut la résidence tout à fait royale. (...)

De ce château de la duchesse Anne, qui, avons-nous dit, se continuait jusqu'au pavillon actuel de la gendarmerie, il ne reste absolument rien, non plus que de la luxueuse chapelle Saint-Louis qui le terminait au Nord à peine pouvons-nous dire que la tour Sud-Est de l'habitation de M. Mantin s'élève sur la base même de la tourelle d'escalier, qui faisait saillie sur la grande cour et que portent tous les anciens plans et il faut descendre dans les quartiers bas pour distinguer sur la face extérieure du mur Ouest quelques écussons mutilés, deux bases des échauguettes qui bordaient la fausse-braie et des ouvertures dont des remplages cachent les gracieuses moulures.

Le pavillon de la gendarmerie n'était jadis qu'une galerie, ouverte sur la grande cour, dont elle fermait le côté Nord en avant ressortait un porche carré surmonté d'un étage et coiffé d'une toiture en carène.

Nous avouons être fort peu enthousiaste de la profusion d'ornements dont la Renaissance se plut à couvrir ses édifices on ne peut cependant ne pas s'étonner de l'ingéniosité savante déployée dans la décoration de ce mignon monument, spécimen malheureusement trop restreint des merveilles disparues. Nous ne saurions, d'ailleurs, songer à énumérer ici toutes les inventions de cette architecture brodée signalons seulement, après M. Roger de Quirielle, les armoiries ducales, le monogramme plusieurs fois répété d'Anne et de Pierre II, le ceinturon avec la devise « Espérance », le chardon et le cerf-volant, emblèmes fort affectionnés de nos ducs et dont l'origine n'est pas fixée d'une façon certaine.

Source : Les fiefs du Bourbonnais.

En 1905, Louis Mantin lègue à la ville de Moulins sa maison et ses collections ; après une fermeture de près d'un siècle et une campagne de restauration, la maison a réouvert ses portes pour un voyage dans le temps, à la découverte de la demeure d'un bourgeois de la fin du 19e siècle.

De nos jours, le pavillon Anne de Beaujeu après avoir abrité la gendarmerie héberge le musée Anne de Beaujeu.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 3663
  • item : jardin haut du musée Anne de Beaujeu
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Moulins
  • Adresse : place du Colonel-Laussedat
  • Code INSEE commune : 3190
  • Code postal de la commune : 03000
  • Ordre dans la liste : 60
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : jardin
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 20e siècle
  • Enquête : 1993
  • Date de versement : 2003/05/06

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Cote boîte Environnement : 028D ; dossier de jardin repéré.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes : 4 parties constituantes distinctes relevées :
    • jardin
    • fontaine
    • clôture de jardin
    • clôture
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune
  • Auteur de l'enquête MH : Déat P.
  • Référence Mérimée : IA03000256

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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