photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Châtel Perron, petite commune du canton de Jaligny, s'étend sur un terrein très-accidenté, et le bourg lui-même est situé au sommet d'un coteau. En gravissant une colline qu'on rencontre au lieu appelé le Champ des belles Pierres, on trouve de beaux quartz rubanés, avec des cristallisations blanches, vertes, violettes, tapissant de grandes géodes. Bien de singulier, d'étrange même, comme le village de Castel Perron, avec sa vénérable église, les débris de son château féodal et ses blanches habitations, s'épandant en amphithéâtre sur ce coteau, dont un lac aux ondes immobiles baigne le pied, tandis que son versant se nuance d'une verte végétation d'arbres ou de prairies, que coupent çà et là des terres d'un rouge foncé.
Le château, dont les vestiges s'éparpillent sur la montagne, ne fut pas toujours la demeure d'un baron : il y avait là, primitivement, un couvent de Templiers. Ce qui reste de cette habitation est du XVe siècle : elle avait la forme d'un parallélogramme flanqué de quatre tours.
L'église, qui était comprise dans l'ancienne enceinte du château, appartenait à sa première construction : elle se compose d'une seule nef, dont les arcades sont à plein-cintre et les murs latéraux décorés d'arcades appliquées. Trois autels, placés au fond de l'abside et d'un travail postérieur à l'édifice, sont revêtus en marbre du pays. Le portail est orné de six grosses colonnes de grès fin d'un rouge très-foncé. Un bas-relief, en forme de fronton, dessine le tympan de la porte : il représente l'Agneau pascal surmonté d'une croix grecque. Ce monument, sauf quelques parties, est du XIIe siècle. Au XIVe siècle, la terre de Chatel-Perron appartenait à des seigneurs de ce nom : en 1324, une des filles du sire Hugues de Chatel-Perron épousa un seigneur de Châtillon, qui porta ce fief dans la maison des dauphins d'Auvergne.
Source : La Loire historique, pittoresque et biographique par Georges Touchard-Lafosse 1851.
Les églises de Châtel-Perron, de Cosne, de Bert, de Sauvagney, offrent pour caractères particuliers une grande part faite à la possibilité de s'y défendre. Toutes ont encore ou ont eu des fortifications aux absides : ces fortifications, élevées en forme de demi-tours, au-dessus des absides, et portant sur des modillons plus développés que ne le sont ordinairement ceux des églises romanes, se voient plus particulièrement à Cosne; à Châtel-Perron, l'abside principale a seule conservé son apparence fortifiée.
A Bert, plus d'absides, mais il y a, à la partie orientale de l'église, une tour carrée, évidemment destinée à la défense; les absides de Sauvagney avaient aussi les mêmes ouvrages, aujourd'hui détruits.
A l'intérieur, Bert, Châtel-Perron et Sauvagney ont à l'abside des fenêtres qui pouvaient servir de meurtrières. En général, l'ébrasement des fenêtres des églises romanes ne se continue pas jusqu'en bas : le contraire a lieu à Châtel-Perron et au Sauvagney, et des défenseurs pouvaient se placer dans ces ébrasements. A Châtel-Perron , la porte principale offre, dans les murs, beaucoup de trous qui semblent destinés à passer des barres pour renforcer la porte. Enfin, dernier caractère existant dans l'ornementation, que M. de Soultrait croit propre à ces églises des ordres hospitaliers; les chapiteaux romans ont, au-dessous du tailloir, des sortes de petits créneaux.
Source : Congrès archéologique de France 1855.
Edifice roman composé d'une nef unique voûtée en berceau brisé continu, prolongée par un choeur d'une seule travée terminé par une abside en hémicycle. Un transept saillant complète l'ensemble avec une absidiole ouvrant sur le croisillon nord. La nef est séparée du choeur par un arc étroit, flanqué de deux arcades brisées. Cette disposition est sans doute due à un remaniement, l'édifice d'origine comportant sans doute trois nefs réunies en une seule par la suite.
Les petits passages latéraux correspondraient aux bas-côtés disparus. Les trois ouvertures du choeur ainsi que celles du transept, datent de l'époque romane ; celles de la nef semblent plus récentes. Le décor intérieur se compose de chapiteaux romans à feuillages, ornant la croisée du transept et les arcatures entourant les fenêtres du choeur. Au 18e siècle, ajout d'un décor peint, en trompe l'oeil, allégorique dans le transept. Dans le cul-de-four de l'abside est représenté un Dieu le Père dans le style des divinités antiques.
Source : Ministère de la culture.