Cathédrale Notre-Dame

Moulins, diocèse de création récente, offre peu de monuments a notre histoire. La cathédrale, dédiée sous le vocable de Notre-Dame, n'était dans le principe qu'une petite chapelle, élevée à la sainte Vierge, vers le onzième ou le douzième siècle. Érigée plus tard en collégiale, et richement dotée par les soins des ducs de Bourbon, puis rebâtie par eux au quinzième siècle, elle a été, de nos jours, érigée en cathédrale par la même bulle pontificale qui érigeait à Moulins le siége épiscopal. Aujourd'hui, le Gouvernement, reconnaissant qu'un si petit vaisseau est indigne d'être l'église mère d'un diocèse, en fait construire une autre plus en rapport avec une destination si haute, mais toujours sous le même vocable de Notre-Dame.

Après la cathédrale, il n'est, dans Moulins, d'autre église de la sainte Vierge, que la chapelle de l'hôpital général ; malgré cela, le culte de la Mère de Dieu y a toujours fleuri, entretenu par la présence de trois de ses statues, auxquelles le peuple a toujours eu une dévotion spéciale.

La première était, non pas cette statue en marbre blanc qui domine le maître-autel de la cathédrale, et qui provient de l'abbaye de Sept-Fonts, mais la statue noire assise, faite du bois le plus dur, qui y était autrefois, et qui, cédant la place d'honneur à la belle statue de marbre, se vénère maintenant à la même église, dans la chapelle de la Vierge. On pensait généralement que cette Vierge noire fut apportée d'Orient, a l'époque des croisades, par quelqu'un des princes de Bourbon; et l'on ne saurait dire ni la dévotion pleine de confiance, dont les âges passés ont entouré cette Vierge noire, ni la multitude des pèlerins qui venaient la visiter. Encore aujourd'hui, on la porte triomphalement dans les rues, le jour de l'Assomption; et, pendant toute l'octave, elle demeure exposée sur un trône d'honneur. Le congrès historique, tenu a Moulins en 1855, l'estima une œuvre d'art et de foi.

La seconde statue de Marie est Notre-Dame de Délivrance; statue en pierre, de grandeur moyenne, devant laquelle des lumières brûlent nuit et jour, à l'angle de la maison où elle est placée. Il est digne de remarque que, lors de la grande inondation de l'Allier, qui submergea, il y a quelques années, la partie basse de la ville, les eaux du fleuve s'arrêtèrent précisément à ses pieds, et semblèrent par respect ne pas oser aller plus loin.

Enfin, la troisième statue qu'on vénérait autrefois à Moulins, était Notre-Dame du couvent des Augustins. C'est là que le fondateur de la congrégation de Saint-Sulpice, M. Olier, atteint d'une grave maladie contre laquelle tout l'art des médecins était impuissant, vint prier, en 1654, et fit vœu de dire, toutes les fois qu'il le pourrait, la sainte messe dans les intentions de la sainte Vierge; et dès ce jour-là même, il éprouva un mieux sensible. En 1655, la plus ancienne de ces statues, celle qui se conservait à la cathédrale, acquit une grande célébrité par le miracle dont elle fut l'occasion. Dans la nuit du 20 au 21 novembre, un horrible incendie éclata dans le voisinage de la collégiale. Malgré tous les efforts des habitants, beaucoup de maisons furent la proie des flammes; le feu gagnait de proche en proche, il était déjà arrivé jusqu'à la grande tour de l'horloge, et l'on craignait que la ville entière ne fût réduite en cendres.

Dans cette extrémité, les magistrats et le peuple, inspirés par un même sentiment de foi, demandèrent aux chanoines de porter le saint sacrement en procession sur le théâtre de l'incendie, de descendre la statue de Marie du maître-autel où elle était, de la placer à la sacristie, le visage tourné vers les tourbillons de flammes qui étaient près de l'envahir, afin d'appeler par là sa protection contre un si grand malheur. A peine la Vierge était-elle descendue, que quelqu'un enlève le voile qui la couvrait, et, à la vue de toute la ville rassemblée, le jette promptement au milieu des flammes. Aussitôt le vent cesse, les flammes s'abattent; et du haut de la tour tombent, en gros pelotons de feu, les matières embrasées qui s'éteignent sur-le-champ.

Source : Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en France par André Jean Marie Hamon 1865.

Voir aussi Cathédrale en architecture.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 3612
  • item : Cathédrale Notre-Dame
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Moulins
  • Code INSEE commune : 3190
  • Code postal de la commune : 03000
  • Ordre dans la liste : 14
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : cathédrale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1875 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/27

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : 1992
  • Détails : Cathédrale : classement par liste de 1875
  • Référence Mérimée : PA00093188

photo : P_J_reb

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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