Eglise Saint-Julien

L'église se constitue d'une nef voûtée en berceau ogival avec des arcs doubleaux. Les bas-côtés sont voûtés en demi-berceau. L'abside est voûtée en cul-de-four. L'édifice présente deux époques de construction, le 10e et le 12e siècle. Les parties les plus anciennes sont celles constituées des piliers carrés, avec des colonnes aux chapiteaux byzantins. Le portail présente trois colonnes à larges chapiteaux. Le tympan présente le Christ au milieu des douze apôtres. (Ministère de la culture)

Eglise de Meillers par M. E. Lefèvre-Pontalis

Cette église remonte au XII^e siècle, mais son plan primitif est défiguré par une chapelle ajoutée au nord du choeur au XV^e siècle. La voûte en berceau brisé de la nef est contrebutée par les voûtes en quart de cercle des bas-côtés. Un cordon en biseau règne au-dessus des trois travées. Les deux doubleaux, dépourvus de moulures, retombent sur des piles flanquées d'un pilastre vis-à-vis de la nef. Au revers de la façade, les chapiteaux de deux grosses colonnes engagées se font remarquer par les entrelacs qui les décorent. A l'est et à l'ouest, la voûte vient s'appuyer sur deux formerets qui correspondent à des consoles ornées de masques grossiers. l'absence d'éclairage direct dans la nef, qui se retrouve aussi bien à Fontenay, en Bourgogne, qu'à Yzeure et dans beaucoup d'églises du Bourbonnais, comme en Languedoc et même à Saint-Nazaire de Carcassonne, n'est pas un indice de l'influence poitevine.

Quelques fenêtres en plein cintre des bas-côtés sont encore intactes, sauf celle de la seconde travée du nord, refaite au XV^e siècle. Le choeur, voûté en berceau plein cintre et en cul-de-four, à été trop restauré. Au nord, la chapelle qui a remplacé l'absidiole primitive au XV^e siècle est recouverte de deux croisées d'ogives et éclairée par une baie à remplage flamboyant. Elle renferme une Vierge assise de bois de la fin du XII^e siècle, mais l'Enfant Jésus est moderne. La chapelle du sud est toute neuve.

Le portail occidental, en saillie sur la façade, est surmonté d'un bandeau de billettes et de dix modillons à copeaux. Flanqué de six colonnes, il est encadré par une archivolte en plein cintre garnie d'un boudin et d'un cordon de billettes.

Sur les gros chapiteau ; se détachent un âne qui vielle et un lion qui joue de la viole, un cavalier mutilé surmonté d'une grappe de raisin, un ange et un petit personnage. Les autres corbeilles sont ornées d'entrelacs, de feuillages, d'une figurine et d'un cheval ; on remarque, sur les tailloirs, des rinceaux et des damiers. Au milieu du curieux linteau en bâtière, le Christ bénissant est abrité sous un dais pointu. La gloire elliptique qui l'encadre est soutenue par deux anges qui posent leur pied sur de petites colonnettes. A sa droite, saint Pierre tient les clefs. En regard, saint Paul est facile à reconnaître, mais les huit autres apôtres, debout sous des arcatures en plein cintre, ne peuvent être identifies. Cependant ceux qui tiennent des livres doivent être les évangélistes. Une fenêtre, soulignée par des petites rosaces s'ouvre au-dessous du pignon,

Au nord et au sud, les bas-cotés, épaules par des contreforts dont le glacis central est accusé par une moulure en biseau, conservent les modillons de leur corniche.

Sur le choeur s'élève un magnifique clocher du XII^e siècle, dont le premier étage est ajouré au nord et au sud par des haies géminées en plein cintre, mais celles de l'Est et de l'Ouest, séparées par un pilastre, sont divisées par des colonnettes jumelles. Au second étage, un arc de décharge en plein cintre encadre au levant et au couchant chaque paire d'arcades. Sur les autres faces, trois baies, soutenues par des colonnettes jumelles, s'ouvrent sous un arc de décharge, comme dans les clochers lombards et rhénans. Il faut signaler les colonnettes superposées aux angles de la tour et les petits modillons sous la flèche octogone du XII^e siècle : ses pans non orientés correspondent à des triangles aplatis.

Source : Congrès archéologique de France 1847