Château de La Palice (également sur commune de Saint-Prix)

Étude historique du château de la Palice

Suivant les traditions locales, l'origine de la Palice, serait un établissement romain ; toutefois les documents authentiques ne remontent qu'au commencement du XIIIe siècle.

L'orthographe du nom varie ; on le trouve écrit indifféremment la Palixa, la Palice, et la Palisse. Cette dernière orthographe se rapporte aux armes parlantes de la ville, de gueules, à cinq pals aiguisés d'argent. Dans les actes et dans les registres municipaux, ce nom se trouve parfois écrit en un seul mot Lapalisse, tandis que la vieille orthographe s'est conservée par tradition dans la maison de Chabannes-la-Palice.

Le château et la seigneurie de la Palice appartenaient eu 1230 à Roger de la Palice, damoiseau, ainsi qu'il est prouvé par des actes. Guillaume de la Palice marié avec Arembord de Chazeul les possédait en 1257, Pierre de la Palice an était seigneur en 1293, et sa veuve Isabeaude Tentant, se maria en secondes noces avec Philippe de Mallevai, chevalier, lequel fit hommage en 1300, à Robert de France, comte de Clermont, seigneur du Bourbonnais pour le Chastel de la Palice et la haute et petite justice qui s'étendaient sur les paroisses de Lubier, Bussolles, Barrais, Trézelles, Varennes-sur-Tèche, Loddes, Aude la Roche, Droiturier, St-Prix, le Breuil et Billezois ; au nom de sa femme Isabelle de Tentant, dame de la Palice. L'ancienne et illustre maison de la Palice est connue par ses alliances, ses nombreuses possessions et ses services militaires, sans interruption dans l'intervalle compris entre les dates de 1230 à 1450, prouvés par de nombreux actes de féodalité et titres authentiques. Elle s'est continuée avec éclat en Bourbonnais et en Forez jusqu'au milieu du XVe siècle. Elle portait d'argent, à trois lionceaux d'azur.

Après la veuve de Pierre de la Palice, la seigneurie et le château passèrent à Marguerite de l'Espinasse comme l'attestent des actes faits en son nom, de 1358 à 1369, par ses deux maris, Jean de Griffer, chevalier, seigneur de Griffer et de la Palice, et Jean de Chastillon de la maison de Chastillon en Bazois, seigneur de Jaligny, qui portait losangé d'or et d'azur. En 1380 la Palice appartenait à leur fille Jeanne de Chastillon, qui épousa en premières noces, Gaucher de Passat, seigneur de la Creusette, chambellan du roi Charles VI, un vaillant chevalier, mort en 1409. Son second mari, Louis de Culant, chevalier, amiral de France, l'autorisa à vendre le château et la seigneurie de la Palice à Charles de Bourbon, comte de Clermont en 1429.

Par acte daté du 18e jour de mars 1430, le comte de Clermont revendit les « ville, Chaslel, Chastellenie et terre de la Palice, avecques la justice haulte, moyenne et basse, rentes, reddevances, coustumes, tailles, mortailles, hommes et femmes, sers, fiez, refiez, voes, rivières, eaues, garennes et toutes et chascunes seigneuries de maurs droitz, parties et appartenances d'icelle ville, chastel, terre et justice à noble homme Messire Jacques de Chabannes, chevalier, seigneur de Charluz pour le prix de six mille escus d'or vieilz, de soixante-quatre au marc et mille escus d'or courans au temps de l'acquisicion. » Jacques de Chabannes acquit plus tard les terres et les seigneuries de Montaigu-le-Blin et de Chatelperron.

Ce furent les premiers établissements de la maison de Chabannes en Bourbonnais ; de l'Angoumois, son berceau, une alliance avec la maison de Ventadour l'attira en Limousin et le mariage de Jacques de Chabannes, premier du nom, avec Anne de Lavieu Feugerolles, alliée très-proche des maisons des Dauphins de Ste-Ilpise, seigneurs-de Jaligny ; de Chatelperron ; de l'Espinasse, et de presque toute la noblesse du Forez et du Bourbonnais, décida en toute probabilité des acquisitions en Bourbonnais, faites, suivant la tradition de famille, avec le produit des rançons des chevaliers anglais prisonniers de guerre.

Jacques de Chabannes, premier du nom, chevalier, grand-maître de France, était seigneur de Charlus en Limousin, de Curton, près de Branne en Guienne (donnée par le roi Charles VII en considération de ses bons et notables services contre les Anglais), de Madic, de Rochefort, et d'Aurière en Auvergne, et de la Palice, de Chatelperron et de Montaigu-le-Blin en Bourbonnais. Il laissa deux fil s: Geoffroy, l'aîné, eut en partage les terres en Limousin et en Bourbonnais ; Gilbert, le second, hérita des biens en Guyenne et en Auvergne.

Geoffroy de Chabannes épousa Charlotte de Prie (demoiselle d'honneur de la reine Marie d'Anjou) cousine germaine du cardinal d'Amboise. Jacques, premier du nom, étant mort le 20 octobre 1453 des suites de blessures reçues au siége de Castillon, son corps fut transporté d'abord aux Cordeliers de l'Eglise de Rions en Gascogne, ensuite à Charlus en Limousin, et en dernier lieu à la Palice, où son fils Geoffroy fil ériger un tombeau qui existe encore. La chapelle était alors isolée de l'ancien château, on voit encore dans l'étage supérieur du château actuel, les gargouilles de pierre qui se trouvaient autrefois en dehors. Elle faisait partie des fortifications, et avait à l'extérieur une tour et un chemin de ronde crénelé.

Le grand-maître Jacques de Chabannes ayant fait un legs considérable pour y fonder six prébendes, elle a été réédifiée et restaurée à cette époque. Elle avait été anciennement église paroissiale sous l'invocation de St-Léger, martyr et évêque d'Autun : en 1461, elle n'était plus église paroissiale, mais chapelle particulière du château. L'acte de fondation des six prébendes est daté du château de la Palice, le mardi 27 octobre 1461, et signé par « Anne de Feugerolles, dame de la Palice, veuve de feu noble et puissant seigneur Messire Jacques de Chabanes, jadis chevalier et en son vivant, seigneur de Charluz, du dit lieu de la Palice, Chasteau Lepron, Montagu le Bleyn , et grand maître d'Ostel de France, et Geoffroy de Chabanes, chevalier, seigneur des dits lieux, et Antoine de Chabanes, frère germain du dit feu seigneur, et frère Anthoine de Balsac, docteur en décret, humble abbé de l'abbaye de Savigny , de l'ordre de Saint Benoist, au diocèse de Lion, et commandataire des prieurés conventuels de St-Martin d'Ambierle et du St-Sépulcre du Moustier de Jaligny, frère Pierre de Balsac, prieur du prieuré de Bourt, et Jehan de la Fyn, chevalier co-exécuteur, du feu Messire Jacques de Chabannes. »

La signature d'Antoine de Chabannes et la date de cet acte prouvent qu'il trouva refuge dans sa famille pendant la persécution dirigée par le nouveau roi, Louis XI, contre les trop dévoués serviteurs du feu roi, Charles VII.

Porte de l'ancienne aile du Connétable

Porte de l'ancienne aile du Connétable

Nous trouvons par la date d'une lettre, adressée au comte de Dammartin, que le roi Charles VII se trouvait au château de la Palice le 4 octobre 1456. Geoffroy de Chabannes vivait encore en 1497.

Son fils Jacques de Chabannes, IIe du nom, chevalier renommé, grand-maître, puis maréchal de France, l'un des plus célèbres capitaines de son temps, a été plus particulièrement illustré sous le nom de la Palice. Il augmenta le château en le reliant du côté de la ville à la chapelle. Les magnifiques plafonds à caissons dorés, ainsi que les poutrelles peintes de fines arabesques, que l'on y remarque encore, témoignent de son goût pour les arts. Les écussons de sa seconde femme, Marie de Melun, veuve de Jean de Bruges, Prince de Steenhuyse, seigneur de la Gruthuse, sont sculptés sur toute la façade. L'aile du nord, avec sa salle d'armes et les grandes pièces de réception, ont disparu depuis cette époque, aussi bien qu'une partie de l'enceinte fortifiée, mais la partie qui est encore debout témoigne de la magnificence du reste.

C'est du château de la Palice, en 1523, que s'accomplit la fuite du connétable de Bourbon, l'un des événements les plus émouvants du règne de François Ier.

La maison de Chabannes était alliée de très-près au Connétable par les maisons de Lavieu et de la Tour d'Auvergne ; des liens d'amitié avaient augmenté l'intimité de la parenté Antoine de Chabannes, évêque du Puy, Aymard de Prie, seigneur de Busançais, et Jean de Poitiers, seigneur de St-Vallier, le père de Diane de Poitiers, tous impliqués dans le procès du Connétable, étaient les proches parents du maréchal : le Roi ne le nomma pas moins l'un de leurs juges.

Après le refus du Connétable de suivre le Roi dans sa campagne d'Italie, sous prétexte de maladie, François Ier expédia le seigneur de Warty, gentilhomme de sa chambre, pour le surveiller de près. Ce dernier le décida enfin à partir de Moulins en litière et à petites journées pour rejoindre le Roi, et parvint à le conduire jusqu'à la Palice. » Le lendemain matin le « prince se plaignit d'avoir mal dormi, de maux de tètes et de reins. Les médecins se disaient inquiets ; il passa le jour couché sur son lit, et la nuit suivante, il y eut grand bruit d'allants et venants, passant près de la chambre de Warty, demandant médeçins et apothicaires, comme si le Connétable eut été très-mal. Les médecins déclarèrent qu'il mettrait sa vie en danger s'il se mettait en route, » et Warty se doutant de la dissimulation, partit en poste pour prévenir le Roi qui était à Lyon. A peine Warty fut-il parti, que le Connétable monta à cheval, gagna Gayette, traversa l'Allier, et ne s'arrêta qu'à son fort château de Chantelle. La plupart des gentilshommes attachés au Connétable étaient de l'Auvergne et du Bourbonnais. Ils relevaient directement de lui, et le suivirent ; Jehan de Victry, seigneur de Laltière, et Philippe des Escures, seigneur de Quinsay, voisins de la Palice étaient de ce nombre. Charles de Tocques, seigneur de la Mothe des Noyers, joua même un rôle au service de l'Empereur Charles V, eut le commandement de Rome, après la mort du Connétable, et ne rentra jamais en France. Le château de la Mothe des Noyers lui était venu par une alliance avec l'ancienne maison de la Palice au XVe siècle, et passa après la confiscation de ses biens, aux St-Aubin et aux Tintry qui le vendirent à Jean de la Guiche en 1612, puis Bernard de la Guiche, comte de St-Géran le donna à l'hôpital de la Palice en 1690. Il ne reste plus aujourd'hui de trace de ce vieux manoir qui a été remplacé par un beau moulin que l'industrie moderne a construit à sa place.

Le maréchal de Chabannes mourut en la bataille devant Pavie, 24 février 1524, où son corps séjourna jusqu'au 19 mars, puis fut transporté en France. Le cercueil parvint au faubourg de la Guillotière, à Lyon, le troisième jour d'avril. Il y resta jusqu'au 7. « Les funérailles furent faites à la Palice le 9. Le corps était en un cercueil sur les limons d'une litière couverte de drap noir, le parement dessus de velours noir, avec une croix de satin blanc, porté par deux mulets, tous couverts de drap noir jusqu'en terre, escorté par des parents, amis et serviteurs, avec grande compagnie de gens d'église, officiers et autres et entourés de 50 pauvres vêtus de robes et chaperons de deuil, chacun d'eux ayant une torche avec écusson aux armes du défunt. Devant le corps marchait le cheval d'honneur, couvert de deuil jusqu'en terre, mené par deux pages, habillé de deuil, précédé de cinq gentilshommes, portants la cotte d'armes ; Tescu avec l'heaulme timbré et entouré de l'ordre du roi ; l'épée en écharpe et l'armure en un baton noir; les gantelets et éperons dorés ; et le baton de maréchal, derrière lesquels marchaient trois officiers portans : l'enseigne à demi ployée, le pavois et le guidon. »

Après le corps venaient:

Monsieur de la Curée, représentant Monseigneur le duc de Vendôme.

Charles de Chabannes, seigneur de la Palice, fils du défunt, assisté par Jacques de Hangest, seigneur de Genlis ; Christophe d'Alègre, seigneur de Viverols, neveu du défunt, assisté par Jean de Bruges, seigneur de la Gruthuse ; René de Prie, seigneur de Busançais, conduit par Pierre de Bourbon, seigneur de Basset.

Anne de Talaru, seigneur de Chalmazel, conduit par Renaud de Coligny, seigneur de Saligny, puis grand nombre d'autres seigneurs et nobles, alliés et voisins, avec grande multitude de peuple. Arrivé au-devant du château, le corps fut descendu de la litière, et porté en la chapelle par six de ses officiers ; les quatre coins du drap étaient portés par les seigneurs de Chambord et de Précors, châteaux du voisinage, Jean Le Long seigneur de Chenillac, et Robert de Cordebœuf, seigneur de Beaucerger.

La maison de Chabannes ne fut représentée aux funérailles du maréchal que par son fils, Charles de Chabannes, faible enfant en bas âge.

Joachim de ChabannesSon frère Jean de Chabannes, seigneur de Vendenesse, que les historiens ont surnommé le petit lion, avait été tué glorieusement en Italie, à côté de Bayard, l'année précédente ; son autre frère, Antoine de Chabannes, évêque du Puy, était en prison à Loches, pour sa participation dans la conspiration du Connétable. Jean de Chabannes, seigneur de Curton, son cousin germain, avait été fait prisonnier à Pavie, où son fils aîné, François de Chabannes, seigneur de Blanche fort fut tué, et le second, Joachim, se trouvait à l'armée commandée par le duc d'Albanie, qui avait été envoyé à Naples.

La branche de Dammartin était éteinte depuis 1503.

Marie de Melun, veuve du maréchal, lui fit ériger un superbe mausolée en marbre blanc, sur lequel les deux époux étaient représentés à genoux, lui en armure, et elle en habits de deuil. Ce beau monument était placé dans la nef de la chapelle, et existait intact au moment de la révolution. Pendant la terreur, une bande de Marseillais, qui se rendait à Paris, ravagea le château, et la chapelle ne fut point épargnée. Tous les objets d'art et de valeur furent brisés ou dispersés ; une partie des bas-reliefs du tombeau du maréchal se trouve aujourd'hui au musée d'Avignon, d'autres fragments sont en Angleterre. Quant au tombeau de son grand-père, Jacques, Ier du nom, grand maître de France, il a pu être recouvré par la famille, et replacé dans la chapelle de la Palice, dont la restauration vient d'être commencée.

Le maréchal de Chabannes que ses hauts faits avaient rendu très-populaire, sous le nom de la Palice, a été chanté par les poètes. Crétin, écrivain fort estimé du temps, a laissé sur lui un ouvrage en vers, en forme de dialogue, d'un style naïf et touchant ; des complaintes sur sa mort, des chansons à son honneur, se retrouvent dans les recueils de l'époque. Elles ont été oubliées, et une parodie ridicule de l'une d'entre elles, composée sous le règne de LouisXIII par La Monnoye, est seule restée populaire.

Charles de Chabannes, seigneur de la Palice, gentilhomme ordinaire du roi, épousa en 1536, Marie de Mendoze, dame de la reine Eléonore d'Autriche; et en 1545, Catherine de la Rochefoucauld, fille d'Antoine de la Rochefoucauld, seigneur de Barbezieux, et d'Antoinette d'Amboise, dame de Meillant, Chaumont, Sagone, Combronde, Jaligny et autres lieux. Il reçut, en 1548, la cour du roi Henri II au château de la Palice, ainsi que le témoigne une lettre du cardinal de Guise, datée du 17 octobre 1548, de la Palice, où il se trouvait avec le Roi, la Reine et la duchesse de Valentinois, se rendant à Moulins pour assister aux noces de Jeanne d'Albret, héritière de Navarre, avec Antoine de Bourbon-Vendôme.

Charles de Chabannes fut tué au siège de Metz, en 1552, et inhumé à la Palice. La maréchale survécut à son fils, et mourut à Chatel-Perron, sa résidence de douaire, le 10 décembre 1553. Son cercueil fut transféré en grande pompe, dans le mausolée qu'elle avait fait construire dans la chapelle de la Palice.

Charles ne laissa point d'héritier mâle. Sa fille aînée, Eléonore de Chabannes, dame de la Palice, Jaligny, Chatel-Perron et Montaigu-le-Blin, épousa, en 1564, Just deTournon, comte de Roussillon, ambassadeur à Rome, qui mourut en 1570. Elle se remaria, en 1571, avec Philibert de la Guiche, seigneur de St-Geran, grand-maître de l'artillerie de France, dentelle n'eût point d'enfants. Elle mourut à Jaligny, le 24 septembre 1595, et son corps fut transféré le 12 novembre suivant dans la chapelle de la Palice. De ses deux filles, du premier lit, l'aînée, Françoise de Tournait, fut mariée avec Timoléon de Maugiron, d'une ancienne maison du Dauphiné, et mourut en 1592 ; la seconde, Anne de Tournait, épousa en 1595, Jean François de la Guiche, maréchal de France, gouverneur du Bourbonnais, neveu de son beau-père. Elle apporta par ce mariage à la maison de la Guiche, la seigneurie de la Palice, ainsi que toutes les autres terres de la maison de Chabannes, situées en Bourbonnais, qui restèrent dans sa descendance jusqu'en 1713. Elle mourut à la Palice, en 1614. Le Maréchal de St-Geran lui survécut jusqu'en 1632, il mourut en son château de la Palice, et fut enterré dans l'église de St-Geran, qu'il avait fait rebâtir.

Le château de la Palice subit alors de notables transformations ; les fortifications féodales disparurent en grande partie, un parc à la française aux allées droites, aux fontaines de marbre les remplacèrent. L'intérieur fut aussi remanié à cette époque ; on élargit les portes, on perça de nouvelles croisées. La chapelle fut fermée du côté de la ville, et des tribunes furent ouvertes de plain-pied avec les appartements du château.

Claude Maximilien de la Guiche, comte de St-Geran, seigneur de la Palice, de Jaligny, gouverneur du Bourbonnais, fils du maréchal, épousa en 1619 Suzanne de Longaunay. Il n'en eût qu'un fils, Bernard de la Guiche, né au château de St-Geran, en 1641, après plus de 21 ans de mariage, et dont la naissance a donné lieu à un procès bien extraordinaire et fort célèbre. L'enfant ayant été soustrait pendant les couches, et enlevé par des parents intéressés dans la succession des biens, et de la fortune du comte de St-Geran, fut retrouvé au bout de neuf ans.

Après seize années de procédures pendant lesquelles il était intervenu plus de quinze arrêts, Bernard de là Guiche, fut, par un jugement définitif du Parlement, en date du 5 juin 1666, maintenu en possession du nom et d'armes, ainsi que de tous les biens de la maison de la Guiche. Son père était mort au château de Moulins, le 31 janvier 1659, et son cercueil avait été transféré, le 14 octobre suivant, dans la chapelle de la Palice, où furent célébrées ses funérailles auxquelles assistèrent soixante-quatorze prêtres, aussi bien que presque toute la noblesse de la province.

Façade du côté du parc (1893)

Façade du côté du parc (1893)

Bernard de la Guiche, son fils, comte de St-Geran, seigneur de la Palice, de Jalignij et autres lieux, chevalier des ordres du Roi, lieutenant-général, ambassadeur à Florence et en Angleterre, habita souvent le château de la Palice, où madame de Sévigné, allant à Vichy, vint en septembre 1677, faire une visite à sa femme, Françoise de Warignies. Il mourut à Paris en 1695, ne laissant qu'une fille, qui se fit religieuse en 1713, après avoir fait donation de tous ses biens à sa cousine, Geneviève de Lévis, femme d'Hercule Mériadec, prince de Rohan-Soubise. Geneviève de Lévis, était petite fille de la duchesse de Ventadour, née de la Guiche St-Geran, et l'une des personnes de la famille qui avait contesté la légitimité de la naissance de son père, et soutenu le procès contre lui.

Le prince de Rohan-Soubise vendit la terre et le château de la Palice le 14 mars 1715 à Messire Giles Brunet d'Evry, conseiller du Roi, Intendant des Finances en la généralité de Moulins, en faveur duquel, par lettres patentes du Roi en 1724, les seigneuries et terres de la Palice, Montmorillon, les Bouchaines et Droiturier, furent érigées en Marquisat, sous la dénomination de Marquisat de la Palice. Il s'intitulait baron de Chatel-Montagne, de Montmorillon, premier baron du Bourbonnais, marquis de la Palice, seigneur d'Arfeuilles et autres lieux.

Monsieur d'Evry, vendit en 1731, le château et la terre de la Palice à François-Antoine de Chabannes, comte de Chabannes Pionsat, d'une branche cadette de la maison de Chabannes, officier tort distingué, lieutenant-général des armées du Roi, grand'croix de St-Louis, gouverneur de Verdun. Par cette transaction la maison de Chabannes est rentrée en possession du château de la Palice, qu'elle a conservé jusqu'à présent.

François-Antoine se maria deux fois, mais il n'eût point d'enfants. Sa seconde femme, Marie-Félicité du Plessis Chatillon, lui survécut. Elle épousa quatre ans après sa mort le comte de Narbonne, et périt sur l'échafaud révolutionnaire en 1793, à l'âge de 71 ans. Le comte de Chabannes laissa par testament le château et la terre de la Palice à son neveu, le fils de son frère aîné, Jean-Baptiste de Chabannes, marquis d'Apchon, comte de Pionsat, premier baron d'Auvergne, maréchal des camps et armées du Roi, qui se distingua à la bataille de Deltinque, où il fut blessé. Il mourut en 1781, le dernier rejeton de sa branche ayant adopté Jean-Frédéric de Chabannes, fils de Jacques-Charles, comte de Chabannes, marquis de Carton et du Palais, maréchal-de-camp, chef de nom et d'armes de sa maison, et de Marie-Elizabeth de Talleyrand-Périgord.

Jean Frédéric, marquis de Chabannes la Palice, marquis de Carton, comte de Roche fort, seigneur de Madic, colonel du régiment Royal Piémont, hérita ainsi du château de la Palice, émigra en 1790, et reprit possession lors de la rentrée de l'émigration en 1802, du château et de la chapelle de la Palice, lesquels ayant été utilisés pour le logement des autorités, pour l'installation du tribunal, et pour tenir lieu d'église paroissiale, ne furent pas vendus comme les autres biens, et lui furent restitués. Il mourut en 1835. Le château qui n'était plus entouré alors que d'un enclos très-restreint, se trouvait dans un état complet de délabrement. La sous-préfecture, la mairie, et l'église paroissiale avaient été construits sur l'emplacement des anciennes dépendances.

Son fils, Hugues-Jean-Jacques-Gilbert-Frédéric, marquis de Chabannes la Palice, général de brigade de cavalerie, ancien écuyer calvacadour des rois Louis XVIII et Charles X, qui acquit presque tous ses grades dans les grandes guerres de l'Empire, ayant pu racheter des terres autour du château, en a commencé en 1846, la restauration qu'il poursuit avec persévérance.

Ces notes sont prises principalement dans les archives de la maison de Chabannes, les registres de la mairie de la Palice ; le père Anselme, le procès manuscrit du Connétable, l'Armoriai du Bourbonnais, le Nobiliaire d'Auvergne et la Chesnaye des Bois.

Cheminée du château de la Palice

Cheminée du château de la Palice

Blason des écussons des Maisons Qui ont possédé le château de la Palice :

  • 1230. La Palice, d'argent, à trois lionceaux d'azur.
  • 1293. Ternant, échiqueté d'or et de gueules.
  • 1300. Malleval.
  • 1358. Espinasse, fascé d'argent et de gueules.
  • 1358. Griffer, armoiries inconnues.
  • 1369. Chastillon en Bazois, losangé d'or et d'azur.
  • 1380. Passat, échiqueté d'argent et d'azur, à trois pals de gueules, brochants sur le tout.
  • 1429. Culant, d'azur, semé de molettes d'éperon d'or au lion de même, brochant sur le tout.
  • 1429. Bourbon, d'azur, à trois fleurs de lys d'or, au baton de gueules posé en bande brochant sur le tout.
  • 1430. Chabannes, de gueules, au lion d'hermine, armé, couronné et lampassé d'or.
  • 1564. Tournon, parti au 1er d'azur, semé de fleurs de lys d'or, au 2e de gueules au lion d'or.
  • 1571. La Guiche de Sinople, au sautoir d'or.
  • 1713. Rohan-Soubise, au 1er d'Evreux, au 2° de Navarre, au 3e d'Aragon, au 4° d'Ecosse, au 5e qui est le 1er de la pointe de Bretagne, au 2e de Milan, au 3e de San Severino, au 4e de Lorraine, sur le tout, partie de Rohan et de Soubise.
  • 1715. Brunet d'Evry, écartelé au 1er et 4e, d'or, au lion rampant de gueules, à la bordure componée d'or et de sable qui est Brunel au 2e et 3e d'argent, à la tête de maure de sable qui est d'Evry.
  • 1731. Chabannes, de gueules, au lion d'hermine, armé, couronné et lampassé d'or.

Ctesse Alfred de Chabannes la Palice

Source : Bulletin de la Société d'Emulation du Département de l'Allier par Société d'Emulation du Département de l'Allier 1868.

photo pour Château de La Palice (également sur commune de Saint-Prix)

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 3527
  • item : Château de La Palice (également sur commune de Saint-Prix)
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Allier
    • Lapalisse
  • Code INSEE commune : 3138
  • Code postal de la commune : 03120
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 6 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 13e siècle
    • 14e siècle
    • 15e siècle
    • 2e moitié 15e siècle
    • 16e siècle
  • Dates de protection :
    • 1998/07/28 : inscrit MH
    • 1999/10/29 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/27

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'menuiserie'
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Château classé sur liste de 1862, déclassé probablement en 1888. Inscription 29 03 1929 (château avec sa chapelle et ses remparts) (arrêté) annulée. Classement 18 07 1933 (chapelle) (arrêté) annulé. Objets mobiliers protégés : tapisseries des Preux classées OM.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :5 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • tour
    • enceinte
    • chapelle
    • jardin
    • écurie
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété privée 1992
  • Photo : 5f0b51dd6e1c01164c67ab576cfe4469.jpg
  • Détail :
    • La porterie d' entrée et les jardins (cad. BK 175) : inscription par arrêté du 28 juillet 1998 - Château en totalité, y compris sa chapelle, son enceinte, les sols et les anciennes écuries (cad. Lapalisse BK 175
    • Saint-Prix B 99 à 103) : classement par arrêté du 29 octobre 1999
  • Référence Mérimée : PA00093132

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien